Nous quittons notre ghost writer’s house ce matin. Le temps s’annonce comme prévu radieux pour la randonnée de Ryten, située à 8 minutes en voiture de la maison. On va enfin traverser les 2 ponts en courbe qui intriguent tant Noah depuis 2 jours.

Un peu moins de 600 mètres de dénivelé, mais même si la rando est annoncée difficile, les commentaires indiquent que pour une fois dans les Lofoten la montée sera progressive. Il y a une option pour atteindre en cours de parcours la plage de Kvalvika en contrebas, mais un échange avec un français rencontré sur une autre randonnée qui a l’habitude de faire des trails nous l’a déconseillé car la plage est à l’ombre le matin et la descente est très très raide et il faut ensuite remonter par là ce qui ajoute 1h30 de rando au minimum et 400 mètres de dénivelé additionnel.

On franchit nos 2 ponts, passons devant le village de Fredvang et arrivons au parking « payant » du début de la randonnée. Il y a plus de monde que d’habitude au départ même si c’est très relatif. C’est une des randos prisée du coin et comme il fait beau…

Le début se fait sur des passerelles en bois au-dessus de tourbières. Il n’a presque pas plu depuis une semaine qu’on est là donc on aurait clairement pu se passer des passerelles, mais Noah trouve ça super sympa de marcher dessus.

Effectivement ça monte doucement. C’est agréable de ne pas être obligé d’être à fond dès les premiers mètres. Ca permet de papoter avec Noah qui veut qu’on lui raconte des histoires de voyages (on lui racontera nos péripéties au Bhoutan et en Chine et on sent qu’il aurait bien aimé être de la partie et qu’on le refasse avec lui. Surtout les papouilles de panda !)

On arrive assez rapidement à un premier point de vue près d’un petit lac, puis on repart à l’assaut du sommet qu’on atteindra après 1h30 de marche. Aucune difficulté. Comme d’habitude en haut, la vue est vertigineuse, donc j’en profite modérément, mais on a une belle vue sur la double plage de sable blanc de Kvalvika qui n’est accessible qu’à pied d’ailleurs.

Plus tard me dit Noah, j’irai camper avec des copains et j’irai dormir sur la plage. Rendez-vous est pris.

De ce point de vue, on peut encore grimper un peu via un faux plat qui nous emmène sur l’autre versant. Noah qui a trouvé un bâton (pas si fréquent ici ou les arbres sont quasi inexistants) l’a transformé en baguette d’Harry Potter et se raconte (un peu bruyamment à mon goût) ses petites histoires. Mais bon il n’est qu’avec des adultes depuis plus d’un mois, on peut comprendre. 

Comme il y a un peu de vent en haut, et que Noah est un véritable chameau (il ne boit pas, il ne mange pas, alors qu’il est 12h30), on en profite pour pousser un peu la chansonnette et on redescend d’une traite avec la promesse de s’arrêter à une plage qu’on a repéré sur la montée pour pique-niquer. Il va faire toute la descente seul, gardant toujours une bonne vingtaine de mètres d’avance et en se racontant ses histoires.

Il est totalement autonome. C’est officiel, en rando on ne lui sert plus à rien. Il négocie les passages délicats tout seul et arrivé en bas me dit que c’est génial car grâce à mes histoires il a eu l’impression que l’aller avait mis 20 minutes, et grâce aux siennes, le retour à peine 30 minutes. Bon on a marché 3h mais le temps s’écoule en effet différemment selon les circonstances.

On reprend la voiture direction la plage qu’on avait repéré du haut de la balade. Au début je pensais que c’était la plage de Fredvang, mais en fait pas du tout, c’est une plage au nord de Fredvang qui est vraiment magnifique mais qui n’a pas de nom. Du parking qui l’a surplombe, Noah est conquis car cette plage a un cours d’eau qui la traverse. Idéal pour ériger un barrage.

Arrivés sur la plage à proprement parlé, celle-ci s’avère jonchée de petites méduses au sol qui intriguent beaucoup Noah qui se met à les tripoter avec son bâton, mais qui rend du coup l’envie de creuser avec ses mains dans le sable pour faire son barrage moins attrayant.

Pendant qu’avec Virginie on pique-nique sur un rocher, Noah qui évidemment ne mangera qu’un bout de fromage pendant toute notre présence sur la plage, prend son quad et en profite pour se fabriquer un énorme circuit dans le sable comme nous l’avons vu faire depuis des années à tous les endroits du globe.

Après ce bon moment de détente, nous avons la désagréable surprise en récupérant notre véhicule de voir qu’on a pris une prune. 90€ quand même ! Et surtout on n’a aucune idée du pourquoi. Alors qu’on s’apprête à quitter le parking on tombe sur une bonne femme en gilet jaune qui est entrain de demander à un gars de déplacer une voiture. Elle a bien la tête de l’emmerdeuse qui met de sprunes au milieu de nulle part donc je vais l’interroger sur le sujet. Il s’avère qu’on s’est garé à un endroit interdit.

Alors pour décrire la situation. Quand on s’est garé, on s’est garé au milieu d’une rangée de 15 véhicules. Il s’avère qu’au milieu de ce désert sidéral (pas de voitures à la ronde sur des kilomètres), il n’y avait que 7 places autorisées et qu’on s’est garé le long de la 7ème place faisant de nous le 8ème véhicule. J’ai beau lui expliquer que c’est invisible, écrit en norvégien et que franchement on ne savait pas, elle ne veut rien savoir. Elle me répond que les panneaux sont universels, je lui répond que visiblement la connerie aussi. Pas sûr que le norvégien ait l’habitude qu’on lui réponde ainsi…

Allez, c’est pas grave on passe à autre chose, de toute façon je n’ai pas l’intention de la régler. Direction un petit réapprovisionnement au supermarché bien achalandé de Leknes sur la route, puis il restera 45 minutes pour rejoindre Lyngvaer où se situe notre airbnb des 3 prochains jours.

A 10 minutes de l’arrivée, Noah manifeste une envie très très pressante d’aller aux toilettes (il s’est retenu depuis le début de la rando, on le sait) et ne cesse de me demander toutes les minutes quand est-ce qu’on arrive. Une fois n’est pas coutume, airbnb a encore confondu l’adresse de la maison avec celle de la localité, donc au début on est bien perdu avant de trouver des indications perdues dans un des mails du propriétaire.

Il faut dire que ce n’est pas évident à trouver car en fait la maison se situe derrière une zone de travaux où la route n’est pas finie. Au départ ça ne sent pas bon cette histoire car on fait les 300 premiers mètres dans un chantier avec des fondations de maisons en cours de construction (Quand je pense que le proprio m’a envoyé un mail pour me prévenir qu’il y avait une baie vitrée qui ne fermait pas bien et qu’il espérait la réparer à temps, il aurait pu éviter d’omettre que la zone était en cours de construction..  Mais au final, nous voici dans une super maison moderne tout en verre juste devant le fjord avec une jolie terrasse. Alors certes, tout n’est pas fini (quelques rideaux manquent à l’appel qui me réveilleront à 5h du matin) et les abords n’ont pas encore repoussés après le passage des buldozers, mais notre maison est la dernière donnant sur le fjord, donc une fois dedans ces petits désagréments sont inexistants. Et puis qui suis-je pour critiquer après avoir loué des apparts à Valloire tout l’été dernier avec l’avant du bâtiment totalement en chantier.

On profitera donc du coucher de soleil sur la terrasse, Noah fera ses 2 pages de Passeport tout seul, Virginie sa gym devant le fjord, et moi à raconter nos aventures. A minuit, Noah est couché (mais pas depuis très longtemps) et on profite avec Virginie de la fin du coucher de soleil de minuit devant la baie vitrée. C’est un bel endroit pour finir nos vacances Norvégiennes.

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