9 avril 2020, nous interrompions notre tour du monde sur une photo de nous trois, masqués, à l’aéroport de Los Angeles.
Ce retour « à hauts risques » comme on le pensait à l’époque devant une épidémie de Covid méconnue qui angoissait la planète entière s’est invitée – et installée durablement – dans nos vies.
Je reprends donc la plume une nouvelle au-dessus de l’océan Atlantique. Noah dormant enfin du sommeil du juste et Virginie somnolant a moitié, dodelinant de la tête dans le siège éco taillé pour un pygmée, et me menaçant sans cesse d’un coup de tête dévastateur dans son sommeil. Mais cette fois au lieu de retourner en France pour 14h de vol nous n’avons que 3h pour rallier Reykjavik en Islande.
Un petit air donc de déjà vu puisque Virginie et moi sommes toujours masqués. Noah, lui, bénéficie de l’exemption de son âge – il est donc sans masque – ce qui fera sûrement jaser dans quelques années au même titre que le nuage radioactif de Tchernobyl qui s’était soi-disant arrêté à la frontière française.
Bref, ne voyons pas les choses que négativement. Grâce au Covid Noah a su dire coronavirus à l’âge de 4 ans. Beau pied de nez à ces connes d’orthophonistes qu’on a vu fin 2020 qui voulaient lui coller 45 séances pour qu’il parle plus distinctement.
Mais je m’égare. Notre virus à nous, c’est le voyage. Alors anticipant une vaccination obligatoire à l’été pour reprendre les voyages, et sous l’insistance on ne peut plus répétée de ma chère maman qui ne cessait de nous répéter qu’on allait tous mourir et qu’on l’aurait bien cherché ce qui aurait ajouté en plus des symptômes de la maladie un poids encore plus insoutenable de reproches, nous finissons par obtenir notre première dose de vaccin dès la fin avril sous un prétexte on ne peut plus discutable et dont nous ne sommes pas fiers.
Petit aparté pour Noah quand tu nous liras plus tard: comme à la guerre, les pénuries de vaccin ont poussé le gouvernement à privilégier les populations à risques en fonction de l’âge et des comorbidités pour décider selon un calendrier que seuls les bureaucrates sont capables d’élaborer, qui avait le droit d’être vacciné et quand. Les quarantenaires que nous sommes étant au Covid ce que la classe moyenne supérieure est aux impôts – à savoir les pigeons qui payent pour tout le monde – on était dans les bons derniers à pouvoir se faire vacciner tout en étant quand même dans la population de ceux qui passent un sale quart d’heures quand ils chopent le Covid).
Bref tout ça pour dire que 30 avril première dose, 6 juin, deuxième dose et dès lors devenus des super héros anti-covid des temps modernes le 7 juin on se relançait compulsivement dans la programmation de ce qui devait être nos 2 mois d’été de reprise de tour du monde aux US.
Bon au final, évidemment le Covid s’est rappelé aux bons souvenirs de tout le monde, ou plutôt ses variants. Le lobbying chinois étant passé par là, on ne pouvait plus parler de Covid de chine, donc pourquoi pourrait-on parler de variant sud-africain ou brésilien ou anglais qui discriminent des populations ? C’est donc le variant delta ô combien moins évocateur que le variant de la samba ou du pub anglais qui a donc poussé à la non-réouverture de nombreuses frontières.
Du coup c’était Niet pour les US, le Canada et grosso modo la quasi-totalité de la planète à l’exception des pays qui risquaient de mourir davantage de l’arrêt prolongé du tourisme que du Covid. Ainsi Europe à l’exception des pays sage genre Norvège, Suède, c’est ok. Mexique (ou va aller Anouk, c’est ok aussi.
N’étant pas à un paradoxe près, Tokyo fait d’ailleurs ses JO en ce moment sans spectateurs – mais nous, on a fait l’euro avec des stades pleins -. Et l’Australie reconfine pour 6 semaines Melbourne parce qu’ils ont trouvé un seul cas de covid la semaine dernière alors qu’en France, on est tranquilou bilou avec un taux d’incidence à 180 (comprendre 180 personnes sur 100 000 habitants ont chopé le covid cette semaine). Allez comprendre…
Alors naturellement, à la manière de Noah qui se réfugie dans son doudou quand il se fait un bobo ou qu’il est claqué, nous, on s’est réfugiés sur l’Islande, notre petit coin de paradis à qui on rend visite tous les 2-3 ans comme à une vieille copine.
Quoi ? Il nous a tartiné 5 pages pour nous dire que pour changer ils se barrent 3 semaines en Islande ? Et bien oui, mais c’est important de poser le contexte pour notre chère tête blonde bouclée qui ne se rappellera pas de tout ce bazar et nous non plus probablement quand on sera trop vieux pour voyager autrement qu’en regardant un écran quand on sera à la retraite et que Noah nous aura envoyé un robot pour nous tenir compagnie plutôt que de perdre 1 semaine à aller voir ses vieux.
En tout cas le voyage à la cool, ce n’est pas encore pour tout de suite, Pour pouvoir embarquer il a quand même fallu :
- Retrouver ses identifiants Améli pour convertir son QR Code double dose vaccinés Covid en QR code valable en Europe
- Trouver une pharmacie en catastrophe à Ustaritz pour faire un test Covid car la législation islandaise a changé la veille et impose désormais un test Covid de moins de 72h même pour les vaccinés
- Insérer le QR code dans l’appli anti-covid pour attester du test de moins de 72h
- Récupérer le code barre d’autorisation d’entrée sur le territoire islandais après avoir rempli le questionnaire en ligne
- Changer de terminal à Charles de Gaulle car à cause du Covid on n’envoie plus les cartes d’embarquement par mail donc ils n’avaient pas dit que c’était le terminal 2B et non le 2A comme écrit initialement,
- Puis faire 1h35 de queue pour enregistrer ses bagages parce que Iceland air qui met toujours 2 vols au départ à 10 minutes d’intervalle pour Reykjavik a triplé son temps normal d’enregistrement avec le contrôle de tous les QR code.
Mais la bonne nouvelle c’est que Noah est exempté de test PCR alors qu’il y a un mois c’était encore obligatoire. Et chochotte comme il est, je peux vous dire qu’on n’était pas prêt de lui insérer une aiguille dans chaque narine comme le protocole l’exigeait initialement.
Ca y est, on atterri dans 1h. moi si j’ai pas mes 3h de vol pour aller quelque part je n’ai jamais l’impression d’être en vacances.
Sur notre droite, le pilote nous informe que le volcan qui est toujours en éruption depuis 4 mois est visible de l’avion.
C’est ça l’Islande. A suivre…
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