On a choisi la maison pour sa localisation à Summerland key. Les keys s’étendant sur 150 miles et sont desservies en enfilade par une seule route, la highway 1. Summerland key se trouve dans les Lower keys, aux 2/3 de la highway. La bonne nouvelle c’est qu’on est loin de rien, mais on n’est vraiment près de rien non plus.


Cela faisait 6 semaines qu’on n’avait pas mis les pieds dans un supermarché. Ce matin, c’est la première fois qu’on prend un petit déjeuner « à la maison », qui plus est, avec toute la famille. Alors va pour un petit déjeuner pantagruélique.


Aujourd’hui, on a décidé d’aller à Key West, l’île la plus au sud des Keys et la plus emblématique pour avoir accueilli Hemingway et Tennessee William pour les plus cultivés, et la fameuse key lime pie, pour les plus gourmands. 35 minutes de voiture, autant dire une promenade pour nous.
Pour l’anecdote, Le nom key west vient, comme souvent finalement dans des histoires comme cela, d’une erreur de traduction. Les premiers espagnols à être arrivés là trouvèrent des plages jonchés d’os humains blanchis par le soleil. Les tribus sur place avaient comme tradition, notamment sur les champs de bataille, de laisser leurs morts sur place sans les enterrer. L’île a alors pris le nom de Cayos de Huesos, littéralement îlot des os.
Les américains qui sont venus plus tard ont mal interprété le nom. Cayos est devenu Key et Huesos est devenu West, car ils pensaient que c’était l’île la plus à l’ouest du continent.
On arrive donc à Key west vers 10h et on se dirige vers Nancy Forrester’s Secret Garden. Petite ruelle (et oui ca existe aux US), petit bicoque. Nancy est une femme d’âge mûr on va dire Pour ne froisser personne.

Elle s’est prise d’une passion pour les perroquets. Elle récupère Ceux issus du braconnage ou en cas d’abandon et nous en parle avec ferveur d’une toute petite voix qui te donnerai envie de te pencher en avant pour mieux entendre, si elle n’avait pas eu la bonne idée de nous asseoir au préalable autour d’une table ronde sur laquelle elle a posé un grand Macao Bleu (le perroquet du dessin animé RIO) qui exerce son bec acéré contre la table tout en nous observant avec son air mauvais. La bête fait bien 60cm de haut, tu es donc assis à sa hauteur et il se campe à 50 cm de tes yeux. Très rassurant. En tout cas à défaut de bien entendre, tu es au moins obligé de rester assis.
Après ce petit épisode animalier on déambule dans les rues de Key West qui ont un charme indéniable.

On part à la recherche de la Key lime pie, une tarte faite avec le citron de la région qui a fait la renommée du lieu. Un premier lieu bondé nous fait rebrousser chemin et nous emmène sur Duval Street. Je me plonge dans mon téléphone à la recherche d’autres adresses de key lime pie et concocte un parcours optimisé pour passer devant 3 boutiques réputées de key lime en un minimum de pas.

Au bénéfice d’un arrêt pour acheter un cigare pour papi jean, j’en profite pour faire fumer à Noah son premier cigare.


Jenn et Oliver ramènent Zoé pour une sieste tandis qu’on poursuit notre recherche de key lime. On fini par arriver à la première boutique et pour assurer le coup, on s’empiffre d’une énorme tarte (pour 3 dollars de plus on passe de 4 à 8 parts, alors j’ai pris la tarte de 8 parts). Perso, moi j’adore. C’est presque glacé. Goût de citron vert. Je me régale et incroyable, Noah reste assis sur mes genoux 3 bonnes minutes et mange aussi (c’est inhabituel puisque Noah est toujours trop occupé à préparer le coup d’après). Rassurons-nous, ça ne dure que 3 minutes en effet et on le retrouve ensuite dehors en train de jouer avec la bouche d’incendie.

On regarde l’heure : 13h15. Après s’être empiffré, plus personne n’a vraiment faim et notre visite à l’hôpital des tortues n’est qu’à 16h. On a 1h de route pour y aller, donc on décide d’aller faire le tour de la ville en petit train. Cela s’avère une bonne idée car les anecdotes qui y sont racontées sont marrantes. Je vous en livre 2-3 qui permettent de mieux comprendre la ville.
Les coqs tout d’abord. Ce qui frappe à Key West, ce sont ces très beaux coqs qui se baladent en toute impunité et avec une certaine arrogance dans la ville. Le pourquoi tient à une conjonction économique et un heureux concours de circonstances des lois fédérales. Économiquement, Key west dans les années 40s vit principalement de l’industrie du cigare. 160 usines produisant 100 millions de cigares faits main par an y prospèrent. Plus de la moitié de la population est composée à l’époque de travailleurs cubains travaillant pour cette industrie. Les cubains adorent parier sur les combats de coqs. Ceci perdure jusqu’à ce qu’une première loi fédérale interdise les combats de coqs. Ces derniers devenants inutiles, les cubains les relâchent dans la ville accompagnés de leurs poules dans l’objectif indéniable de mettre un peu le bazar. Mais concomitamment, arrive une 2ème loi fédérale, cette fois de protection de la faune aviaire dans les keys. Les coqs deviennent désormais intouchables. Quiconque en tue un se voit infliger une amende de 500 dollars. Et voila nos coqs élevés au statut de vaches sacrées des Keys.

Autre anecdote, économique celle-là. Dans les année 1900 -1910, Key West est considérée comme la ville la plus riche des États-Unis par tête d’habitants. La raison ? Sa grande barrière de corail qui s’étend sur plus de 250 km et qui, non loin de simplement protéger les keys des vagues de l’atlantique, va devenir une manne économique, mais pas pour les raisons que vous pouvez imaginer. En effet à cette période, le nombre de naufrages de bateaux du fait de cette barrière est phénoménal. Pour venir en aide aux naufragés, une loi est passée qui transfert la propriété du bateau et de sa cargaison à ceux qui viennent en aide aux naufragés. Du coup, les volontaires sont légions et les cargaisons, revendus aussitôt, enrichissent les habitants au-delà de toute espérance. Dans les années 20s en revanche, les outils de navigation s’améliorent et les naufrages se font plus rares. Parallèlement la ville est mal gérée tant est si bien qu’en 1930 avec la grande dépression, Key West passera en 30 ans de ville la plus riche à ville la plus pauvre des US. Elle sera sauvée de la faillite en partie par l’industrie du cigare, mai aussi de la Navy qui moyennant finance s’octroiera une partie de Key West pour y installer une grosse base navale et aéroportée. Et voila pourquoi vole au-dessus de nos têtes périodiquement des jets.

Dernière anecdote du jour, les toits. En 1886, un feu dévaste la quasi-totalité de la ville. La faute aux toits en bois qui ont propagés l’incendie. Lors de la reconstruction, il est désormais imposé de reconstruire avec des toits en tôle ou en métal. Ces derniers permettront à la fois de ne pas propager les incendies mais aussi de récupérer l’eau de pluie, seule source d’eau douce des keys. Coca Cola qui y installera son usine en 1903 pour inonder les Caraïbes et l’Amérique du Sud de son breuvage en sera ainsi réduit à attendre régulièrement la pluie pour pouvoir fabriquer son Coca Cola.

Il est bientôt 14h30 et on se dirige tout droit pour être en retard pour notre prochaine animation du jour, sans une énième intervention énergique de votre serviteur (faire G.O du club med, c’est épuisant). On reprend donc la route. Noah tombe comme une souche sans grande surprise, et sans avoir mangé.

On rejoint les canadiens juste à temps pour le début de la visite de l’hôpital des tortues. Noah resquille en disant qu’il a 3 ans et va dessiner des tortues pendant le début de l’exposé sur les tortues. Sur la feuille, Il est invité à mettre son nom et son âge. Du coup, il accrochera au mur son dessin en tant qu’artiste « Anonyme ».
Sur la visite elle-même, sentiment mitigé me concernant. C’est à la fois touchant et en même temps on passe 1H30 à voir des tortues estropiées qui pour la plupart ne reprendront jamais le chemin de l’océan. Noah semble plutôt touché positivement. C’est l’essentiel.
En fin d’après-midi on se trouve un bon restau sur Marathon key, où se situe l’hôpital des tortues : le Florida Keys Steak and lobster house. On s’est régalé avec ce plat typique de Steak et lobster dans la même assiette. On est tous crevés, on se couche donc avec les poules. Noah souhaite bonne nuit à Zoé.

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