Ce matin, direction la cascade Langevin, également connue sous le nom de cascade de grand galet.
Après une petite demi-heure de route de Saint pierre qui nous aura permis d’ancrer quelques habitudes pour les prochains jours, à savoir, pain au chocolat à la boulangerie « nid d’abeille », puis observation de la zone de chargement de la canne à sucre non loin de Saint Joseph, on oblique vers l’intérieur des terres pour remonter la rivière Langevin. Encore 30 petites minutes de route et nous voici arrivés à destination. Quelques minutes seulement nous séparent à pied de la petite plateforme d’observation en léger surplomb de la chute.
La chute est surtout devenue un vrai spot de canyoning. Un filin est tissé en travers pour permettre à ceux qui vont descendre la rivière de descendre en mode tyrolienne 20 mètres plus bas au pied des chutes.
Tout en haut des chutes, à près de 40 mètres du sol, un autre groupe accroché cette fois-ci à la paroi abrupte, s’apprête à descendre en rappel au milieu d’une des principales chutes d’eau.
Noah piaffe à l’idée qu’on aurait pu faire ça. Moi avec mon vertige, j’avoue que moins.
Du coup l’attraction devient moins la chute, qui sert de décor, que les activités de tous ces petits Playmobil à casque rouge et bleu. Difficilement photographiables car à cette heure-là, le soleil vient tout juste d’émerger derrière les chutes ce qui nous place en plein contre-jour, le spectacle reste sympa.
On a hésité un temps à essayer de descendre par un chemin éboulé que personne ne prenait d’ailleurs pour avoir une vue d’en bas, puis renoncé en se disant que cela ne changerait probablement pas grand-chose au final vu qu’on ne pourrait pas se baigner là.
On a donc préféré aller voir une petite chute en contrebas une cinquantaine de mètres plus loin, là aussi accessible uniquement derrière un de ces énièmes panneau administratif nous en interdisant l’accès. Très bel endroit, si ce n’est cette glissade un peu bête de Noah sur une pierre au retour qui, bien que sans gravité, lui a fait sacrément mal au tibias. Ah, vous voyez qu’ils avaient raison de mettre ce panneau d’interdiction ! On devrait en mettre un autre encore plus grand, tiens !
En route pour la cascade du trou noir, toujours sur la rivière Langevin ou devrais-je plutôt dire partons à la recherche de la cascade du trou noir tellement celle-ci s’avère mal indiquée. Heureusement, quelques panneaux d’interdiction d’y aller, de se baigner nous ont permis en les suivant de s’orienter dans la bonne direction.
On aurait pu y arriver sans se paumer d’ailleurs à la réflexion, mais on joue un peu de malchance sur ce chemin non entretenu et non fléché. Google Maps indiquait qu’il fallait prendre un moment à droite à travers la foret car si on suivait le sentier jusqu’au bout on retomberait sur la route en ne faisant que longer éternellement la chute. Noah se plaignait de son bobo du coup quand j’ai eu l’impression en regardant le GPS qu’on avait raté l’embranchement j’ai pas poursuivi les 20 mètres supplémentaires qui m’auraient permis de voir que ben si, l’embranchement était juste après. Comme on avait vu 3 minutes avant un gars longer la rivière en contrebas avec une serviette on en a déduit – à tort – que lui, avait trouvé le bon chemin (alors qu’en fait il s’était lui aussi trompé). Bref, on a fait la même portion de chemin 3 fois avant de finir par trouver le bon itinéraire.
La cascade du trou noir est donc une Jolie petite cascade. L’eau y était tellement froide que j’ai eu la même sensation qu’en Norvège l’année dernière quand j’avais l’impression qu’on me taillait les pieds en pièce avec un pic à glace. Noah, même sentiment, du coup il part se faire un barrage dans les recoins d’eau plus calme légèrement en retrait. Seule courageuse du groupe, Virginie qui elle, ira se tremper dans la chute. Pas de photos géniales non plus. On a le soleil en pleine figure une fois de plus et ce quel que soit l’angle recherché.
Bon c’est pas tout, fini de barboter. Il est près de midi et on à 40 minutes de route pour rejoindre le restaurant la mer cassée qui parait-il vaut vraiment le détour.
D’autant qu’avant cela, il fallait que je répare l’impair d’hier qui m’avait valu de la part de Noah un cinglant « elle est nulle ta surprise » quand j’avais fait chou blanc avec le souffleur d’Arbonne qui ne soufflait pas un pet de lapin.
Là, j’avais mis toutes les chances de mon côté. Aujourd’hui ils annonçaient une grosse houle de 3 mètres, la marée haute était à 11h45. En retournant au souffleur d’Arbonne vers 12h30 je mettais au max mes chances de voir le phénomène.
Mais voilà, dilemme. A 10 minutes du souffleur d’Arbonne je distingue en contrebas de la route, alors qu’on est pourtant à plusieurs kilomètres à vol d’oiseau des gerbes d’eau fabuleuses. Un rapide coup d’œil sur Google Maps semble positionner au niveau du cap méchant – qui semble donc bien porter son nom. Je l’avais repéré aussi mais je prévoyais plutôt d’y aller l’après-midi.
Que faire ? Allez tant pis, direction le puit des français. Je sens que ça va être canon. On perd à nouveau quelques minutes dans la vue à cause de sens interdits qui ont fleuri il y a peu et que Google n’a pas encore identifié, mais on finit par y arriver.
Et c’est vrai, c’est canon ! De la falaise du puit des français, on voit les falaises de cap Méchant. Un peu de trigonométrie grâce à des personnes debout sur la falaise de cap méchant indiqué une falaise d’au moins 20 mètres de haut en son point bas. Les gerbes des vagues qui s’écrasent dessus passent régulièrement largement au-dessus. Ca donne une idée.
Noah est aux anges ! Je suis redevenu un super papa. Bon, ça moi, je le savais déjà, mais Noah en est maintenant totalement convaincu. Je suis sauvé. Du coup notre deuxième sujet au bout d’un moment c’est de se demander comment on va faire pour le sortir de là quand on connait sa fascination pour les vagues qui déferlent contre les rochers, car clairement ce sont les plus grandes de sa vie qu’il a en face de lui.
Heureusement on est qu’à quelques minutes du restaurant car il est 13h et quelques déjà. Et manger, Noah, il s’en fiche comme une guigne. Je vous passe les négociations, mais au final on arrive à partir 10 minutes plus tard avec la promesse d’y retourner après manger. J’espère juste qu’avec la marée descendante le spectacle sera aussi beau sinon ça va barder pour moi.
Et donc, là aussi, on fait l’impasse avant le déjeuner sur le souffleur d’Arbonne. Gloups.
Bon, le restau est top. Il est de part et d’autre de la route principale. Du côté terre une bicoque pour commander, du côté mer ils ont disposé quelques tables sous les cocotiers sur la falaise devant la mer. Bon point pour Noah. C’est sa vue idéale.
J’avais eu un appel du restau le matin nous demandant de choisir entre 2 plats pour le midi. Et donc tu vas à la bicoque, tu choisis tes boissons, on te donne un numéro et tu vas prendre ta table de l’autre côté de la nationale. 15 minutes après on crie ton numéro et on te pose ta commande, en l’occurrence un rougail saucisses. Délicieux en bouche, cadre idyllique.
Tiens ! J’ai dû rater un épisode car Noah a du se prendre la tête avec Virginie. Il vient de partir seul s’asseoir à une autre table pour s’isoler. Après, c’est celle qui est comme par hasard pile avec la plus belle vue pour voir les vagues, donc je le soupçonne d’avoir en partie monté la mayonnaise de toute pièce juste pour aller voir les vagues.
Quand on quitte le restaurant, on a donc modifié notre programme de l’après-midi. Au départ c’était une plage de sable noir et marcher sur la lave. Ce sera finalement le souffleur d’Arbonne et cap méchant. Des vagues, des vagues, encore des vagues en somme.
Heureusement la marée basse n’a pas eu d’influence significative sur le spectacle. Le souffleur, Noah adoooore évidemment . Et on n’arrive à l’en déloger qu’avec la promesse de retourner au Cap Méchant (Facile).
Cette fois d’ailleurs on va sur les falaises de Cap méchant, contrairement à ce matin ou on était au puit des français avec vue sur les falaises du Cap Méchant.
On ne tarde pas à se fait saucer d’ailleurs (maigre consolation on n’est pas les seuls) lorsque 2 grosses vagues se succèdent. La première remonte le niveau de l’eau et permet à la seconde de déferler beaucoup plus tard que d’habitude. On voit alors se dresser devant nous un véritable mur d’eau de peut-être 15 mètres de haut, qui disparait tout d’un coup de notre champ de vision. Sentiment de fascination mêlé d’incrédulité car on est quand même ici facilement à 25 mètres de hauteur, on ne bouge pas. Le mur d’eau finit par déferler, mais en tapant contre la roche, on a l’impression que quelque chose s’effondre en-dessous de nous tellement le bruit est sourd. La seconde d’après une gerbe d’eau remonte la paroi à la verticale et sauce tout 10 mètres à la ronde. Ouah.
On est tous trempés. Tout le monde revoit ses distances de sécurité par rapport à l’océan, et le reste de l’observation s’avère moins humide.
On y restera longtemps, très longtemps. On en bougera d’ailleurs qu’avec une nouvelle promesse, celle d’aller se baigner au bassin de Manapany, à mi-chemin entre ici et notre maison du côté de Saint Joseph. C’est une piscine naturelle aménagée avec des gros blocs de rocher pour faire comme une gigantesque piscine de peut-être 80 mètres de long pour permettre de se baigner dans une mer compliquée entre les courants et les requins.
Sauf qu’arrivés sur place, impossible de se baigner. La houle qui a permis le spectacle magnifique du jour, passe aussi allégrement au- dessus des rochers. Le bassin est rempli d’écume et clairement dangereux pour la nage.On flânera un peu autour, puis direction la maison avant de sortir le long de la plage de Saint pierre pour voir le coucher du soleil. On ne peut pas dire que le bord de plage lui-même soir exceptionnel. Principalement à cause d’une grande route très large sans charme qui borde la grande plage de Saint Pierre.
En revanche ce qui est vraiment sympa, c’est le chemin pour y aller et tous ces graffitis sur les bâtiments..
Là aussi c’est devenu tumultueux. La plage de Saint pierre a beau être un lagon protégé par la barrière de corail, la houle est telle qu’il y a ponctuellement des vagues de submersion qui passent au-dessus de la barrière. Le ciel au loin est chargé on voit qu’il pleut au large et que le vent venant de la mer forcit.
On aura juste le temps de voir le soleil se coucher avant qu’un gros grain se dirige subitement vers nous. Avec le peu de temps pour l’anticiper, on en prendra une partie sur la tête et finirons de nous abriter dans un pub. Parties de Uno jusqu’à l’heure du restau, le Belo Horizonte. Le seul que j’ai trouvé qui faisait des pâtes pour Noah qui n’adore clairement pas le poisson cru et commence à faire une overdose aigüe de poulet.
La soirée se finit comme Noah en rêvait, à regarder tous les 3 dans le lit 30 minutes du film Mario Bros avant que j’aille le coucher en lui racontant notre journée.
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