Chengdu, la douce du Sichuan

Il faut le dire, on avait été modérément enchanté par les villes de Ya’an et Emeishan. La vieille ville à chaque fois était réduite à sa plus simple expression, les bulldozers étant souvent passés par là au plus grand désespoir de George, et les villes de nuit n’étaient pas impressionnantes.

Une bonne note néanmoins au restau à fondu chinoise à Ya’an que nous avait donné les 3 abc (american born chinese) qu’on avait rencontré à midi dans la réserve des pandas.

Chengdu, capitale de la région du Sichuan, est une ville des plus agréables. Elle compte 12 millions d’habitants au total et pourtant, quand on est en son cœur, elle nous donne l’impression d’être saisissable. Très simplement, c’est une jolie ville, et surtout la nuit. D’accord, les amateurs des grandes villes américaines et asiatiques n’y trouveront rien d’extraordinaire à ce qu’on va dire, mais ses éclairages, ses vitrines géantes sur 4 étages et ses multiples grands écrans publicitaires (animés ou statiques) sont vraiment chouettes, esthétiques et ont dynamisé nos pas. 2 heures à pied le premier soir ! Le sentiment agréable qui s’en dégage tient probablement à ses rues larges qui nous offrent de belles perspectives et à ses immeubles qui ne sont pas trop immenses. Le centre de la ville, avec ses passerelles extérieures, nous rapproche encore plus d’elle . En plus, elle s’offre le paradoxe d’être une ville plutôt silencieuse, à la différence de ses cousines rurales. Les 2 roues sont électriques (Paris pourrait s’en inspirer), les voitures ne klaxonnent pas (Ya’an et Emeishan ne nous avaient pas habitué à ça) et tout ce petit monde se croise, se décroise ; les pare-chocs se frôlent, les voitures et les pousse-pousse font bisous-bisous, les habitants, comme tout citoyen du monde, défilent sur les trottoirs le long de des lieux de consommation permanente.

Pour la première fois depuis longtemps la marque revient dans notre spectre :  les internationaux Louis Vuitton, Hermès, Chanel, Dior, Gucci… font les tops model sur les panneaux géants, l’outsider Uniqulo joue les rapprochements Chine-Japon, Folli Follie et le petit français Etam s’exportent, l’universel Nike signe sa présence et les surprenantes fashionables tatanes Crocs se la pètent dans leurs propres boutiques (une énigme encore ce truc pour nous). Tout ça est assez banal nous diriez-vous mais on vous rappelle que dans le fin fond du Sichuan, où l’idéogramme est roi, rien de tout ça n’existe !
Au pied des grands immeubles, l’esprit chinois perdure. Il est commun de trouver ambulants et buvettes. Les chinois adorent grignoter tout le temps, qu’ils soient jeunes ou vieillards : mais grillé, brochettes (saucisses, viande, poisson..), poisson séché,  nouilles, beignets en tout genre et on vous passe les plus bizarres. Le marché et les vieux quartiers sont toujours typiques : trouver de tout à tout heure pour les toutes bouches et les toutes les bourses. Quand tu es là-dedans, la différence sociale n’existe plus.

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Chengdu est une ville sereine. A aucun moment, tu ne perçois de gens agressifs, tu ne vois un groupe de jeunes qui glandent prêts à t’interpeller. Pas de gens qui couchent dehors non plus, la mendicité est quasiment absente.

On déambulera dans la ville avec George (la ville où il vit) qui aura à chaque fois la pression de nous trouver un super resto. Pas de problème, il a su faire plaisir à ses petits français.

Si vous passez dans le Sichuan, pensez à son poivre et à Chengdu.