Dans tout grand projet, il y a des lignes directrices. Pour nous, l’une d’elle est d’accepter de sacrifier de temps une journée en transport pour changer radicalement d’endroit. Notre point de vue : il vaut mieux une journée perdue que 3 jours à faire de petits déplacements dans des endroits sans intérêt. 

Aujourd’hui est l’un de ces jours. Et comme on aime faire les choses bien, ou dans ce cas précis, les compagnies aériennes s’emploient à le faire bien bien pour nous, on va pas le faire à moitié.

A défaut d’être un bon cuisinier, je vous livre la recette pour réaliser facilement une journée foirée de transport pour 3 personnes.

1’ Comme pour chaque bonne recette. Bien choisir ses ingrédients.

Prenez Rio De Janeiro, mondialement connu et hébergeant l’une des 7 merveilles du monde.
Rajoutez Fortaleza dans le Nordeste (nord est du Brésil), certes à 3 000km de Rio mais qui est quand même la plaque tournante du nord et une des plus grandes villes du Brésil.
Mélangez les deux, et vous obtenez ce que d’aucun pourraient considérer comme un miracle aérien : aucun vol direct entre ces 2 grandes villes.
Vous voici donc condamné à devoir planifier une correspondance à Sao Paolo, mère de toutes les galères aériennes.

2’ Laisser mijoter un peu pour que la pâte prenne et attendez que Latam ( la compagnie bresilio-chilienne) vous shoote un mail aussi laconique qu’arbitraire, il y a de cela 2 mois environ, vous annonçant que l’horaire de vol Rio – Sao Paulo vient de changer de 2h ce qui vous fait royalement foirer la correspondance pourtant soigneusement étudiée.

3’ Maintenant je vous dévoile le secret du chef. Bien que les 2 vols soient opérés par Latam, ces derniers se retrouvent miraculeusement considérés comme distincts puisque le second vol qui est dans le billet tour du monde est acheté en fait par British Airways. Du coup Latam ne se sent absolument pas responsable du problème de correspondance et vous renvoie dans vos cordes, ou plutôt dans celle de British Airways, autre compagnie aussi désagréable qu’un anglais, et eux aussi vous renvoient dans l’autre sens. La je vous le dis Tout de Go et sans me jeter de fleurs, seul un expert es- organisation (ce que je suis) peut vous sortir de cette impasse ubuesque, ce que j’ai fini par faire moyennant à l’époque un certain nombre de coups de fils.

4’ Maintenant mettez au four et levez vous à 4h30 du matin le jour J (ça pique), parce que le seul vol de Rio à Sao paolo qui nous faisait arriver dans le même aéroport de Sa Paolo que celui de notre correspondance suivante est à … 6h30 du matin. Les autres vols du jour arrivants à l’autre aéroport de São Paulo, situé à environ 2h d’embouteillages de l’autre.

5’ Maintenant écoutez bien car pour twister la recette et vous faire rentrer au panthéon des chefs trois étoiles, il faut que vous arriviez à faire comme nous, à savoir arriver à l’aéroport de Rio la tête enfarinée et sous une pluie battante pour découvrir que votre vol de 6h30 vient subitement d’être annulé. Pas un message, un mail, rien. Je sais pas. Le pilote s’est levé le matin et à du se dire, il fait pas beau j’y vais pas. Nous voilà donc comme des crétins sans vol pour São Paolo. 

6’ Rajouter maintenant un soupçon, que dis-je une louche de mauvaise foi de Latam qui se fiche comme une guigne qu’on soit coincé parce que leur vol a été annulé, et vous vous retrouvez après avoir vécu le parcours des 12 travaux d’Asterix quand il cherche à se sortir du bâtiment administratif, à pouvoir partir miraculeusement pour Sao paolo sur le vol de 8h50 (Vous allez me dire finalement ce n’est que 12h d’attente), mais qui vous fait arriver au mauvais aéroport et vous fait foirer votre correspondance. Quelques salamalèques plus tard, et vous arrivez même à changer votre correspondance à Sao Paolo pour un autre vol pour Fortaleza. Va falloir attendre des plombes, mais au moins on devrait arriver un jour à Fortaleza. C’est déjà pas mal.

7’ Votre correspondance pour Fortaleza désormais foirée, attendez un bus supposé mis à disposition par Latam pour vous transportez gratuitement à l’autre aéroport une fois à Sao Paolo. Celui-ci sans surprise, ne viendra jamais, donc vous vous rabattez sur un Uber et là, idée, au lieu de poireauter 5h dans l’autre aéroport avec un Noah devenu atomique (il est debout depuis 4h30 du matin à sa décharge), idée de génie ou touche du chef, vous décidez de vous faire déposer à l’hôtel près de l’aéroport où on était la semaine dernière. Du coup, on mange bien, on tente de se reposer dans le lobby de l’hôtel (enfin jusqu’à ce que le concierge vienne nous dire que le niveau de bordel généré par Noah est tel que là, il faut qu’on le prenne avec nous et qu’il arrête de tout saccager). De là, reprenez un taxi pour faire les 5 minutes qui vous séparent de l’aéroport, n’oubliez pas de récupérer (sans le moindre incident – c’en est presque décevant -) vos bagages à la consigne de Sao paolo Qu’on avait laissé à notre entrée au brésil. Vous suivez ? Et finissez enfin par prendre votre votre nouveau vol à 17h30 pour Fortaleza, qui sera heureusement à l’heure.

8’ La recette n’est pas finie. Secouez le tout pendant 4h dans les turbulences, et à 21h, vous atterissez enfin. Votre recette cuit désormais depuis un certain temps en mode gigot de 16h, mais tout le monde le sait, le calice se boit jusqu’à la lie. Nous attendons donc nos bagages, puis lorsque tous finissent par être livrés et que vous êtes bêtement les derniers et que le tapis s’arrête, (sans jamais avoir vu les vôtres), vous vous faîtes un petit coup de flip en mode perte de bagages, pour ensuite finalement découvrir qu’ils ont été livrés aux encombrants. Ben oui, l’un est trop mou, l’autre est un poil trop grand. No comment.

9’ Retrouvez maintenant votre chauffeur (qui ne parle que portugais) et qui devait s’inquiéter entre le fait de ne pas nous voir arriver et le vol décalé, pour tenter de lui expliquer que vous ne partez pas tout de suite car vous devez laisser 2 sacs dans une consigne avec Google trad qui, rien qu’à la tête du gars, lui a probablement dit qu’on voulait repartir en avion tout de suite et qu’on lui laissait les bagages, allez savoir…

10’ Laissez maintenant Virginie et Noah reposer un peu, pendant que vous allez chercher la dite consigne qui s’avère infernale à trouver car les indications données ne prenaient pas en compte le fait que l’aéroport était en travaux et que tout a été modifié. Ainsi après vous avoir fait arpenter tout l’aéroport, et fini par trouver le bureau du correspondant de la Malex, après avoir discuté avec une employée qui ne parle toujours que portugais, celle-ci vous accompagne fièrement jusqu’à la consigne elle-même qui se situe… à 20m de là ou Virginie m’attendait.

11’ Partez ensuite avec votre chauffeur pour la bagatelle de 2 heures de route. Et espérez qu’à minuit en arrivant, votre recette ne sera pas trop cuite. 

Voilà, Il est minuit passé de 10 minutes. A défaut d’une recette trop cuite, vous obtenez un Noah qui, lui, est totalement cuit, et qui vient de s’endormir sur le comptoir de la réception de l’hôtel. Il fallait bien cela pour le faire dormir le bougre.

Comme dirait les comptines qu’il écoute en ce moment. “Petite histoire du soir, bonsoir”.

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