Pour l’instant il faut l’avouer, si les Keys restent un assemblage étonnant d’îles, le bétonnage à l’américaine de part et d’autre de la highway 1 sur des îles sans relief reste assez rébarbatif et donc côté nature, on reste un peu sur notre faim. Rajoutons à cela que si l’ouragan Irma a relativement épargné les lower keys, la végétation des upper Keys, elle, ne s’en est pas encore remise et on se dit « mais comment vont-ils faire pour trouver leur coin de paradis perdu ici ? »
Heureusement, à défaut de Capitaine America, nous avons Captain Larry !
Hein ? Retour en arrière pour comprendre. En préparant cette partie du séjour, j’avais lu sur le courrier de Floride que le back country, était un lieu méconnu et très sauvage.
Le capitaine du bateau qui devait nous faire visiter cet Eden m’avait planté juste avant notre départ pour l’Argentine. Heureusement, Oliver en avait trouvé un autre. Et voila comment on a rendez-vous dans 1h avec capitaine Larry.
Pendant que tout le monde se prépare, je vous fais patienter avec ce petit aparté sur le réchauffement climatique, c’est dommage que Trump n’ait pas d’actifs dans les keys, ca l’aurait peut-être fait réfléchir sur l’utilité de lutter contre la fonte des pôles et donc de la montée des eaux, parce que dans 100 ans, je ne vois pas bien ce qu’il va rester comme terres émergés ici.
Après un petit dèj à la maison, où Zoé montre à Noah, que oui, on peut rester à table plus de 30 sCeo des, nous voici partis pour 4h de bateau dans le back country.
Oui mais c’est quoi le back country au juste ? je ne sais pas pourquoi, le nom me fait penser au far West donc un lieu sec. En fait c’est tout l’inverse. C’est un chapelet d’îles et de Mangrove situé au niveau de Sugarloaf Key côté golf du Mexique à quelques kilomètres au large. On embarque donc dans notre bateau à moteur à fond plat à 10h30, soit avec 30 min en retard. Capitaine Larry a 2 préoccupations : s’assurer qu’on n’apporte pas de bananes à bord – ca porte-malheur – et nous faire partir le plus vite possible car la marée remonte. Ca nous rappelle les mêmes problématiques que celles rencontrées en buggy au Brésil.
On quitte le port pour plonger dans un dédale de mangrove, Noah, comme à son habitude, se place à l’avant et ne descotche pas son nez de l’eau qui s’écoule le long du bateau. Il a l’air tellement heureux que la nana qui nous accompagne sur le bateau demande si elle peut le prendre en photo pour son book de croisière. Virginie est à deux doigts de lui faire signer un contrat de droit à l’image. Après tout en tant qu’agent, elle défend les finances de son fils.
Noah aimerait maintenant qu’on aille plus vite. On a quitté la mangrove donc ca devrait booster normalement selon lui. Mais voila, dans les keys, aller vite c’est compliqué car il y a très peu de fond. Moins d’un mètre dans la majorité des endroits et on comprend que la physionomie et les voies navigables varient beaucoup dans la zone suivant l’état de la marée. Prudence petits pas.
Après avoir quitté la mangrove, on se dirige vers des petites îles au loin, pour découvrir un petit paradis sur terre avec un banc de sable. Celui-ci s’est réduit à peau de chagrin avec la montée de la marée (on avait qu’à être à l’heure), mais on peut marcher sur la plage submergée sur des centaines de mètres.
On largue les amarres et on hisse notre drapeau de pirates. 1h à jouer dans l’eau et à explorer l’autre côté de l’île.
En plus Noah a trouvé une planche donc vas y que Papa est chargé de pousser la planche dans tous les sens au rythme des rires et des « encore ». Et rebelotte pour une prise de photos.
Ca y est, il est temps de partir – de toute façon je n’ai plus de bras – la marée est suffisamment haute, nous ouvrant de nouvelles voies navigables pour la prochaine destination. En chemin on croise une énorme raie manta, un nid d’aigle, de nombreux bancs de sable, et des gens qui marchent au milieu de l’océan… avec de l’eau à peine jusqu’à la taille.
Nouveau stop sur une île encore plus jolie que la précédente où l’on profite de balançoires de fortune. Noah et Zoé se sont assoupis durant la traversée et dorment maintenant comme des biens heureux sur le bateau.
L’occasion pour nous de « souffler » aussi. Désolé Noah et Zoé si vous nous relisez dans 10 ans, mais 30 minutes sans avoir à s’occuper de vous ca se savoure aussi et ca n’enlève rien à l’amour qu’on vous porte. Si vous nous lisez dans 30 ans en revanche, pas de soucis, vous saurez probablement de quoi on parle.
Petite séance de Yoga / souplesse. Ca n’a l’air de rien, mais tenir en équilibre sur cette balançoire tenait de la gageure. Je m’auto félicite – bout de bois que je suis – d’avoir pu tenir la pause presqu’avec la même grâce que Virginie.
Ca y est, les paysages pleins les yeux, il est temps de rentrer. On a vu les keys et la mangrove sous l’angle que j’espérais. Pour ceux qui viennent dans les keys, c’est à faire absolument.
Sur la route du port, on croise un requin et ce n’est qu’une fois arrivés au port que comme souvent on a une explosion animalière. On l’avait déjà remarqué avec Virginie lors de nos nombreux voyages, notamment au Costa Rica. Tu cherches à voir des animaux pendant des heures et tu ne vois rien pendant longtemps, puis tout d’un coup, sur 10m2, tu as une concentration d’espèces. Ici c’est sur le petit port qu’on verra au même endroit une bande de pélicans avec juste en dessous d’eux un énorme barracuda et 3 requins. Je suis très fier d’avoir pu prendre une photo avec simultanément le requin, le barracuda et 3 pélicans.
Les 2 loulous ayant dormi sur le bateau, on décide de retourner aux keys pour la fin de journée. On teste deux nouvelles adresses de Key lime pie histoire de pouvoir faire une thèse sur ce dessert, puis on se ballade en se dirigeant vers Mallory Square.
Noah, lui, préfère clairement les glaces à la key lime.
A peine arrivés sur Mallory square, Noah repère un gars qui fait d’énormes bulles de savon. 15 bonnes minutes à courir après les bulles pour les éclater, Noah me demandant mon aide pour que je le porte pour éclater celles qui s’envolent trop haut.
Puis je repère un attroupement. C’est un avaleur de sabre. Il faut dire que Mallory square est réputé pour accueillir en fin de journée de nombreux spectacles de rue. Il est très doué pour attirer la foule et use de tous les artifices pour faire patienter, attendant le maximum de monde avant d’avaler son sabre, clou du spectacle, et garantie d’un maximum de « Tips ». Vous imaginez que notre monsieur impatient est mis à rude épreuve mais il reste assez sage pendant de longues minutes.
Alors que le moment tant attendu est arrivé, le gars attrape son sabre, et …. Noah se retourne vers moi et me lance « J’ai très envie de faire pipiiii ». Je lui demande s’il peut attendre. Il se tortille en me disant non. En fait il doit avoir envie depuis un bon moment et a fait tout ce qu’il pouvait pour se retenir, mais la ce n’est plus possible.
Je le prends dans mes bras, on part en courant chercher des toilettes. On passe devant Jennifer qui ne comprend pas pourquoi on court. On fait le pipi le plus rapide du monde, puis on repart en courant dans l’autre sens en rigolant pour voir le clou du spectacle. Trop tard. emballé c’est pesé, la foule a disparu et l’a valeur de sable casse sa croute assis par terre en comptant ses « tips ».
On est déçu, alors pour ne pas rester sur un échec, on se dirige vers un autre gars qui lui a des torches dans les mains. Noah me dit « En fait, le mec il va avaler la torche et cracher du feu ». Je ne me rappelle pas lui en avoir parlé. D’où il sort ça ? ..
En tout cas rebelote, le voila qui pour haranguer la foule interpelle des gens, les incorpore dans son spectacle et choisi du monde, mais jamais Noah qui pourtant a les yeux qui pétillent à l’idée d’être choisi. Pendant 20 minutes, c’est le même manège. Le spectacle, mais pas le clou du spectacle. Noah reste sage puis un moment me dira qu’il a un peu mal au ventre. Je le prends dans les bras, le papouille et puis il me dit que ca va mieux. Son mal de ventre est parti. Il reste sage 3 minutes de plus. Entre temps le gars a demandé à 4 personnes du public de tenir des cordes et il a dressé grâce à cela une échelle d’une dizaine de mètres de haut sur laquelle il commence à grimper. Le clou du spectacle approche. Noah se lève et se met à courir en rond sans raison. Je lui demande ce qu’il fait. Il me dit je courre. Je mets un peu de temps à capter car d’habitude il va s’accroupir et se cacher dans un coin.
Noah a maintenant envie de faire caca (désolé du détail) et pareil il a attendu le plus possible mais n’en peut plus. On repart une seconde fois aux toilettes en courant, toujours devant Jenn qui doit penser qu’on le fait exprès, puis on repart dans l’autre sens. Damned. Nouveau clou de spectacle raté. Mais Noah me lance fièrement : « j’ai fait caca tout seul ». Dommage, pas de foule autour pour nous filer des « tips ». Pourtant son spectacle est le plus extraordinaire du lot.
Pas le courage de retourner une troisième fois d’autant que tout le monde nous attendait depuis déjà un certain temps au restau. Les plats viennent d’arriver, on mange sur le pouce avec un Noah qui n’a qu’une envie comme d’habitude c’est de ne pas rester en place. Alors il joue avec son super pickup et se fait donner à manger au bec comme un oiseau…
Après avoir mangé avec un lance pierres, on repart vers les spectacles de rues. Il y a rien de nouveau alors Noah repart vider le savon à bulles du gars. EN plus je n’ai plus de dollars donc le gars fait ses bulles à perte.
J’arrive péniblement 2 fois à l’extirper pour aller voir le magnifique coucher de soleil qui se profile à l’horizon. Il faudra la promesse d’un spectacle avec cette fois des chat pour le déscotcher des bulles de savon.
Le spectacle de chat. A son accent à couper au couteau, l’artiste est clairement un français. Il choisit 4 enfants dans la foule pour participer au spectacle, mais pas Noah, alors Noah décide d’y aller tout seul et s’impose. Dans une succession de rires il va participer au spectacle et voir le chat lui sauter par-dessus la tête.
Ca y est il fait nuit, il est temps de rentrer à la maison. Je crois que pour changer, on a encore oublié de se reposer aujourd’hui.
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