Réveil 5h30. Il fait 10 degrés dehors. Autant dire qu’on a habillé Noah sous la couette pendant qu’il dormait.

Le programme du jour,  Un safari le matin dans la réserve de Chobe, puis un tour en bateau l’après-midi histoire de varier les plaisirs.

Après avoir croisé des dizaines d’animaux autour du lodge au moment du départ (il faut dire que vu les bruits de chacals, singes et éléphants toute la nuit, il n’y aurait eu pas âme qui vive dehors cela aurait été étonnant), on reprend la route de Chobe, mais cette fois celle-ci est différente et plus « smooth ». Quentin privilégiera celle-ci désormais. Vous trouvez les photos floues ? Ben c’est qu’on est flou à cette heure du matin.

L’histoire semble se répéter par rapport à la veille. On passe devant le coin du léopard, qu’on ne voit pas cette fois, mais 5 minutes plus tard un lion marche sur la plaine. Là, inutile de dire qu’il n’y a pas foule chez les herbivores qui ont déserté les lieux à 2 km à la ronde. Le lion marche (ouah c’est mieux que l’option statue), puis déploie un effort surhumain pour sauter au-dessus d’un petit cours d’eau avant de poursuivre sa route et disparaître dans le bush. « Ladies and gentleman… The Lion ! ».

Il y a moins d’animaux le matin près de la rivière que hier après-midi. On s’enfonce donc dans le bush et on tombe sur un animal qu’on ne voit presque jamais, deux Honey Badger.

Avec son physique de putois, il est l’animal réputé pour être le plus méchant de la savane. On en avait vu d’ailleurs au premier rescue center en Afrique du Sud.

Son nom de Honey Badger ? Parce qu’il adore tellement le miel que même s’il va se faire piquer des centaines de fois il n’hésitera pas à aller se goinfrer au milieu d’une ruche.

Faits d’armes ? Un des seuls animaux à se battre contre un lion quand celui-ci essaye de l’attaquer.

Mécanisme de défense notamment contre le lion ? il a la peau tellement flex qu’elle est quasi impossible à attraper. Elle agit presque comme s’il portait un manteau sur lui dont il pourrait se défaire. Un brin dégeu quand on y pense mais diablement efficace. Il peut même se faire rouler dessus par une voiture et s’en sortir de cette façon.

Le reste de la matinée se poursuit tranquilou bilou ponctué par un joli stop surplombant le Chobe. J’en profite aussi pour faire enfin une photo de pintade. On en voit tout le temps des pintades, mais on ne leur rend jamais grâce. voilà, c’est chose faite.

Puis retour au lodge pour 2 heures de repos.

Là on se rend compte avec Noah que c’est le 8ème de finale de l’équipe de France féminine dela coup coupe du monde de foot. Qu’il y a 0-0 à la 117ème minute et qu’on se dirige droit vers les tirs aux buts. Pas d’internet dans la chambre, mais je finis par avoir du réseau assis dans le hall. Impossible de visualiser en vidéo le match, tous les accès sont refusés parce qu’on est au Botswana. Foutus droits TV. On suit donc cela en live texte sur l’Equipe.

C’est insoutenable, la française rate le premier pénalty, l’australienne qui joue à domicile aussi. Bref après 5 tirs aux buts chacun, on est toujours à égalité. A partir de là, Noah devient superstitieux. Je dois regarder pour lui pendant qu’il ferme les yeux et je dois juste lui dire « regarde » quand le score apparait sans donner d’indication dans l’intonation sur le fait qu’il y ait but ou non. IL faudra attendre le 18ème pénalty tiré, pour qu’on finisse par perdre 7-6. Il y a même une gardienne qui a fini par tirer un penalty. Putain de bordel de merde. En 6 mois on a perdu en finale contre l’Argentine aux tirs aux buts et maintenant c’est les filles qui perdent contre l’Australie. On est maudits.

Qu’à cela ne tienne, on passe vite à autre chose et à 14h, nous voici en route pour notre croisière en bateau sur la rivière Chobe. Bateau de 8 places rien que pour nous. Quentin au volant.

Dès le début au lieu de partir comme tout le monde vers le parc il nous fait partir en sens inverse dans la direction des chutes Victoria et c’est super car avec le petit bateau on passe une première barre de rochers et on s’approche de 2 grands arbres littéralement recouverts d’oiseaux avec au pied les crocodiles qui attendent qu’un petit tombe du nid.

Dans les trucs marrants concernant la rivière Chobe que nous raconte Quentin :

  • Le courant s‘inverse selon la période de l’année. En saison sèche il est alimenté par les eaux du Zambeze, mais en saison des pluies, des tonnes d’eau sont déversées de l’Angola et le sens d’écoulement de la rivière s’inverse.
  • Au cœur du parc, la rivière Chobe se sépare et donne naissance à l’ile de Sedudu. Celle-ci a longtemps été l’objet d’une dispute entre la Namibie et le Botswana pour savoir ou passait la frontière naturelle qui suit le fleuve Chobe et donc à qui appartenait l’ile. Une étude menée sur la profondeur des 2 bras du Chobe démontrera que le bras le plus profond est côté Namibien et que donc le fleuve Chobe principal se situe sur ce bras, attribuant de facto l’ile au centre au Botswana. Depuis, le drapeau du Borswana trône fièrement sur l’ile et on le retrouve même dans l’emblème de l’aéroport de Kasane)

Pendant ce temps on remonte tranquillement le long des berges. L’occasion de voir de près des crocodiles, et des Améthyste Kingfisher. Noah embraye et lui demande quel est son animal préféré (Noah lui, change 2 à 3 fois par jour l’ordre de ses 8 animaux préférés). Sans hésitation, Quentin répond le Bush Baby.

Alors, on n’en n’a vu qu’un seul depuis notre arrivée, et encore en Afrique du Sud. Il s’agit d’un mini singe, mais quand je dis mini, c’est qu’il tient dans la main. Très craintif il vit la nuit et à de grands yeux rouges. Et ce qui fait marrer Quentin, c’est que le Bush Baby, pour assurer ses prises avant de sauter de branche en branche va consciencieusement uriner sur ses mains qu’il va tenir en forme de bol pour les rendre poisseuses et donc plus collantes aux branches. Avis aux amateurs. Personnellement avec Noah on n’a pas essayé.

Alors qu’on arrive sur une des portions la plus large de la rivière Chobe, une dizaine d’éléphants – dont des tous petits – s’arrêtent sur la berge avec l’intention de traverser le fleuve. La matriarche en tête balançant de la tête observant le moment le plus propice pour traverser.

A cet endroit le Chobe fait au moins 150 mètres de large. Les éléphants viennent sur l’ile régulièrement pour leur herbe tendre. Ils ont en effet besoin de varier leur nourriture entre les racines des arbres très nutritives mais qui abîment fortement leurs molaires, et l’herbe tendre de rivière peu nutritive, mais qui les apaisent.

Bref, on ne va pas vous faire croire sur ce coup qu’on est seuls au monde pour voir le spectacle. On est une bonne douzaine de bateaux à se ranger progressivement sur le côté pour laisser les éléphants passer. Et la matriarche a d’ailleurs la ferme intention d’attendre qu’aucun bateau ne soit dans son chemin avant de se lancer dans cette expédition.

Après une dizaine de minutes, et alors qu’on est tous bien rangés à la manière d’invités à un mariage qui s’apprêtent à asperger les mariés de riz, cela finit par se produire.

La matriarche devant donne le La. Les petits s’intercalent chacun entre les grands éléphants et s’agrippent avec leur trompe à la queue de l’éléphant de devant. Au début ça va, mais rapidement les petits n’ont plus pieds et on les voit disparaître sous l’eau avec juste la trompe qui dépasse pour respirer. Cela va durer 4 – 5 minutes avant de les voir finir par ressortir de l’autre côté. Magique.

On a eu de la chance d’être là au bon moment.

Et à propos de chance, on tombe justement sur 2 hippopotames qui ont eu la bonne idée de s’immerger dans l’eau dans un méandre du fleuve juste comme il faut. Cela nous permet d’approcher a à peine 5 mètres d’’eux et d’observer l’un des hippos bailler une dizaine de fois en 20 minutes. Compter 1,30 m d’envergure pour la gueule de l’hippo quand il ouvre en grand, pour avoir une idée du bestiau. Et pour couronner le tout, on est tous seuls et on a un véritable festival d’animaux qui se mettent en place autour des 2 hippos. Ils auraient mis un tutu on se serait cru dans Fantasia.

D’abord des oiseaux – ca c’est classique car ils viennent enlever les parasites ou nettoyer les dents. Puis une spatule, puis un autre oiseau type oyster catcher (mais c’est pas ça) qui passe au ras de l’eau laissant juste sur des dizaines de mètres une fine découpe dans l’eau avec son bec comme si c’était dessiné au stylo plume, et enfin, un troupeau d’éléphant qui traverse derrière les hippos.

Franchement, on aurait pu rester 1 heure de plus là. On finit quand même par repartir au bout d’un moment pour aller voir les buffles qui ont vraiment élu domicile sur l’ile de Sedudu. On va d’ailleurs se piquer une bonne barre de rire car en en approchant un qui mange à 3 mètres de nous sur la berge Virginie demande d’un air très sérieux (vous savez avec les sourcils qui froncent et le nez légèrement relevé) si c’est un jeune. Ben non, c’est un très vieux. Et pourquoi on rit ? Parce que c’est la cinquième fois tous animaux confondus que Virginie confond jeunes et vieux. Si on rajoute à cela le fait qu’une fois sur deux on se trompe entre mâle et femelle pour les girafes… Humour de savane, faut être là pour comprendre.

Mine de rien, cela fait 3h qu’on est sur le bateau et on n’a pas vu le temps passer. Sur le retour, on s’arrête pour observer le coucher du soleil.

Quentin propose ensuite à Noah de prendre le volant pour rentrer à plein gaz. Après avoir poliment refusé une première fois, il finit par y aller sous notre insistance. Et là, Il n’est pas peu fier notre bonhomme. Une fois le volant pris en main, impossible de le lui faire lâcher.

Il en parlera toute la soirée. 

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