Ce matin on se réveille sous la plus belle journée du séjour. 20 degrés, pas de vent, pas un nuage. Plusieurs options s’offraient à nous, mais c’est Noah qui va donner le tempo. Un peu fatigué après s’être couché très tard, il a moyen envie de randonner mais est très excité à l’idée d’aller faire le musée en plein air viking. Il faut dire qu’au musée il y a la promesse de pouvoir lancer une hache. C’est quand même une occasion à ne pas manquer !
Vers 10h30, après 35 minutes de route on arrive au Lofotr Viking museum. Le lieu va s’avérer aussi sympa que les norvégiens peu amènes. Héritage du passé ou rudesse du climat, c’est vrai que le norvégien, il est à peu près poli, mais il n’est pas très chaleureux, à part quand il a bu, peut-être.
Le musée Viking étant surtout un musée d’extérieur, on nous remet une carte pas vraiment à l’échelle du lieu pour s‘orienter. Ici une reconstitution de maison d’un chef viking, plus loin – beaucoup plus loin (à 15 minutes de marche) le graal. L’aire ou on peut s’exercer au lancer de hache et au tir à l’arc.
Après s’être assez lamentablement perdus pour arriver jusque-là, Noah se dirige vers le stand de lancer de hache. J’ai juste le temps de lui glisser à l’oreille qu’il a 8 ans (sinon il ne pourra pas le faire) que le norvégien en costume d’époque lui demande son âge et que du tac au tac Noah répond « Eight, 2015). Pas mal, il a converti aussi sa date de naissance pour faire plus vrai. Bien joué !
Le gars en costume d’époque lui tend une hache entièrement en métal qui pèse son poids. Le mec donne une explication sommaire à Noah en anglais, Noah se met en position de service de tennis, Virginie s’avance devant Noah pour le prendre en photo (à quoi pense-t-elle, va savoir). Le gars a juste le temps de lui dire que se mettre dans l’axe du lancer avec Noah ne lui semble pas la meilleure idée du monde. « Sorry » répond Virginie et elle se met derrière Noah. Et voila la démonstration exacte qu’en mille an on a perdu tout instinct de survie.
J’essaye de donner quelques conseils à Noah en tant qu’expert notoirement connu en lancer de hache. Je frémi un peu quand je le vois mettre la hache derrière lui avec le bout en métal pointu dangereusement orienté et ferme les yeux par réflexe en espérant qu’il ne va pas s’auto-scalper durant son geste, mais ouf ça passe. Enfin, il ne se scalpe pas, mais la hache est tellement lourde qu’elle passe sous la cible. Il va recommencer 2,3,4,5 fois mais toujours la hache passe généralement dessous, parfois à côté de la cible. Une fois elle heurte la cible mais elle ne se plante pas. Légère frustration en vue.
Le gars me tend une hache en me disant que le papa a peut-être envie d’essayer ? Mon premier lancer passe sous la cible aussi. Puis les 2 suivantes je te la plante dans la cible. Un vrai viking ! Fallait juste comprendre l’équilibre de cette hache, moi je m’exerce d’habitude avec une hache qui a le poids en tête bien évidemment 😉
Virginie enchaîne, et à la manière d’une ballerine, c’est-à-dire avec le pied arrière qui se lève avec grâce, envoie gaiement comme Noah les 3 haches sous la cible. Pas très efficace.
Pour prévenir la frustration naissante de Noah, je lui propose de passer au tir à l’arc. Ici on a le droit à 2 jeunes filles également en tenue d’époque, et également aussi peu chaleureuse que le gars d’avant. En revache elle parle français, mais pas sûr que Noah ait écouté grand-chose. Il faut dire qu’elle a aussi le charisme d’une huitre alors pas facile de se concentrer sur ce qu’elle raconte.
Elle nous tend 6 flèches. J’aide Noah à tenir l’arc, et la 6ème flèche se plante en plein dans la cible. Yes ! Noah redemande 3 flèches et en met 2 de plus en plein dans la cible. Alors ? C’est qui le patron ?
Du coup il repart gonflé à bloc vers le lancer de hache. Je demande au gars un petit conseil pour l’aider et en gros sa réponse c’est qu’elle est trop lourde pour lui donc la seule technique serait d’imprimer une rotation dans le lancer mais il n’est pas trop chaud regard à l’accident probable qu’il pourrait s’en suivre… Alors il opte pour avancer de 30 cm Noah pour le rapprocher de la cible. Et là, au 4ème essai, bing, la hache se plante magistralement dans la cible.
Noah peut quitter l’activité tête haute. « Tu as vu papa, il faut continuer d’essayer et on finit par y arriver ». Mon papa disait « Try, Try and Try again ».
On continue vers la rive du fjord et là on te propose de faire un tour en drakkar viking. Le temps qu’on se décide à le faire, une norvégienne sympathique nous passe devant, inscrit ses 4 mômes et nous pique ainsi les dernières places au départ de 12h. Il faut donc s’inscrire sur celui de 12h30.
On repart en arrière en quête d’une petite boisson pour tuer le temps mais entre temps on tombe sur 2 activités top. La première, le classique tir à la corde ce qui nous amuse 3 minutes avant d’avoir les mains en feu. En revanche celle d’après va nous occuper les 20 minutes suivantes.
Il s’agit de monter sur un rondin de bois, de prendre chacun un gros oreiller et de se filer des coups avec jusqu’à ce que l’un des participants tombe au sol. On va faire quelques matchs avec Noah, puis Noah organise un tournoi en 10 manches ; papa contre maman.
Bien sûr papa va gagner 10 à 7, mais il semblerait que j’ai utilisé une technique déloyale consistant à faire un uppercut de coussin dans le visage de Virginie à plusieurs reprises. Bon, contrairement au rami elle ne va pas trouver de règle qui interdise l’uppercut de coussin. C’est juste un coup vicieux en somme, mais légal. Frédéric, vainqueur !
12h25, il est l’heure de faire notre tour de 15 minutes en drakkar. Les 10 premières minutes sont passées à préparer le drakkar et je vois ce qui se profile à l’horizon. On va nous faire ramer, c’est sûr. Virginie n’y croit pas, mais suffit de faire les maths. Ils ont mis 20 rames dans le bateau et il n’y a que 2 gars du staff..
Et ça ne rate pas. On se retrouve avec Noah au premier rang, Virginie juste derrière. Les rames pèsent une tonne et sont en bois tout du long, donc la prise en main n’est vraiment pas pratique. On a une rangée de chaque côté, donc on se gêne passablement avec le rameur à côté de nous, et avec celui de derrière. C’est dire comme on rame tous en rythme. Après 5 minutes à ramer, tout le monde est crevé et surtout on avance à 1,2 nœud, soit 2 km/h. La blague, on est au moins 20 à ramer.
Cela dit on comprend mieux l’expression « travail de galérien », et aussi les problèmes que posaient le maelstrom. Ok, nous on est particulièrement nuls, il n’y a pas débat. Mais avec des bateaux comme cela, un courant tourbillonnant entre 20 et 40km/h en pleine mer, ça ne devait pas être une partie de plaisir.
On remonte enfin vers la maison du chef viking pour ce qu’on appelle un musée vivant. Ici des personnes en costume d’époque passent la journée à fabriquer paniers, chaussures et vêtements avec les outils d’époque. Virginie et Noah se sont affublés d’un casque Viking qui pèse une tonne et ont abandonné l’idée de revêtir la côte de mailles qui était à la limite du soulevable.
Mais ce que Noah a particulièrement aimé, c’est l’atelier chaussures. Le geste minutieux, l’odeur…
Après près de 2h30 sur place on reprend la route en sens inverse, pour repasser devant chez nous et poursuivre ensuite par un chemin côtier vers le village de Henningsvaer considéré par certains comme la Venise des Lofoten.
Les 19 minutes de route du chemin côtier sont dingues. Côté mer une eau alternant les bleus profonds et les eaux transparentes. Côté montagne, des lagons au bleu émeraude. Virginie se serait bien arrêtée plus souvent mais la Venise n’attend pas. Surtout qu’il est près de 15h et qu’on n’a rien mangé.
Arrivés à Henningsvaer, le village tient toutes ses promesses. On y accède par 2 ponts successifs et le village situé sur un chapelet d’iles sur la pointe sud se développe d’une ile à l’autre. La toute dernière, celle qui retient depuis le début le plus notre attention, héberge un terrain de foot taillé dans la roche et entouré de mer et de séchoirs à poissons.
Avant d’y aller, on se prend 2 pizzas rapide au port à Tobbiasbrygga qui est un lieu très agréable car avec une vue sur le port mais situé du côté opposé à la partie la plus animée du village.
Puis enfin on se dirige vers le fameux terrain de foot de Henningsvaer. Bon, j’emprunte une photo de drone sur internet pour que vous voyez l’emplacement, parce que même de notre promontoire à côté de séchoirs à poissons on ne se rend pas compte de la même façon de la particularité du lieu.
Noah ne tarde pas de cette hauteur à repérer un italien avec son fils de 3-4 ans max en train de jouer au foot sur le terrain. En deux temps trois mouvements, il est descendu en crapahutant sur les rochers jusqu’au bord du terrain et s‘avance timidement jusqu’à ce que le père, sympa, lui propose de se joindre à eux. Ah, s’il pouvait faire ses entrainements de foot dans un tel cadre…
On va jouer là-bas une bonne demi-heure puis, profitant que le petit qui joue avec Noah fatigue un peu, on repart vers le centre du village pour trouver une de ces pâtisseries dont Virginie raffole depuis le début du séjour avec une bonne dose de crème au milieu.
Il est plus de 17h30 et en venant, Noah avait repéré une plage magnifique dans une anse ou les gens se baignaient. On avait promis d’y aller, alors on reprend nos affaires et en route. Sur le retour, Virginie fait ses arrêts photos qu’elle avait été privée de faire à l’aller, on repasse devant la plage avant de décider vu qu’elle est à 5 minutes de la maison de faire un crochet pour récupérer maillots de bain et serviettes, et à 18h10 nous voici enfin les pieds dans l’eau.
Alors je ne comprends pas pourquoi, mais Virginie se bidonne sur mon look. Pourtant je me trouve au top.
Elle est a 11 degrés, mais il fait 20 degrés dehors sous un soleil éclatant et sans vent alors on va quand même passer une bonne heure les pieds dans l’eau tandis que Noah vaque à ses occupations, coursant les poissons, un crabe et revenant ponctuellement nous voir pour nous faire partager ses nouvelles découvertes animales ou végétales.
Au moment de partir, on retrouve Noah au milieu des rochers en train de faire un abris à spaghetti marin. Si je comprends bien le principe, il cache les spaghetti verts qu’il a récupéré entre deux rochers et les recouvrent de sable fin qu’il mouille abondamment parce que les spaghettis, ils ont besoin d‘eau pour vivre. Rendez-vous est pris demain pour voir s’il retrouve ses spaghettis de mer sous le dôme de sable.
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