Pour profiter d’une journée à Sea World, ou j’aurai envie de dire dans n’importe quel parc d’attraction à Orlando, il faut laisser tout préjugé dehors, retrouver son âme d’enfant (j’avoue que pour moi ce n’est pas bien difficile), préparer un minimum sa visite pour ne pas se laisser déborder, et ne pas se stresser si on rate une attraction.
Arrivés tardivement à l’hôtel hier soir, on laisse tomber l’idée de se rendre à SeaWorld dès l’ouverture, et on profite à la place tranquillement du buffet gargantuesque du petit déjeuner au Hyatt. Depuis 6 semaines qu’on fait des buffets presque tous les matins, Noah récite son petit rituel.
D’abord, il inspecte le buffet de long en large, puis se rue sur l’endroit où on fait griller les toasts. Ensuite, il va se prendre un petit jus – son préféré c’est au “Crambibi”, comprendre Cranberries. Puis il se fait préparer un œuf, une assiette de fruits, des yaourts, des petits pains ou croissants, des céréales, de la confiture. Il dispose tout cela consciencieusement à sa table, puis 30s plus tard n’a plus envie de manger mais veut bien retourner au buffet prendre de nouveaux trucs.
S’ensuit généralement à partir de là un ballet entre Virginie et moi pour lui courir après et lui faire grignoter un petit quelque chose quand même, vu qu’en voyage avec nous, les déjeuners sont parfois frugaux, le plus souvent inexistants.
Je sens poindre des réflexions sur le besoin de reprise en main de l’enfant. Nous aussi, ça nous agace, on sévit de temps en temps, mais c’est un peu son ballon d’oxygène. Quelque part on se dit qu’entre ça et avoir un enfant qui couine toute la journée parce qu’il a faim, qu’il est fatigué, que l’eau ça mouille ou qu’il n’aime pas marcher, on préfère lui laisser cette petite liberté, vu que le reste du temps il est au top. Et puis regardons les choses en face. Si en plus il se tenait bien à table, il serait parfait. Et pour Virginie, vivre avec 2 êtres parfaits ce serait tout simplement insoutenable.
Cela dit, revenons à nos moutons (toute association avec la chevelure de Virginie et Noah ne serait que pur mauvais esprit). Le petit déjeuner commence à s’éterniser un peu trop à mon goût et mon sens de l’organisation qui a planifié toute notre visite s’en trouve irrité. Plus je pousse à partir, plus mon auditoire semble ostensiblement décider à prendre son temps. Esprit de contradiction féminin doublé d’une maladie chronique de ne jamais être à l’heure…
On finit donc par partir vers 9h45. Premier spectacle vers 11h. On opte pour le taxi plutôt que la voiture. Et grâce à ce précieux temps gagné, on retombe plus ou moins sur nos pattes, d’autant que ce n’est pas un jour où l’affluence est démesurée.
A peine arrivés, Noah étudie attentivement la carte comme à son habitude.
Raconter les spectacles et attractions n’a pas grand intérêt pour celui qui ne les vit pas, donc pour ceux qui voudraient se rendre à Sea World, ce petit billet est plus en mode pense-bête / guide pour passer une journée agréable qu’un récit exhaustif.
Prendre des photos non plus n’a pas grand intérêt car il y a tellement de chose au cm2 qui attire ton attention que tu n’as ni le temps, ni l’envie de prendre le temps de cadrer une situation, et quand bien même tu voudrais le faire, tu cadrerais quoi dans ce maelström de couleurs ?
Ce qu’on a fait :
- Prendre des billets coupe-file qui garantissent des sièges pour les spectacles et vous permettent de faire peu, voir pas du tout la queue pour les attractions. 15 dollars plus cher que les billets réguliers, franchement ca les vaut largement. Si pour les spectacles aujourd’hui, cela ne s’est pas avéré utile (Même s’ils étaient complets au final, arriver 20 minutes avant suffisait), en période de vacances c’est sûrement une autre histoire. Pour les attractions en revanche, c’est un plus. Perso, faire la queue 30 minutes, qui plus est avec un enfant impatient, n’est pas des plus agréables. Donc le coupe file fait vraiment la différence.
- On a fait les 3 spectacles qu’on voulait, les attractions aussi, et ca a tenu sans problème entre 10h et 18h. Après, on n’a pas fait les montagnes russes donc les 2-3 grosses attractions avec plein de monde ont été hors programme pour nous puisque même à SeaWorld ce sont les sensations fortes qui priment. Après, on ne s’est virtuellement pas arrêtés pour déjeuner. La bouffe américaine de parcs, très peu pour nous, et comme Noah s’en fout..
A noter dans notre journée et dans le désordre :
Un très beau spectacle de dauphins qui rappellera à Noah qu’il leur a fait des bisous Il y a à peine quelques jours, et une jolie scène de Noah avec un dauphin.
Au spectacle des lions de mer, j’ai cru que Virginie allait se faire pipi dessus de rire avant le spectacle. Un clown est là pour faire patienter et fait un super show avec la foule qui arrive pour être placée. Mélange d’improvisation et de gags vraiment sympa. La variété du public américain aide, il faut dire.
Le spectacle des orques à ne manquer sous aucun prétexte et à faire en dernier. La taille du bassin et de ces animaux est prodigieuse. Tous les animaux que tu as vu avant ressemblent à des fourmis. Tu vois des orques de 6 à 7 mètres sauter plusieurs mètres au-dessus de l’eau. Quand ils accélèrent en surface cela génère des vagues sur lesquels tu pourrais aisément faire du surf. Tout simplement impressionnant. Et si tu ne veux pas finir trempé, ne te met pas pile au milieu. Après tu ne diras pas qu’on ne t’a pas prévenu.
Une belle attraction au milieu des pingouins.
Et puis, Noah a fait ses premières montagnes russes ! Noah est très attiré par tout ce qui roule : voitures, trains, wagonnets. Il aime bien la vitesse et si en plus à la fin tu finis dans des gerbes d’eau, alors tu as un ticket gagnant. Moi je déteste ces trucs là, mais comme j’ai toujours souffert étant ado d’être celui du groupe qui ne veut pas faire les montagnes russes et qui attend, je mets un point d’honneur à être hyper enthousiaste et à l’encourager dans ses délires.
Depuis qu’on est arrivé, il lorgne sur l’attraction “ A journey to Atlantis”. Tu ne vois pas grand-chose de l’attraction elle-même, mais à un moment, un bateau sors d’une montagne, les gens crient et le bateau fait un énorme plongeon d’une bonne vingtaine de mètres dans le vide avant de finir dans un bassin d’eau qui projette d’immenses gerbes d’eau et qui trempe ses occupants.
On a du mal à le faire avancer car il a les yeux rivés sur les bateaux qui passent toutes les minutes environ et dès qu’on lui lache la main, il retourne se poster aux avants postes pour voir de nouvelles éclaboussures.
A force de dire qu’il veut y aller, je regarde le truc. Hauteur minimum : 110 cm. Au dernier compteur il y a 3-4 mois il devait faire 105 cm. Les cheveux ont repoussés, il ne doit pas en être loin. Sous l’œil désapprobateur des mamies, on y va avec Virginie. A l’entrée. le gars fait mettre Noah contre la toise. Bon clairement, il est trop petit, mais Noah a très envie et puis avec les cheveux ca donne l’impression qu’il n’est pas si loin que ca. Le gars finit par nous laisser passer mais en disant qu’il y a un deuxième mesurage et qu’on ne le laissera peut-être pas monter quand même.
Coupe file oblige, on ne fait pas la queue. On ne le remesure pas non plus (ca ne doit être que dans la file classique). Le coupe file nous amène, autre avantage – mais est-ce vraiment un avantage dans ce cas précis – à être avec Noah au premier rang du bateau.
Virginie croyant bien faire précise à Noah que ca va aller très vite. Noah qui était excité comme une puce à dû sentir dans la voix de Virginie qu’il y avait un truc qui clochait et il perd d’un coup son sourire et se met à flipper. Il commence à me demander si ca va vraiment aller vite et me sert la main de sa toute petite main comme quand il est inquiet. Ca me fend le cœur.
Trop tard de toute façon, on est déjà dans le bateau, Noah et moi au premier rang, Virginie juste derrière. On nous sangle et voilà mon petit bonhomme qui En a gros sur la patate et qui me demande en boucle si ca va aller vraiment vite et pourquoi on monte tout doucement dans le noir vers une porte fermée.
Je me dis que ca va être un long moment de solitude si le doute s’installe alors je mets toute mon énergie – moi qui déteste ces trucs – à lui dire que c’est vraiment génial, qu’on va aller vite pour pouvoir faire un énorme plouf. Ca y est on est en haut. La porte s’ouvre et ce putain de truc accélère avec un virage direct dans le noir à te retourner les entretailles avant de nous fait faire le grand plongeon.
On est en bas, on a pris une montagne de flotte. L’estomac est remonté dans la tête. Au moins ca été court. Noah n’a pas du tout aimé. Je sens son petit cœur qui bat à 1 000 à l’heure et qui commence à me dire que ca a été trop vite et qu’il a eu peur et qu’il ne veut pas que ca recommence. Et moi, je n’ai rien vu d’autre du parcours alors je ne sais pas si ca va être comme ça encore longtemps ou pas.
Je lui dit que c’était incroyable qu’on est tout mouillé, que c’est trop drôle (moi j’ai la gerbe, je déteste vraiment ces foutus trucs) et j’essaye de le calmer pendant que le train remonte doucement. Mêmes causes mêmes effets, Noah n’est pas bête et il comprend qu’on est reparti pour un tour et il me dit qu’il ne veut pas. On ne peut rien y faire de toute façon. Je désamorce le truc comme je peux, lui dit que c’est génial, et nous voila repartis cette fois totalement dans le noir pour une série de virages à la con. Heureusement, je vois pointer la fin du circuit. Ca été très court. J’espère que les gars ne vont pas nous faire refaire un deuxième tour gratuit. Non, c’est bon, on peut sortir.
Sur le coup, Noah me dit qu’il a eu très peur, puis à force de lui dire que ce qu’il a fait c’est incroyable, il se met à sourire et bomber le torse. Ca y est, maintenant il est fier. Il est tout mouillé, c’est un petit héros. Il me dit que c’était super, mais qu’il a quand même eu un peu peur (tu m’étonnes moi aussi, mais sur ces trucs je suis une vraie poule mouillée). Je lui dit que c’est normal, on essaye de se faire peur sur ces manèges et que c’est ça qui est rigolo.
Le temps de rejoindre les mamies, Noah est convaincu. C’était vraiment super, on a bien rigolé. Il accepte même de ne pas dire qu’il a eu peur à condition qu’on s’arrête pour revoir le bateau qui fait splash dans l’eau. On y restera 10 bonnes minutes de plus au final. Il nous en reparlera ponctuellement dans la journée, de son expérience montagne russes, en disant à chaque fois que c’était super… mais il ne demandera pas à le refaire.
Fin de journée et retour à l’hôtel. Noah rêvait d‘essayer la piscine de l’hôtel qui s’avère une succession de piscines, cascades et toboggans. On se pèle un peu, même beaucoup, (le matin et le soir on est aux alentours de 15 degrés), mais avec Virginie on se dévoue, et on est gratifié d’un spectacle aquatique digne de SeaWorld dans la piscine. Noah ne s’appelle pas depuis Ushuaïa “bébé lion de mer” pour rien.
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