Temps annoncé nuageux, pas de pluie. Mais quand on tourne notre regard vers la côte nous on voit de belles éclaircies. Pourquoi ce bulletin météo ? Mais parce que c’est la recette d’une journée réussie pardi. Ca a des limites bien sûr, mais si on tape dans le mille c’est une belle journée assurée.
Notre pari du jour, c’est de se rendre à Nesland pour une des rares randonnées dans les Lofoten qui ne t’envoie pas direct au ciel. Seulement 189 mètre de dénivelé, mais sur 12 km de rando en suivant la côte en partant de Nesland jusqu’à Nusfjord qu’on a visité avant-hier. Ca change des 3km de rando pour 600 mètres de dénivelé habituels. Ca va être une promenade de santé.
Il y a 2 jours, on avait eu l’opportunité de faire cette rando, mais on avait passé notre tour principalement pour une question de temps et de météo. Après 2 jours à randonner pas mal, on sentait que Noah avait besoin d’une pause même si au final on avait crapahuter sur la presqu’il de Nusfjord pendant 2h mais sans but précis.
Comme Noah avait adoré la presqu’ile, ça n’a pas été difficile de lui vendre la rando qui s’annonçait dans le même esprit de rochers et végétation luxuriante (enfin pour la Norvège). « Maman, je vais prendre un sac pour collecter des merveilles de pomme de pin, feuilles et coquillages ». A 7 ans, il a déjà parcouru 150 000 km avec nous, mais on peut lui reconnaître une chose, il n’est pas blasé et cela fait plaisir à voir.
Le temps de se mettre en route tranquilou (Noah s’est lancé dans un hip hop endiablé devant la baie vitrée du salon), on arrive à Nesland sur les coups de 11h après avoir parcouru 10 km en voiture particulièrement chouette le long d’un fjord. Et effectivement, on a un temps idéal pour randonner. Alors qu’en France ils vivent un énième épisode de canicule avec 38 à 40 degrés à Biarritz, au Lavandou en en Sologne, nous on a 18 degrés avec un soleil qui nous réchauffe la peau juste comme il faut.
Randonner en t-shirt, sans avoir ni chaud ni froid, sans vent et avec de beaux contrastes dans le ciel entre les nuages et les éclaircies. Ca sent bon les vacances.
La randonnée va tenir toutes ses promesses. Comme depuis le début, le sentier est plus ou moins balisé. Enfin, plutôt plus que d’habitude puisqu’on dénombrera avec Noah 43 T tracés en rouge pour nous aiguiller, mais cela ne nous empêchera pas de nous tromper 2 fois dans les grandes largeurs.
Une première fois ou on a carrément dérivé d’un kilomètre en suivant un ruisseau avant de devoir rebrousser chemin. La seconde en plongeant vers la mer jusqu’à décider de tracer notre propre piste dans les rochers jusqu’à retrouver la trace d’origine en suivant le GPS.
Sinon pas de difficultés majeures sur le parcours, mais toujours des passages avec des chaînes et des rochers en pente à traverser avec le précipice en contrebas. Noah se débrouille comme un chef. A de nombreux endroits en Norvège, trébucher ou glisser est vite arrivé et tu es tout de suite dans le vide.
Vers 12h30, Virginie nous dégote un coin sympa pour pique-niquer. On est seuls au monde.
On reprend la route et bien sûr on tombe sur un passage plus difficile à négocier. Une partie raide avec des chaînes et puis plus rien que du raide sur 50 mètres de dénivelé. Noah négocie de mieux en mieux ces passages. On sent qu’il aime ces petits challenges où il doit trouver le meilleur endroit et s’assurer pour rendre la descente plus facile. Je reste sûrement un peu trop protecteur, mais ici la moindre chute ne pardonne pas alors je préfère encore prévenir que guérir et le prendre de temps en temps pas la main. Mauvaise habitude si je veux qu’il soit totalement autonome surtout qu’il n’est pas en demande.
Vers 14h, on a avalé nos 7 premiers kilomètres et on entrevoit enfin les toits de Nusfjord que Noah reconnaît tout de suite. Son rêve ? Trouver une sucette. Celui de Virginie ? Retourner à la Bakery pour les gros roulés à la crème. Le point de convergence de tous ? Le coca bien frais.
On trouvera finalement les roulés, les cocoas et une glace pour Noah qu’on mangera devant le port. On est maintenant en plein soleil. L’occasion de revoir Nusfjord sous le soleil après la grisaille d’il y a 2 jours.
Pendant que j’expédie les affaires courantes de Valloire (on ne peut pas partir 2 mois l’été et ne pas travailler un peu à distance), Noah regarde dans un petit musée un film sur le village de Nusfjord tel qu’il était il y a 50 ans. Je pense pas qu’on aurait pu être des pécheurs. Sacré métier…
16h30. C’est pas tout mais il nous reste 6 bons kilomètres à faire pour rentrer et Noah piaffe déjà d’impatience à l’idée de voir Babysitting 2 ce soir. On se calme sur un bon rythme (ou plutôt on suit Noah qui nous impose son rythme). Pas de pause mais au terme de la randonnée, on dénombre environ 16 000 mots prononcés par Noah durant la rando, dont 1 850 papa, 1 683 maman et 680 chèt. Chèt (prononcé chai d’après Noah) étant le mot à la mode pour envoyer balader ses parents et les faire enrager (les parents demandent ce que cela veut dire et l’enfant répond Chèt). Sacré loustic.
Toujours est-il que nous voici à la maison à 18h30 prêt pour profiter de notre soirée dans notre super baraque. Ce soir, ce sera Babysitting 2 qui aura autant de succès que le 1. Vous l’avez compris, les vacances Norvégiennes sont placées sous le signe des films d‘auteurs.
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