Les marquises n’ont rien à voir avec l’idée qu’on se fait de la  Polynésie.
Tout d’abord la saisonnalité. On avait peur d’être dans la période des pluies, pas de risque. A Nuku-Hiva, il n’a pas plu depuis 9 mois ! On avait peur d’être envahi par les touristes ? Pas de risque non plus, on en croisera une vingtaine en tout en sillonnant pourtant l’ile dans tous les sens. Des plages de sable blanc ? Pas de risque c’est volcanique, il n’y en a pas ici. On est donc dans une île SAUVAGE.

L’aéroport étant au nord est, et le plus grand village de l’ile (2000 habitants) dans lequel se trouve notre pension étant au sud ouest, il nous faut 1h30 de voiture pour y arriver, après avoir passé un col à plus de 1000 mètres et fait un bon tiers du chemin sur de la piste. Apparemment, Thaiti a une certaine propension à garder pour lui les aides françaises, et donc la route attend toujours d’être finie, mais comme l’année prochaine il y a des jeux Polynésiens qui se déroulent à Nuku Hiva, ils ont bon espoir que ça accélère la reprise des travaux. Ici, le temps n’a pas la même valeur qu’à la métropole.

Sur la route, on est loin de l’imaginaire des lagons polynésiens. Outre 2 cols à franchir, on passera à travers un paysage escarpé de falaises, de végétation tantôt verdoyante, tantôt brûlée par manque de pluie. On surplombera même un canyon long de plusieurs kilomètres se jetant dans la mer.

L’autre touriste qu’on a récupéré à l’aéroport et qui va à la même pension a correspondu avec une certaine Ghyslaine (sans jamais la rencontrer). Tu connais ? Ben oui, c’est celle qui travaille au Gan. Ici, comme on aura l’occasion de le vérifier, tout le monde se connait. Radio cocotier fonctionne à plein tube.

Arrivé à la pension, la première impression est plutôt bonne. La terrasse surplombe la baie. C’est familial et accueillant. En gros les raisons qui nous avaient fait privilégier la pension au 4 étoiles local.

Arrivé dans les chambres, ça se gâte. Elle est minuscule, salle de bain bien crade, et comme on a 4 sacs une fois posés, on ne peut plus marcher (la consigne de l’aéroport ou on voulait laisser nos sacs étant fermée, on est parti avec tout le bazar). Majordome ? Ah oui merde c’est vrai, ici c’est une pension ! Tant pis, on fera avec, c’est pas très important.

Il est 14h, comme souvent à cette heure, le ventre de Virginie gargouille et quand il gargouille, elle est grognon, donc on demande ce qu’on peut manger. A la pension, rien, et comme on est dimanche, tout est fermé à part une baraque à frites sur la plage. On était venu pour le poisson cru après les avalanches d’hamburgers à midi en Nouvelle-Zélande. Pas grave, on peut bien faire un repas de plus comme cela.

Chez Babazouk (le nom de la roulotte sur la plage), une liste de hamburger comme on s’y attendait. La nana pas follement sympathique nous fait nos 2 Cheese, on s’assoit, puis son mari arrive, et on se met à discuter. Le couple vient d’Antibes, ils sont là depuis 2 ans et on en vient à passer la quasi-totalité de l’après-midi à discuter avec eux. Un plongeon dans la compréhension de l’île et de ses habitants. En partant, on a l’impression de connaître tout le monde.

Retour à la pension, ou devrait-on dire, la pension scolaire car ici on mange à 19h, et pas une minute plus tard. La table est dressée pour 10 et franchement si on n’avait pas engagé la conversation, on aurait pu tous manger (un truc moyen d’ailleurs) sans que personne ne s’adresse la parole. Niveau de nos pensionnaires, ras des pâquerettes. On a beau être en demi-pension, hors de question de bouffer là demain soir, on vient d’épuiser en un dîner tous les sujets de conversation avec le 3ème âge.

Je relance Marianne, l’intendante de la pension, sur les activités à faire dans l’ile (elle nous avait dit qu’on verrait ensemble ce soir). Elle est tellement à deux de tension que tu n’as même pas envie de t’énerver. Elle sait pas ce qu’on peut faire sur l’ile et « Fred, qui organise des randonnées ne l’a pas rappelée. On verra demain. ». On se surprend à rester calme. Ok on verra demain.

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