Vous l’attendiez tous ? Et bien je peux vous dire que Noah plus que tout. La sortie de nuit en pirogue pour attraper caïmans et serpents. Autant Charlotte et les ¾ du bateau y allaient avec le secret espoir qu’on ne trouverait rien durant la sortie, ou du moins que si on en voyait on resterait à bonne distance, autant Noah, lui, piaffait d’impatience à l’idée de les voir de très près et de les toucher.

Pour des questions de sécurité, Ralf avait quand même demandé à ce que Noah soit entre nous, et au milieu du bateau. On part donc en pleine nuit avec comme consigne l’interdiction bien sûr de laisser traîner une main dans l’eau, mais aussi, chose plus inattendue, de laisser téléphones portables ou autres lampes de poche éteints. La raison ? Et bien ici, il y a une guêpe particulièrement agressive qui fond la nuit sur les lumières et pique. Apparemment, elle n’a rien à envier au frelon.. Ben ça on ne l’avait pas vu venir.

Du coup Ralf est à l’avant du bateau, et balaye une grande lampe torche pour tenter de repérer caïmans et serpents si on a de la chance, mais il le fait systématiquement par intermittence, balayant une zone de végétation puis éteignant aussitôt après, et reprenant quelques secondes plus tard.

Bon, l’astuce pour repérer serpents ou caïmans, c’est que les yeux brillent dans le noir. Bon après, à la vitesse ou il va, on a un peu de mal à suivre même quand on sait ce qu’il fait.

Après seulement quelques minutes, le voilà qui éteint la lumière tandis que d’un geste il indique au pilote du bateau à l’arrière de continuer à se diriger tout droit vers un arbre dans la nuit noire. Il prend un bâton en forme de fourche dans le bateau, rallume quelques secondes la torche pile au bon moment, et en moins de temps qu’il faut pour le dire, il chope un boa constrictor entourant le bâton comme on le ferait avec une fourchette dans un plat de spaghetti.

Celui-ci- s’entortille autour du long bâton. Quand il veut le montrer au premier rang, en faisant passer le bâton au-dessus de l’eau sur babord, hurlement des 2 gourdasses de devant, puis les 2 crétins juste derrière qui les accompagnent se jettent sur le côté opposé pour s’éloigner des serpents. Quand ça arrive à nous, éclat de rire et ravissement de Noah qui se précipite pour se rapprocher du serpent qui vient de se mettre à la verticale en position défensive. Ca contraste !!

Je capte furtivement le regard de Ralf qui se dit qu’il aurait dû mettre Noah devant à la réflexion. Du coup gentiment il nous laisse l’observer plus longtemps vu qu’on semble les seuls du bateau sincèrement contents qu’il en ait attrapé un. Quand ça arrive derrière nous sur Charlotte, re hurlement. Il n’insiste pas et le fait passer au-dessus de nos têtes pour le ramener à tribord pour que je puisse l’observer avant d’aller le remettre dans l’arbre. Noah est aux anges. S’il avait pu, il l’aurait ramené à Paris comme doudou.

On reprend notre chemin et après une petite dizaine de minutes à sillonner le fleuve le long des berges, il fait signe au pilote de s’orienter sur le côté vers la rive. Il change de lampe pour un modèle à faisceau étroit et le braque sur la berge.

Le bateau avance vite, Ralf se met debout en équilibre sur l’avant du bateau et là aussi en très peu de temps, il saute sur la berge pieds nus et alors que d’une main il braque la lampe dans les yeux du caïman, il le chope de l’autre main par le cou. Toute l’opération n’a pas pris plus de 5 secondes. Ralf est de retour sur le bateau, le petit caïman maintenu à la verticale une main autour du cou, l’autre autour de la base de la queue pour l’immobiliser. C’est qui le patron ?

Il m’expliquera par la suite que dans cette position le caïman sent qu’il ne peut plus se défendre et joue alors sa meilleure carte, faire le mort en attendant une opportunité de répliquer.

Là aussi il passe au milieu du bateau sous les petits cris de tout le monde qui soit refusent de toucher le caïman, soit l’effleurent d’une seconde de la main avant de s’en éloigner.

Avec Noah c’est bien sûr une autre histoire. Il est ravi. Il se met à lui faire des gratouilles sur le vente pour le calmer car je lui avais appris dans l’après-midi que cela apaisait les caïmans.

Ralf nous demande du coup si on veut tenir nous même le caïman. Enfin, quelle question ? Il demande à Virginie si elle a pensé à prendre un élastique à cheveux comme il le lui avait demandé. Bon en fait, elle a oublié mais elle a celui qu’elle porte sur elle. Elle lui donne avec la petite inquiétude de savoir si c’est vraiment un excellente idée de museler la gueule du caïman avec ce simple élastique qui n’est pas très solide…

https://youtube.com/shorts/gLT_dRAgcqM

Ralf est déjà en train de museler la gueule du caïman avec, donc apparemment ça doit être suffisant.

Et voila Noah à tenir fermement comme indiqué le caïman une main par le cou, et l’autre par la queue. Puis Ralf me le passe, et bis repetita. C’est très doux la peau du caïman..

Puis vient l’heure de la séparation. Ralf lui retire l’élastique et le remets près de l’eau. A la seconde ou il desserre l’étreinte, celui-ci en profite pour disparaitre dans l’eau d’un mouvement fluide et rapide. Pas si mort que cela, le bougre…

Ralf nous explique qu’il a pris un petit caïman ce soir, qui doit avoir environ 3 ans. Il ne maîtrise pas vraiment la taille car à la lampe l’écartement des yeux lui donne juste une indication histoire de ne pas chercher à en prendre un adulte, qui lui, pour le coup ne se laisserait pas embarquer aussi facilement.

Au moment de repartir, une superbe étoile filante traverse le ciel étoilé. Première fois qu’on en voit une aussi belle. Faîtes un vœu !

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