Ce matin, on quitte notre coin de paradis avec un petit regret. La maison était top on serait bien resté encore un jour ou deux juste pour glandouiller. Pour se consoler, Virginie se trouve un chapeau de Cowgirl et des boucles d’oreilles. Ca ne remplace pas le Zion Mountain Ranch, mais au moins elle en emporte un petit souvenir. C’est amusant car elle a hésité à prendre le chapeau à cause des bagages. Moi, ca ne m’est franchement pas venu à l’idée, au point ou on en est de ce côté là..
Direction ce matin Bryce Canyon à une bonne heure et demie de là. Première surprise, le temps est plutôt couvert. Et oui, on parle toujours des grands parcs sous un bleu azur et par 45 degrés à l’ombre, mais on est début mars, et début mars, le matin, tu te les pèles et visiblement il peut ne pas faire très beau.
D’ailleurs assez rapidement on se retrouve dans un paysage enneigé pour le plus grand bonheur de Noah qui demande déjà si on peut lui mettre des gants – qu’on a rendu aux mamies en quittant la Floride – pour faire un bonhomme de neige. En attendant on traverse carrément un mini épisode neigeux. Un check à la boussole de l’iPhone. On vient de passer 2 900 mètres d’altitude. Ceci explique en partie cela. D’ailleurs peu après, on redescend vers 2 000 mètres et Il ne I-beige plus, mais elle reste présente dans le paysage.
Arrivés à Bryce Canyon, Noah sort de la voiture et 30 secondes plus tard j’entends Virginie qui râle et demande à Noah de sortir de là. Je regarde et il est enfoncé dans la neige jusqu’aux genoux.”Papa, tu peux me délivrer ? “ Ah, ok en fait il marchait dans la neige et s’est enfoncé d’un coup. Il ne peut plus se dégager le Loulou.
On s’équipe un peu pour la circonstance et 100 mètres plus loin, on découvre ce que l’on appelle les Hoodoos, ces formations rocheuses en forme de cheminées. Ici on parle d’ailleurs de cheminées de fées. Sous la neige ca donne un cachet différent des photos qui fleurissent sur internet et prises au coeur de l’été en plein cagnard.
Les cheminées de fée sont une formation issue comme vous vous en doutez de l’érosion. Le principe est simple mais relativement peu fréquent sur la planète. Il faut pour cela un sol de roches friables du type sédimentaire, coiffé d’endroits présentant une roche beaucoup plus dure et résistante à l’érosion. L’érosion, qu’elle soit venteuse ou à la suite de pluies, creuse la roche plus rapidement au niveau des roches sédimentaires. La roche dure au-dessus agit comme un chapeau qui va protéger juste en-dessous d’elle La colonne de la pluie tout en la consolidant sous l’effet de son propre poids. Au fil des millénaires, cela créé des colonnes.
Ici le résultat est particulièrement grandiose par la proximité des cheminées entres elles, leur hauteur et l’amphithéâtre dans lequel elles se trouvent. car souvent dans ces formations, les colonnes finissent par tomber entraînant les autres à proximité à côté et il ne reste le plus souvent que quelques cheminées éparses.
Revenons à nos moutons, ou plutôt en l’occurrence à nos fées qui a alimenté toute une série d’histoires de légendes auprès de Noah toute la journée. J’avais repéré une rando en « bloucle » à faire absolument. Partir de sunrise point, suivre Queens Garden, puis bifurquer sur le Navajo trail jusqu’à sunset Point et revenir au point de départ en longeant le haut du canyon.
Oui mais voila, nouveau éboulement oblige, le Navajo trail est fermé. Va donc pour un aller et retour sur Queens garden à partir de sunrise Point et ceux qui suivent assidûment nos aventures savent déjà ce que cela veut dire. Je vais me coltiner Noah sur le dos au retour, et ici, le retour, il est en montée.
C’est magique. De Sunrise point, tu contemples d’un haut un amphithéâtre de Hoodoos avant de descendre dans le Queens Garden, par un petit chemin étroit et abrupte qui serpente les hoodoos vers le fond du canyon. On se croirait dans un film de Fantasy sauf que les paysages sont bien réels.
Ca se corse un peu à mi-chemin quand le chemin, qui n’est déjà pas large, se retrouve à moitié inondé de boue, puis totalement innondé. Le temps de se rendre compte que nos chaussures collent, on a déjà 10 cm de boue collé sur les chaussures, et même en portant Noah en mode princesse sur quelques dizaines de mètres lors des pires passages, on est vite pas mal dégueulasse.
Durant la descente, on passe a plusieurs reprises dans des “portes” à même les hoodoos. On a du serpenter dans ces chemins étroits, souvent délimités par des pics abruptes pendant 30-40 minutes, et on n’a pas vu le temps passer. On arrive d’ailleurs à l’embranchement du Navajo trail qui est fermé. Dommage, on continue un peu jusqu’au fond de Queens Garden, puis on rebrousse chemin et bien sûr, Noah demande à être porté. Comme il est crado avec toute la boue, on le déchausse, et zou, dans le porte Noah. Avantage, on le remonte évidemment plus rapidement comme cela.
On reprend la voiture pour 10 minutes vers Sunset point. Le Navajo trail est peut-être fermé mais en faisant les 2 bouts de la rando, au final on marchera un poil plus mais on verra quasiment la même chose.
On pique-nique en vitesse à Sunset Point (heureusement que pour une fois je me relis, l’ipad avait écrit on pique Monique). C’est toujours rapide car on n’arrive à se ravitailler nulle part ici, donc on fait avec les moyens du bord et il faut bien avouer que côté saveurs on a connu mieux.
De Sunset point on a une autre vue sur les hoodoos. Ca vaut le coup car les perspectives changent à quelques centaines de mètres les unes des autres ici.
Un moment, on se dit qu’on va descendre par le Navajo Trail qui est bien indiqu » comme fermé, mais probablement plus bas ce qui permet sur le papier de l’emprunter. Mais il s’avère encore plus gadouilleux que le début de Queens Garden et franchement plus pentu. On renonce à s’engager la dedans et on reprend la voiture pour lui privilégier un stop à Observation point. L’occasion de gravir sous la neige sur le point le plus haut de l’amphithéâtre. ca vaut le coup car d’ici on voit l’amphithéâtre dans son ensemble.
On redescend en courant avec Noah en tombant régulièrement dans la neige. Gros fous-rires, il adore.
Il est 15h passé, initialement on avait repéré une rando à faire dans un autre parc plus ou moins sur la route, mais ca nous ferait encore arriver à 20h passé à notre hôtel. On est en vacances ou pas ?
On décide de faire l’impasse dessus et de prendre la route pour Capitol Reef où l’on doit passer la nuit. Un peu moins de 2h de route, on se dit que pour une fois, on arrivera avant la nuit, d’autant que la route pour y aller est réputée hyper chouette.
En rentrant dans notre chambre, on suit comme chaque jour les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale du Sourire) et on se fait une séance de papouilles. Pour être en bonne santé, rigolez au moins 5 fois 5 minutes par jour. Avec Noah, on est plutôt à 30 fois, donc on risque pas grand chose.
A Capitol reef, clairement la saison touristique, c’est pas maintenant. La majorité des restaurants sont fermés. Heureusement on s’en dégotte un très sympa juste en face de notre hôtel, le Rock patio, à Torrey. On commande une pizza large, je me demande encore comment on a réussi à finir celle-ci.
Peut-être la volonté d montrer aux locaux que les français aussi, ils peuvent la finir.
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