Noah ayant pris une bonne dizaine de tailles depuis notre dernier ebsoind ‘éuqipement ne snorkeling, virginie m’avait envoyé en irgence quelques heueres avant le départ acheter cgez Décathlon de nouveaux équipement. Bon, ok, 12 tailles, ce sont peut-être mes origines marseillaises qui ressortent, même si je vous jure qu’une sardine a bien un jour bouché le port de Marseille et en tout cas il était indéniable qu’il manquait l’espace d’un orteil pour qu’il puisse partir avec ces chaussures là.
Une fois sur place, ce simple achat avait été complété par l’achat d’impulsion du masque avec tubas intégré pour moi et de simples lunettes pour Virginie qui a un petit problème psychologique pas réglé avec les tubas qui lui fait préférer l’apnée en mode Ariel la petite sirène.
Tout cela pour dire qu’on était parfaitement équipés pour les lagons réunionnais à faible hauteur d’eau. Nos explorations se sont concentrés durant le séjour sur 2 spots principaux : la plage de l’Hermitage au début du séjour, puis le lagon de la saline lors des 5 derniers jours.
Les guides disent qu’à la saline les coraux sont très abîmés. Objectivement, ce n’est pas flagrant. Les plus beaux coraux, on les a vu à la Saline au final. A l’Hermitage, ils sont sûrement beaux après les gros panneaux « réserve protégée interdit d’entrer », mais comme là tu n’y vas pas…
Noah s’est pris de passion pour le snorkeling. En même temps, pour ses 4 ans on l’avait emmené faire son premier snorkeling voir les tortues à Fernando de Noronha et depuis il est toujours fasciné par la vie sous-marine.
Il a toujours été un vrai poisson dans l’eau, aussi malgré les forts courants, il se débrouille sans problème même sans palmes. Son seul sujet, c’est qu’il est tellement maigrichon, qu’avec de l’eau à seulement 24 degrés – hiver oblige – après 30 minutes, le froid le prend, ses lèvres bleues le font ressembler à un schtroumpf, et très vite il grelotte et finit par devoir sortir, un peu malgré lui.
Noah a 3 poissons préférés, non 5, non 4… oui 4. Le poisson ballon, le poisson coffre, l’idole des maures et le poisson léopard (mais qui s’avère en fait être certes tacheté mais n’est pas du tout un poisson léopard). Il adore aussi le poisson clown mais on n’en a jamais vu du séjour.



Vient ensuite, à la manière d’un collectionneur les poissons rares qu’on n’a vu que peu de fois. La murène, turbot tropical qui ressemble à une raie, a queue en moins, et un banc de plusieurs centaines de poissons jaunes dont le nom m’échappe.
Le snorkeling ça se vit normalement, ça ne se raconte pas vraiment. Néanmoins on a vécu une petite aventure qui aurait bien failli tourner au drame, mais qui m’a rendu très fier de mon petit Noah.
Sur notre dernière sortie en snorkeling, nous nagions depuis déjà une bonne demi-heure quand juste devant nous surgit le plus gros poisson coffre du séjour, qui je vous le rappelle est dans le top 4 des poissons préférés de Noah.
Si d’habitude on les suit sans trop de difficultés, celui-là est balèse. Aussi, en 3 coups de nageoire il nous distance. Noah le prend en chasse, je passe en second dans son sillage, Virginie nous suit d’un peu plus loin plus par curiosité car je pense qu’elle ne sait pas ce qu’on poursuit.
D’un coup, le coffre se dirige vers une zone de corail à fleur d’eau. Je dirai à peine 60 cm mais on sait que les distances dans l’eau sont trompeuses. Noah, tout petit, continue la poursuite, moi je suis derrière mais je suis déjà plus gêné par la faible hauteur d’eau.
Et là, en trop peu de temps pour s’en rendre compte, on se retrouve dans une étendue à perte de vue de coraux avec de moins en moins d’eau.
Comble du problème, dans cette zone, il y a ces fichus poissons marrons qui sont vraiment mauvais. On les a repérés depuis le début de nos séances de snorkeling, et plus particulièrement à la Saline où ils pullulent. Ce sont vraiment des sales bêtes. Ils vivent dans les coraux et t’attaquent dès que tu approches. Au début on trouvait ça marrant car il y en avait que des petits qui fonçaient vers toi et faisaient demi-tour au dernier moment pour t’intimider, jusqu’à ce qu’on découvre à nos dépends que les plus gros, eux, te mordent carrément.
Et quand ils mordent, ils t’enlèvent un petit bout de peau à chaque fois. C’est une vraie morsure, et j’étais sorti déjà 2 fois ensanglanté au niveau des chevilles après avoir été bien mordu.
Depuis, on ne s’approchait plus des chemins étroits entre les coraux car dès qu’on s’arrêtait quelques secondes on se faisait attaquer de toute part.
Je reviens donc à notre course poursuite. En quelques brasses la hauteur d’eau diminue à tel point qu’il faut garder toute sa flottabilité pour ne pas commencer à s’écorcher les genoux sur les coraux., et on découvre avec horreur qu’il y a des dizaines de ces poissons en version XXL qui nous regardent avec leur air mauvais juste en dessous.
Je ne peux pas communiquer avec Noah mais à son cri je comprends bien qu’il a compris aussi. Impossible de s’arrêter et de se mettre debout, on va finir en sang en essaynt de se relever dans les coraux et ensuite on va se faire bouffer les chevilles et on ne pourra pas se remettre dans l’eau pour nager car pas assez de profondeur.
Impossible de faire demi-tour pour lui car je suis juste derrière, donc il continue d’avancer en cherchant un endroit où sortir de cette étendue de corail en trouvant un endroit plus profond
Là, pour avoir vu à marée basse l’endroit où je pense que l’on se trouve, je comprends qu’on s’est fait embarquer dans une très longue coulée de coraux émergée à marée basse qui va presque jusqu’à la plage. On a peut-être 100 mètres comme cela à nager avec le risque à tout moment de ne même plus avoir le niveau d’eau nécessaire pour se maintenir en surface. Impossible de dire quoi que ce soit à Noah. L’angoisse monte. Ce sont les oiseaux d’Hitchcock en mode maritime.
Cette situation dure longtemps (de toute façon en période de stress on dirait que le temps est infini. J’entends les battements de mon cœur à chaque brasse ? Donc j’imagine pour Noah qui est devant. Ou qu’on regarde le paysage est le même à perte de vue.
Heureusement au bout d’une grosse minute je dirais, Noah fini par bifurquer sur la gauche. On ne voit toujours pas de changement de profondeur à l’horizon mais je sens qu’il a compris lui aussi (il a un très bon sens de l’orientation et on a fait ce chemin ensemble à marée basse un matin) que c’est la voie de sortie la plus courte contrairement à la tentation de continuer à se diriger vers la plage.
On nage une grosse minute de plus, et on finit enfin par sortir de ce guêpier. Je rejoins Noah. Son cœur comme le mien bat à 200 à l’heure.
Bon j’avoue, dans ce bazar j’avais complètement oublié que Virginie nous suivant de plus loin. De toute façon j’aurai rien pu faire pour elle malheureusement.
Elle arrive hystérique une minute plus tard. Sans tubas (Virginie a une aversion viscérale pour les tubas, longue story…) c’était impossible pour elle de flotter au plus haut et regarder en même temps les coraux pour ne pas s’accrocher dessus. A la toute fin, elle nous expliquera que de panique, elle s’est relevée et là elle est écorchée de toute part sur les pieds, les chevilles. Heureusement c’était sur la fin, mais elle relate la même expérience qu’on a vécu.
Moralité : les petites bêtes ne mangent pas les grosses, mais on devrait rajouter qu’elles peuvent en nombre réussir à leur filer fichtrement la frousse !


