Comme on sort de 5 heures d’avion de nuit en provenance de Papeete, on se prend un déjeuner rapide pour remettre un peu d’essence dans le moteur, et en route pour notre première excursion. A l’Explora, pas question de lézarder à ne rien faire. Direction nos premiers moaïs avec la plateforme de Hau Akivi.
Dans la voiture, on fait la connaissance de Pierre et Aline. Contrairement à ce que leur nom peut faire penser, ils sont brésiliens.
C’est ce qu’on appelle un « Perfect Match ». Pierre a vendu à 33 ans son agence internet à Publicis (ou travaille toujours Virginie) en 2008 et est parti en juillet 2010 à la fin de son Earn out, épuisé par l’immobilisme des grands groupes et des petites bassesses politique qui s’y trament continuellement, même s’il aurait pourtant aimé faire changer les choses. Tiens, ça me rappelle quelque chose…
Aline, elle, travaille comme acheteuse média dans l’équivalent du Première.fr brésilien. Pierre vient d’y mettre des billes dedans. Il va devenir son patron, ça promet ! Ils sont en lune de miel. Nous avec Virginie, ça fait 11 ans qu’on est en lune de miel.
Revenons à nos moutons, ou devrait-on dire, nos moaïs et levons tout de suite un mythe sur l’ile de pâques. S’il y a bien 900 moaïs sur l’ile et près de 360 plateformes qui les accueillaient, le nombre d’entre eux debout est beaucoup moins important.
Il est même dans les faits nul si quelque uns n’avaient pas été redressés ces cinquante dernières années par des archéologues et la population en utilisant les moyens que leurs ancêtres avaient, on le pense, utilisés. Il n’y a donc pas tellement d‘endroits sur l’ile d’où on peut contempler ces statues de 3 à 6 mètres de haut dans leur situation d’origine.
La plateforme de Hau Akivi compte ainsi 7 moaïs debout, tous orientés vers la mer. Ce sont les seuls de toute l’ile orientés ainsi car partout ailleurs les moaïs font face au centre de l’ile.
L’ordonnancement est toujours le même : une grande plateforme à 2 niveaux d’une trentaine de mètres de long, quelques mètres de large et d’1 mètre de haut accueille sur son niveau le plus élevé les gigantesques statues.
Une terrasse sur le second niveau au pied des statues devait être une sorte de lieu de vie et de cérémonie, et devant, le plus souvent sur une grande étendue plate, le village composé de maisons en forme de bateaux. Enfin, derrière les moaïs, le cimetière.
On aura l’occasion de le revoir au cours de ses 4 jours, mais ce qui frappe, c’est l’expressivité des statues, malgré des traits assez simples.
Elles impressionnent par leur regard et dégagent en même temps comme une sorte de mélancolie, qui renvoie à la disparition de cette civilisation. On se surprend ainsi à être resté parfois près de 40 minutes devant une seule plateforme à contempler quelques statues alignées sans voir le temps passer.
De là, on a marché ensuite une petite heure et demie le long des falaises. Quand tu te ballades là, tu réalises l’isolement de l’ile. Quand tu vois la taille des vagues alors que ce n’est que de la houle, tu te demandes bien comment les premiers polynésiens ont pu venir ici s’installer sur l’ile.
On est passé devant des restes de plateformes (celles-ci étant non restaurées, on mesure ainsi l’état de destruction opéré par les hommes eux-mêmes lors de la guerre civile, puis par le temps).
Puis on est rentré dans 2 grottes naturelles (l’une étant un ancien chemin d’écoulement de lave, l’autre donnant sur la mer au milieu de la falaise. Lampe de poche obligatoire…. et attention à la tête.
En suivant les falaises, on débouche enfin juste pour le coucher du soleil sur la plateforme Hau Tahai , composée de 5 moaïs faisant dos à la mer. Une petite coupe de champagne nous attend. C’est aussi ça l’Explora : ils savent ne pas oublier l’essentiel ,)
21h, retour à l’hôtel. Comme à Atacama ou en Patagonie, le rythme de l’Explora est tourné vers l’activité physique et la découverte. On est parti sur les chapeaux de roue.
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