Paradoxalement, je ne me réveille pas en si méforme que cela.. Virginie a mal dormi à cause du froid et parce que je cite « elle se réveillait de temps en temps pour voir si je respirais (gentil, mais pas rassurant), mais moi je la trouve super costaud. On dirait un petit être fragile comme ça mais là franchement chapeau. Nima vient me voir pour discuter de mon état. Sur le coup j’ai assez envie de continuer (esprit de compétition oblige) même si mon père en partant m’avait donné qu’un seul conseil je cite : « on en a rien à foutre de savoir que tu es monté 500m plus haut donc ne fais pas le con » (il faut imaginer cela avec l’accent marseillais qui ressort quand il est ému). Nima, lui, me dépeint la situation assez clairement.

1° le but du trek c’était de voir le Jomolhari (on y est) et le reste y a rien de particulier à voir, c’est juste le retour vers Timphu.
2° Quand on a le MAM on doit redescendre immédiatement au risque de faire un œdème pulmonaire.
3° si on continue, aujourd’hui on doit passer un col à 4 900m dans la journée, pour redormir le soir à 4 100 m et faire le lendemain 22km avec un nouveau col à plus de 5 000m. Bref si je continue et que mon état s’empire ce soir, je serai coincé à 4 100m avec le choix de continuer en remontant à 5 000 ou de revenir sur mes pas en montant à 4 900 avec 4 jours de marche dans les 2 directions.
4° pour le rapatriement en hélicoptère, pas impossible mais : d’abord il n’y a qu’un seul hélico dans tout le Bhoutan, ensuite il faut au moins 4h de beau temps pour qu’il vienne ce qui n’est pas garanti.

On décide donc qu’on va modifier le trek en retournant sur Paro (ce qui est un des treks proposé habituellement car plus court). On dormira donc 2 jours de moins dans la tente. Virginie est plutôt ravie à l’idée d’écourter le supplice de la nuit dans la tente de 2 jours.

Le temps quand même de profiter du paysage…

monter 100m plus haut à 4 200m pour accrocher nos drapeaux « porte bonheur » face au Jomolhari qu’on avait achetés à Paro. Virginie et moi sommes tous les 2 « Feu », on a donc des drapeaux rouges et à 10h, on repart dans l’autre sens avec comme objectif de descendre le plus bas possible.

On fera donc dans un relatif beau temps 20 km pour redescendre à 3 300 m.
Entre temps, je me suis transformé en une femme enceinte. Je ne peux rien manger ou boire d’autre que du jus de mangue. Résultat, déjà que je suis à la rue, 2 jours sans manger et 20 Km dans les pattes, arrivé  au camp le soir, je rentre dans la tente et rebelotte comme la veille jusqu’au lendemain. Virginie dans la journée aura pris 300 photos de Yaks dont elle est tombée amoureuse (rassurez-vous on a fait le tri depuis, elle est revenue à la raison). « Et en plus, j’ai la pression pour manger. Le soir, dans la tente, Nima me fixe pour s’assurer que je mange. « You eat more » me dit-il, l’air rassuré. Il n’y a pas de mal comparé à Frédéric. Du coup, deux fois de la soupe, deux fois des plats, des flageolets au petit matin et des frites ! » (Virginie).

0 Commentaire

  • Anouk
    Posted 16 octobre 2010

    Y en a qui ont de la chance quand même ! les montagnes , le bon air , les animaux … les sports d’hiver quoi !
    quand je pense à certaines peuplades de la région de Lyon ( France ) , qui , entrant brutalement dans l’hiver polaire , sont obligées de trouver refuge dans leur habitat chauffé . Pour se nourrir elles ne trouvent que des aliments dont le nom se termine par “ette” … raclette , tartiflette , andouilette … voire tartelette recouverte d’une pauvre baie sauvage appelée mirtylle ! Ayons une pensée pour eux .
    Bref , nous suivons vos aventures avec intérêt . Et , personnellement , quand j’ai envie de rigoler un coup je relis certains de vos commentaires … ou je regarde quelques photos qui sont , vous devez le savoir , déjà culte !

    A bientôt .
    Grosses bises à vous 2 … et aux nouveaux amis de Virginie !

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