Ce matin, c’est « la ballade de Noah ». Hier, Noah avait repéré une ballade qu’il voulait faire alors on exauce ses vœux bien volontiers et on la rebaptise « Ballade de Noah » en lieu et place de son nom originel, la Chimney Rock. 7km, 200m de dénivelé. Une promenade de santé pour notre petit intrépide. Et ô chance, le parcours s’avère être une boucle ! Apparemment, il s’agit de monter jusqu’à hauteur d’un pic rocheux en forme de cheminée et d’en faire plus ou moins le tour.

Comme il l’a choisie, il est très enthousiaste et me demande de le prendre en photo sur différentes petites dunes au début de la ballade. Une première ! Il prend la pose, vérifie que j’ai bien pris la photo et passe à la suivante.  

Ca monte tout de suite assez sec. En fait, en moins d’une demi-heure on a avalé tout le dénivelé de la rando et on contemple la chimney Rock.

Noah marche tout seul. C’est SA ballade. Comme presque tous les jours, personne à l’horizon. Tout juste Noah a-t-il repéré derrière nous une jeune fille seule qui marche à peu près au même rythme que nous. Du coup il nous fait un laïus sur l’importance de l’équipe (Arrgh il me ressort toutes mes astuces et les retournent contre nous), comme quoi il faut l’attendre parce qu’on est une équipe de 3, mais qu’avec elle, on sera une équipe de 4. 

Après avoir bien traîné des pieds, La jeune se fille arrive à notre hauteur. Mais voila, déception, sans s’arrêter, elle nous dit gentiment bonjour et nous dépasse, et ça Noah, ça le dépasse. « Mais on est une équipe ? ». On reprend notre route après quelques arrêts photos point de vue. Depuis qu’il maîtrise cette expression, régulièrement il nous devance, se campe les mains sur les hanches et nous dit que ce “point de vue est vraiment magnifique“.

On enchaîne les jeux et les courses. Et oui, sur 7km, monsieur court ! A un moment Virginie et Noah prennent même une baguette magique pour me jeter un sort. c’est la grande forme aujourd’hui.

Après 2 bonnes heures de ballade, on a sillonné toute la zone en long et en large. Noah mérite bien que je le porte un peu sur la dernière ligne droite, même s’il fera la grande descente finale tout seul.

Notre petit bonhomme s’écroule dans la voiture et nous voila partis pour la vallée des Gobelins. 

Mais voila, le problème c’est qu’on a aussi dit à Noah que ce soir on dormait dans une tente. Résultat, exit l’excitation d’aller voir des Gobelins, quand Noah se réveille ce qu’il veut surtout, c’est qu’on aille au plus vite récupérer notre tente. 

Sur la route, le seul point habité sur la carte, c’est Hanksville. C’est donc notre seule occasion de dégotter autre chose qu’un paquet de chips à l’enfant (je lève le suspense tout de suite, on n’y trouvera même pas un paquet de chips au final). Alors qu’on ressort bredouille du pseudo store qui en fait était fermé, juste de l’autre côté de la route, un étrange amas de ferrailles attire notre regard. Il s’agit du Monster Mountain Museum. Un assemblage de bric et de broc en forme de dinosaures et de petits monstres à ciel ouvert, en bord de nationale. C’est tellement original et inattendu qu’on traverse et qu’on se met à se balader dedans, et on se régale. Enfin, vous l’aurez compris avec les yeux, vu qu’on a rien à manger.

Rencontre avec ce qui s‘avère être l’artiste lui-même. Il est entrain de photographier sa nouvelle oeuvre, une structure en drapeaux pour un magazine. Pendant qu’on entâme la conversation, Noah repère une tige avec un drapeau manquant. Ca le perturbe tellement qu’il refuse de partir de là, tant qu’on n’a pas réglé le problème. Tout le monde se marre et voila l’artiste qui s’en va voir dans sa remise s’il ne lui reste pas des drapeaux en stock. Sauvés. Il en reste. Noah en choisi un après avoir longtemps mûri son choix, et le plante.

Désormais libre de quitter ce musée en plein air, et alors que Noah réclame à nouveau qu’on aille directement à la tente, dans un acte d’autorité extrême, nous décidons d’aller contre sa volonté et de partir à la rencontre de ces Gobelins sans lui dire que pour cela on doit en plus faire un détour.

Une fois sur place, avec les restes de la veille, on tente un micro pique-nique devant cette assemblée de Gobelins en pierre.

Bien nous en prend car c’est topissime. Les formations rocheuses dans ce qui ressemble à de l’argile donnent un spectacle d’autant plus incroyable lorsqu’on se met à déambuler dedans. Ici pas de chemin, on va où on veut. Noah est conquis tout de suite et devient inarrêtable. Il disparaît assez vite de notre vue et on le suit au son de sa voix. Il crapahute, escalade, se cache, passe dans des trous de souris. 1h magique à parcourir ce dédale de roches. On n’entend plus parler de la tente.

Enfin, j’ai parlé peut-être un peu vite. Alors Noah, c’est bien Les Gobelins ? « Ouai, c’est super. On va à la tente maintenant ? ». Modulo le fait qu’on s’est tellement enfoncé dans la vallée qu’on met un bon ¼ d’heure à revenir à la voiture, regardons les choses du bon côté, pour une fois on n’a pas eu à se battre pour le convaincre de partir.

1H30 plus tard, on est à Moab, plus précisément, à Moab Under canvas, notre camp de tentes. Alors qu’on est arrivé tranquille à 17h30, je ne sais pas comment on se fait embrigader la dedans (ou plutôt je le sais trop bien, on a la bougeotte), mais on se retrouve a faire 1H de ballade avec un naturaliste qui nous explique les différentes formations rocheuses et flore du coin. 

Le truc qui est le plus impressionnant ce sont les Black brush. Buisson qui a l’air totalement mort, et qui, si tu lui asperges 4 gouttes de flotte dessus devient instantanément vert. Cette plante a un mécanisme invraissemblable qui lui permet de se mettre en hibernation tant qu’il n’y a pas d’eau et de se réveiller dans la seconde à la première goutte d’eau et de se mettre à pousser. 

Noah évidemment ne rêvait que de découvrir sa tente, donc la visite avec le naturaliste, ca le gonflait pas mal jusque là. Avec les Black Brush, le guide est ravi d’intéresser enfin Noah. « Alors Noah, tu as vu le tour de magie. J’ai changé la couleur de la plante en vert ». Réponse Noah : « Waouh, maintenant fait le en rouge ». 

19h, on finit la visite, on a rien déballé, il n’y a rien à manger, et on a promis à Noah qu’il pourrait aller au feu de camp écouter de la musique. La ville est à 15 minutes et la musique au feu de camp s’arrête à 21h. Mais comment est-ce qu’on se débrouille encore pour devoir cavaler ? On part en vitesse vers Moab, on change de restau car il y avait 20 minutes d’attente au premier qu’on nous avait conseillé, et on fini dans un Restau indien (que Noah va adorer d’ailleurs). On repart vers notre camp. Arrivée 20h30, juste le temps de se mettre devant le feu et d‘écouter un peu de musique en faisant griller des chamallows. 

21h15, le plus dur commence. On arrive dans la tente. Il fait 5 degrés dehors, donc 5 degrés aussi dans la tente. Je m’attèle à mettre le poêle en route qui va nous donner pour 30 minutes un semblant de chaleur, et on se glisse dans le lit, sous un amas de coussins et de couvertures pour se réchauffer. Noah est aux anges. « Papa, tu es chaud comme une petite caille ». « Noah, il est chaud comme une petite caille ». Oui, mais maman elle, se gèle grave. Du coup, sympa, Noah propose de réchauffer maman et lui dit de venir se mettre au milieu. 

21h35. Extinction des feux. Alors qu’on roucoule tous les 3 blottis dans le lit, on entend le « Tchou Tchou » caractéristique des trains du far west dans la nuit. C’est un énorme train de marchandise qui passe (et qui passera tous les soirs à la même heure d’ailleurs). Noah qui a une véritable passion pour les trains s’endort heureux au son du train.

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