Après l’expérience dinatoire de la veille, et les premiers retours de radio cocotiers qui vomissent à foison sur la pension dans laquelle on est, on informe Irène (l’autre nana qui tient la pension) qu’on ne dîne pas là ce soir.
Elle nous regarde de travers. J’ai beau lui expliquer que comme on a payé la demi-pension, c’est tout bénéf’ pour elle, les neurones ne connectent pas, et elle reste sur « donc vous ne dînez pas ce soir ? ».
Je suis sûr qu’il y a un Stephan King comme cela qui se déroule dans une ville fantôme où tous les gens sont hébétés et le couple sain qui atterri là par hasard fini découpé à la hache dans un vieux hangar parce qu’il a dit un truc de travers sans s’en rendre compte. Bref…
On prend la voiture, direction le seul hôtel de l’ile (4 étoiles apparemment). Au moins on va bien bouffer. On est accueilli là-bas par un « hermaphrodite ». Il y en a beaucoup en Polynésie, je crois qu’on les appelle des Réré (orthographe très incertaine). En gros ce sont des hommes qui se prennent pour des femmes et c’est apparemment lié à une ancienne tradition qui voulait que chaque village ait un homme déguisé en femme pour perpétuer le village en cas d’attaque du clan voisin, (les hommes du clan vaincu étaient tous tués alors que les femmes étaient épargnées). On verra beaucoup de réré sur l’ile, notamment dans la restauration, et ils sont non seulement tous très gentils, mais très bien intégrés dans la population. Ca donne un côté cool supplémentaire à l’ile. Ici, tout le monde se fiche de ton look, ton appartenance, tes croyances.
Pendant que Virginie commande sa traditionnelle coupe de champagne, j’appelle Fred qui répond (enfin !). Il se marie samedi donc il ne fait pas de rando d’ici là (en fait on le savait déjà par le couple de la roulotte, radio cocotier oblige, mais on pensait qu’il aurait un plan B à nous proposer). C’est con, on repart jeudi. Tous nos vœux de bonheur mais quelqu’un d’autre fait des randos sur l’ile ? Non. Retour au point de départ.
De retour à ma table, le réré me demande ce que je veux. L’association d’esprit me pousse à commander le premier cocktail avec du rhum que je vois : « petite fleur ». Très poétique. Le serveur est très content.
On décide d’appeler Sabine pour faire une balade à cheval demain d‘autant que Virginie n’en a jamais fait et que moi ce sera l’occasion de renouer avec l’animal qui m’a sauvé au Bhoutan et marqué les fesses depuis (ne jamais faire de cheval en montagne avec une selle en bois ! ). Bien sûr, Sabine ne répond pas. Ca nous aurait étonné.
Au moment de passer à table, on se fait alpaguer par un mec normal (le premier qu’on voit depuis notre arrivée). Il est en vacances, tout seul, vient d’arriver sur l’ile et a déserté pour le dîner notre pension, effrayé lui aussi par l’ambiance. Un point commun. On décide donc de bouffer ensemble.
En mettant nos infos en commun, on apprend juste qu’il y a une allemande qui fait des crêpes sur le port. Avec Virginie, c’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.
Au fait, on a très bien dîné et la vue sur la baie était impeccable.
Nombre de touristes dans l’hôtel 4 étoiles : 2. Etrange…
On reste sur notre idée du scénario de Stephan King même si la journée en 4×4 était chouette.
0 Commentaire
Sylvaine
Les Réré !!! J’avais adoré moi aussi :))
En fait, la raison, c’est qu’il doit y avoir au moins une fille dans chaque famille. Et si par malheur il n’y a que des garçons, et bien on l’élève comme une fille. ça m’avait fas-ci-née. La liberté de ces réré était incroyable. Mais ça surprend toujours un peu.
Sylvaine
Les Réré !!! J’avais adoré moi aussi :))
En fait, la raison, c’est qu’il doit y avoir au moins une fille dans chaque famille. Et si par malheur il n’y a que des garçons, et bien on l’élève comme une fille. ça m’avait fas-ci-née. La liberté de ces réré était incroyable. Mais ça surprend toujours un peu.
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