Deuxième journée à Ytra Lon Farm lodge. L’objectif du jour, c’est d’aller voir les fous de bassans. Depuis les fous à pattes bleu des Galapagos Virginie a développé une passion pour ces oiseaux.
Comme on a prévu d’y aller plutôt en milieu d’après-midi, on a quartier libre d’ici là. Et quartier libre pour Noah en Islande, cela veut dire partir à la recherche de bains chauds qui confine d’ailleurs à l’obsession. En plus, il a encore un petit défaut d’élocution sur le « ch » ce qui fait qu’il nous parle surtout de bains « saut ». ce qui nous amuse beaucoup.
Cécilia lui a parlé hier du Hot tub de la ferme et on a déjà eu toutes les difficultés du monde à lui expliquer qu’on n’allait pas y aller à 22h alors on est à peine surpris lorsqu’au réveil il nous en reparle. Mais Virginie l’entend d’une autre oreille car si tout dans cette ferme est super mignonet, le Hot tub est enfermé dans une microscopique courette sans charme à l’entrée du restau ce qui ne la botte pas.
Elle propose donc d’aller à la piscine de la ville voisine PorsHöfn à 15 minutes de là. On est passé devant à plusieurs reprises et elle est intriguée depuis le début par l’infrastructure qui a l’air démesurée par rapport aux nombres d’âmes de ce port de pêche.
Noah se laisse convaincre et on arrive devant un grand complexe avec un parking totalement vide. Virginie, devant le bon vieil adage qui dit que trop de choix tue le choix, Virginie ne sait plus où ranger la voiture, et fini par se garer en travers contre la seule place handicapée du parking. Le sketch.
Noah saute de voiture et coure vers un trampoline situé légèrement en contrebas. On en a déjà vu des comme ça. C’est assez marrant. C’est une sorte de voile grande comme la moitié d’un terrain de tennis de toutes les couleurs qui est posée à même le sol et légèrement bombée par l’air qui est injectée dedans . Ils devraient faire des trucs comme cela en France
Résultat on fait du trampoline tous les 2 pendant que Virginie part se renseigner, puis elle nous rejoint et on fait des parties de chat sur le trampoline au milieu de nulle part.
Une fois qu’on a tous les deux la tête qui tourne (comment font les enfants pour que cela ne leur fasse rien reste un mystère), on va à la piscine. Pour 12 € à trois, on a la piscine pour nous tous seuls et 2 hots tub à 38 et 41 degrés. La piscine, elle doit être, à 30 degrés au moins.
On va y rester 2 bonnes heures en alternant entre la piscine, son jet d’eau, et les hot tub.
La matinée est passée à deux cent à l’heure. On se dirige vers la voiture, non sans un nouvel arrêt au trampoline. Virginie nous prépare l’une de ses recettes de pâtes (on n’a que ça depuis 15 jours donc ca nécessite un peu d’imagination pour pimenter le repas à chaque fois), et Noah se met à grogner et pleurer à chaudes larmes au moment où on lui parle de sortir. En fait il est totalement claqué et quand je lui propose de faire une sieste, il ne refuse pas. 30 secondes plus tard il ronfle.
On va le laisser dormir 1H30 le temps qu’il recharge ses batteries, et un peu les nôtres aussi d’ailleurs, avant de se mettre en route vers 16h pour aller voir les fous de bassans.
La région est très réputée pour l’abondance d’oiseaux qui nichent sur la péninsule de Saudanes. Il y en a un peu moins maintenant car beaucoup d’entre eux sont migrateurs et partent entre le début et la mi-août, comme les puffins, mais on a cru comprendre qu’il reste notamment quelques fous de bassans.
Pour aller à la pointe de la péninsule, une seule route totalement défoncée en graviers. Outch les pneus. 40 minutes dans un sens pour atteindre le rocher de Stori Karl Utsynispallur où se trouve la plus grande colonie de fous de bassans d’Islande.
Sur le chemin, on s’arrête devant l’une des rares maisons abandonnées mais encore debout de la péninsule, on se balade un peu sur la plage qui se trouve être un mini-cimetière de moutons, oiseaux etc… même si elle reste très jolie.
Puis on effectue 2-3 arrêts en chemin pour permettre à Noah d’observer les grosses vagues qui tapent contre les rochers des plages de sable noir, et voir des oies sauvages.
Le beau temps qui nous a suivi jusque-là semble rechigner à nous suivre jusqu’au bout du monde, et à peu près au même moment où Google considère que la route n’existe plus, le soleil disparait et le temps islandais des bords de falaises nous rattrape.
Arrivés au rocher de Stori Karl, on est franchement dans la grisaille. On se couvre un peu et Noah en profite pour courir jusqu’au promontoire et explose de joie. « Maman il y a plein de fous ». Et en effet, le rocher en face de nous est plus bondé qu’une plage du sud-est en plein mois d’août.
Nous sommes comme des lions au milieu d’un troupeau de gazelles. Incapables de fixer notre regard sur un individu en particulier devant la multitude d’oiseaux qui volent, atterrissent, redécollent etc…
On en oublierait presque le froid, tient. Mais après 20 minutes, ce sont avec les doigts gelés qu’on rejoint la voiture avec Noah pendant que Virginie communie une dernière fois, seule, avec les précieux volatiles.
On est quand même à la limite extrême du nord-est de l’Islande là. La péninsule du Saudanes est à quelques kilomètres à peine du cercle arctique et à l’est il n’ y a plus rien sur des milliers de kilomètres avant les côtes Norvégiennes. Le bout du monde en somme.
On aurait pu tirer jusqu’au phare qui pour le coup symbolise exactement cette pointe sud, mais le temps étant devenu aussi exécrable que l’état de la route, on renonce à rajouter 35 minutes de plus pour y aller. C’est un peu la limite de l’exercice quand tu fais ce périple avec une seule voiture. Il n’y a tellement pas âme qui vive que la moindre panne ou crevaison peut vite tourner au vinaigre, surtout par mauvais temps.
On prend donc le chemin du retour et lorsqu’on finit par quitter la pointe de la péninsule, le temps se redécouvre un peu. On repère une otarie dans la mer qui intriguée va nous observer quelques minutes.
Dernière soirée en compagnie de nos italiens qui nous ont préparé des Lasagnes. Noah est chez lui. Il passe son temps en cuisine, sert, dessert et commente tout. Temps d’adaptation dans un lieu ou avec une personne ? Moins de 10 minutes.
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.