Dernière journée à Hawaii, et cette furieuse envie de finir ce séjour en beauté. Cela tombe bien, on est au pied du volcan Haleakala qui de ses 3 000 mètres domine l’ile. On hésite juste encore sur le format de cette dernière rando car pour Noah comme pour nous, passer de 0 à 3 000 m d’altitude en 1h sans acclimatation ca va faire un sacré choc pour randonner.

On décide donc de s’équiper pour une grosse rando, selon le bon vieil adage de qui peut le plus, peut le moins et de décider sur place quand on sera en haut.

En parlant de moins d’ailleurs, premier hic de la matinée, on touche les abysses au Luméria qui est pourtant un des très bons hôtels supposé de la région. Plus minimaliste en matière de petite-déjeuner, tu ne peux pas. En cherchant bien , sur ce qu’ils osent appeler un buffet, on distingue sans exagération 2 morceaux de beurre, 2 barquettes de confiture, 3 fraises et une tranche d’ananas sur un comptoir de 5 mètres totalement vide alors qu’on est 8 clients. Ca promet la foire d’empoigne. Le sketch. Ce n’est donc pas qu’une retraite spirituelle qu’ils organisent au Luméria, c’’est aussi un jeune organisé.

Comme nous on a quand même prévu de randonner et pas méditer sur une pelouse verte, en me démenant, je finis par trouver un gars qui me file en douce dans un lunchbox en carton 3 morceaux de pain et une part d’omelette à la texture de semelle.

A l’altitude, nous nous rajoutons donc un petit déjeuner on ne peut plus frugal qu’on donne entièrement à Noah. On aurait bien été à Paia trouver un truc à manger, mais ça va nous prendre au moins 45 minutes de plus et on va arriver trop tard en haut du volcan si on opte pour une rando à la journée.

On se met donc en route. A 8h55, nous voici devant le Visitor center, qui n’ouvre qu’à … 9h. A peine sortis de la voiture, tout le monde a déjà la tête qui tourne. 2 300 m de dénivelé en 45 min, bonjour le choc.

On décide d’attendre un peu, histoire de s’acclimater et vérifier les randos possibles avec un ranger. Et tant mieux car en fait j’ai tout faux sur les randos qu’on peut faire. Non, arrêtons l’auto-flagellation. Je n’ai pas tout faux, mais disons qu’heureusement que j’ai complété les infos glanées d’ici de là avant de partir parce que les randos ne s’enchaînaient pas exactement comme je l’avais compris.

On se met en cercle en mode conseil de famille pour discuter du programme du jour. 2 options sont mises sur le tapis :

  • La version raisonnable qui consiste à faire les principaux points de vue en faisant 3 marches courtes de 2 à 4 km à chaque fois entrecoupées de voiture en montant progressivement vers le sommet.
  • La version hard qui consiste en un trek de 18 km qui se fait en aller simple et qui oblige donc à laisser son véhicule à l’arrivée, faire du stop pour se faire déposer au départ de la rando et se mettre dans une configuration dîtes de no turning back puisque la première heure de la rando te fait descendre 600 mètres de dénivelé, donc une fois que tu es parti, même pas en rêve tu fais demi-tour.

Sans grande surprise, Virginie qui a encore des petits étourdissements dû à l’altitude opte pour la version raisonnable. Sans grande surprise non plus, Noah opte pour la grosse rando. Les deux se retournent vers moi,  attendant visiblement que je tranche en leur faveur respective.

Devant l’impossibilité de trancher dans l’immédiat, on décide de reporter la décision en se rendant à l’arrivée du trek de 18km où on est à la fois supposés laisser sa voiture pour faire du stop si on fait le trek, mais aussi faire une première courte rando à 2 450 mètres si on opte pour une succession de points de vue. Cela donnera une idée déjà de l’acclimatation à l’altitude et de qui fait ce genre de randos.

En discutant sur la montée, je sonde Noah, et clairement en fait le sujet, c’est qu’il kiffe grave l’idée de faire du stop et que du coup les 18 km, il s’en fout… tant qu’on fait du stop.

Arrivés sur le parking, les rares personnes présentes partent faire la petite rando, mais personne ne part faire du stop. Parfois on aime bien être suiveur, mais là c’est raté.

Du coup les avis s’affirment. Pour Virginie c’est inconscient de partir faire 18 km à 3 000 mètres d’altitude. Noah se met du coup à bouder carrément à l’idée de ne pas faire le trek de 18 km (ou pour être plus précis de ne pas faire de stop) au point de carrément devenir insupportable et de menacer de ne rien faire du tout. Virginie, est à deux doigts de lâcher pour ce qu’on veut, mais en disant que ça ne devrait pas être à Noah de décider.

Quant à moi, je m’interroge secrètement sur l’intérêt réel de la grosse rando, car jusqu’à maintenant on n’a vu qu’un flanc de volcan en pente douce, mais alors douce, d’un ennui mortel. Et à l’arrivée du trek, il semblait y avoir une végétation de hautes herbes et tout petits arbustes assez monolithiques. Si on en marche 18km comme ça, on va bien s’emmerder…

Comme chacun sait, les vrais décideurs dans une famille sont dans l’ordre inverse de ce que le bon sens et 100 000 ans de machisme devrait nous dicter. Du coup, on fait ce que Noah a décidé, la grosse rando.

Pour affirmer quand même mon autorité, je le prends entre 4 yeux et lui explique que c’est une rando difficile sans retour en arrière possible et que si on le fait, ce n’est pas juste pour faire du stop et qu’il faut qu’il arrête tout de suite de râler et me promette qu’il va marcher tout le long parce que je ne vais pas le porter s’il est fatigué (alors que tout le monde sait que bien sûr je finirai par le porter s’il est en galère mais bon…)

Il obtempère immédiatement. Et me dis « Go pour faire du Stop, Euh…go pour marcher ».

Mouais….

De toute façon il est 9h30, on a 6 heures de trek devant nous au bas mot et plus on avance dans la journée, plus on risque d’avoir les nuages qui ont tendance à augmenter avec l’évaporation, alors arrêtons de tergiverser et allons-y si on ne veut pas finir dans le brouillard ou sous la flotte.

Sur le parking, je vois une nana seule dans sa voiture sur le point de partir, je l’interpelle. Elle part pour le sommet et est ok pour nous prendre en stop. Ca été presque trop vite je crois. Noah aurait aimé lever le pouce sur le bord de la route pour faire du stop, mais j’ai profité de l’opportunité parce qu’il n’y a vraiment pas grand monde.

J’espère d’ailleurs ne pas avoir à le regretter car Julie (elle s’appelle Julie) m’explique qu’elle vient en gros d’avoir son permis, qu’elle ne conduit jamais car c’est son frère qui conduit normalement. Chouette, une conduite accompagnée en haute montagne….

En tout cas, nous voici dans sa voiture, et je crois que le plus dur de la journée à la réflexion a été de se cramponner à mon siège jusqu’au sommet tout en faisant mine d’être parfaitement décontracté. 20 minutes à frôler le précipice à deux à l’heure en la voyant tenir son volant en position 5h35. Vous ne voyez pas ce que c’est ? Et bien essayez de placer vos mains ainsi et vous comprendrez que pour aborder les têtes d’épingle sans barrières de sécurité, c’est loin d’être optimum.

Noah de son côté commençait à avoir la nausée à l’arrière et demandait si on était bientôt arrivés. Moi j’espérais juste arriver. Tout i fruiti.

Julie me raconte pendant la montée que si elle conduit la voiture, c’est que son frère voulait faire le trek à l’envers pour faire plus de montée que de descente à cause de ses genoux, et qu’il ne voulait pas faire du stop. Elle a donc fait le début de la rando avec lui, est remontée ensuite pour aller chercher la voiture pendant qu’il continuait à pied, et va maintenant amener la voiture au sommet pour redescendre le rejoindre et remonter avec lui. Elle va donc se cogner le double de dénivelé pour son frangin. 1/ Elle a la forme, ça va faire presque 2 000 mètres de dénivelé dans la journée. 2. Qu’est-ce que les mecs ne font pas faire aux nanas, je te jure… Tout ça en me parlant sans regarder la route. L’angoisse…

Par miracle on arrive enfin à 2 900 mètres d’altitude, point de départ du trek et juste 100 mètres en-dessous des coupoles de l’observatoire situées au sommet du Haleakala.

De l’avis de tous les guides que j’avais lu, la vue en haut n’a pas grand intérêt. Il est 10h10 et on a 6 bonnes heures de rando à minima devant nous. Il serait de bon ton qu’on ne tarde pas trop, donc on se met illico en route.

Mais au fait, quelle est donc cette fameuse rando que l’on s’apprête à faire ? On part sur le Keonehe’ehe’e trail (également appelé Sliding Sands trail ce qui n’est pas forcément de bon augure) jusqu’à atteindre le fonds du cratère. De là, on va bifurquer sur quelques kilomètres dans le cratère pour rejoindre à une intersection le Halemau’u trail qu’on remontera ensuite jusqu’à son point de départ et qui devrait finir par nous ramener, si on s’est pas trompé, au parking où l’on a laissé notre voiture.

Principal intérêt / difficulté de cet itinéraire ? Aller simple qui débute à 2 850 mètres d’altitude mais qui commence par une descente de 900 mètres de dénivelé jusqu’au fond du cratère, puis on remontera 450 mètres à la fin de la rando. On s’évite ainsi la moitié du dénivelé en montée en partant dans ce sens. Revers de la médaille, on devra se taper tout le dénivelé positif après 12 kilomètres dans les jambes. Durée de la rando. 6h à 6h30, du moins d’après les temps vus sur les sites de rando.

Première bonne nouvelle. A peine 100 mètres après le départ de la rando, tous mes doutes sur l’intérêt des paysages se lève d’un coup. Alors qu’on ne voyait depuis le début qu’un volcan monochrome en pente douce, nous voici à surplomber un paysage à mi-chemin entre les montagnes multicolores du Landmanalaugar en Islande et les successions de cônes volcaniques du Tongariro en Nouvelle Zélande. Pour couronner le tout, on est au-dessus des nuages donc ciel bleu azur et à seulement quelques kilomètres en contre bas une mer de nuage qui lèche les contreforts du volcan. D’où que l’on regarde c’est tout bonnement magique.

On aperçoit d’ailleurs assez bien d’ici le chemin de terre noire ou rouge suivant les endroits que l’on va emprunter jusqu’au fond du cratère et qui serpente entre les cônes multicolores. Autre bonne surprise, contrairement à ce que le nom du Sliding Sands trail pouvait laisser présager, aujourd’hui du moins, le chemin n’est pas glissant.

Les 900 mètres de dénivelé de descente nous permettent de nous adapter à l’altitude avec beaucoup de facilité car le manque d’oxygène ne se fait pas sentir. Et comme la pente n’est étonnamment pas si raide que cela, les genoux supportent assez bien la descente.

En revanche, comme à chaque fois, pour faire marcher Noah, il faut papoter sur le thème de son choix. Et aujourd’hui, ce qui l’intéresse particulièrement c’est de savoir comment on va construire son usine en Sologne. Parce qu’il faut dire que depuis qu’il a rencontré notre architecte, monsieur Boitte, il fait plans sur plans. Rien n’est laissé au hasard. Il y a les réseaux, les ouvertures, etc…

Et comme on a 6h devant nous, on va rentrer dans les détails. Arrivés au bas du cratère (1h40 de rando quand même pour avaler les 900 mètres de dénivelés), nous avons donc décidé que ce serait une usine de meubles et qu’il fallait être le plus autonome possible parce qu’avec la guerre en Ukraine, et les problèmes d’approvisionnement on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même.

On a réglé le sujet de l’assainissement, choisi notre mix énergétique (solaire avec panneaux photovoltaïques et un peu d’éolien), mais on conserve un accès à l’électricité traditionnelle pour gérer les pics. On a créé une scierie, une fonderie et on est en train de se demander quel type de centre de contrôle est nécessaire pour piloter les robots qui vont découper les planches de bois, sachant que pour le travail fin il faudra de toute façon garder un atelier pour les menuisiers. Tout un programme.

Virginie, qui aime bien être au calme, est restée derrière nous à bonne distance. Du coup elle a mitraillé et de son aveu, elle en est déjà à 150 photos. Au moins avec l’argentique on hésitait à deux fois avant d’appuyer sur le bouton.

Sur la descente, on a rattrapé Julie, et donc son frère qu’elle a rencontré au ¾ de la descente vers le cratère et qui s’apprêtait du coup à se faire plus de 600 mètres de montée avec lui. Autant elle a une tête sympa, autant lui, il a comment dire… et bien la tête du connard qui fait faire 2 fois le dénivelé à sa sœur pour son bon plaisir.

Dans le cratère on a trouvé sans problème la bifurcation et tant mieux car c’est toujours l’angoisse des randonnées sans GPS ou tu te rallonges 10 km à la faveur d’un mauvais aiguillage.

Nous voici désormais au fond du cratère. La petite brise qui nous a accompagné depuis le début a faibli et comme on est dans un endroit où il est totalement exclu de trouver un peu d‘ombre quelque part.

A la faveur d’un rocher on décide de faire une petite pause. Comme le petit déjeuner a été on ne peut plus frugal et qu’on n’a pas grand-chose, Virginie sort le précieux graal du randonneur. Le gros sac de mix énergétique à base de cacahuètes et raisins secs. Noah s’en empare voracement et en moins de temps qu’il nous en faut pour dire oups, il nous renverse presque tout le paquet par terre. Virginie se précipite dans un long cri de détresse et commence à 4 pattes à essayer de séparer le bon grain de l’ivraie.

Si on en récupère 20%, c’est déjà un maximum car à la manière de la tartine de confiture qui ne tombe jamais par terre du bon côté, le sachet est tombé au milieu d’une multitude de petits graviers. Il reste 4 à 5 heures de marche et on n’a en gros plus rien à manger. Nous voici devenus des Somaliens en rando !

La pause s’étant raccourcie faute de carburant à se mettre sous la dent, on reprend la route, d’autant qu’on se rend compte qu’à l’exception de 2 randonneurs qu’on a dépassé une fois et qui viennent de nous redépasser, et bien, on est très clairement les derniers de la journée à faire ce trek. Je n’aime pas trop quand on est avec Noah car s’il y a un problème, on ne croisera personne pour filer un coup de main.

Même si on avance sur le papier un poil plus vite que les 2 seuls randonneurs à l’horizon, on est confronté à 2 difficultés de taille. Noah qui doit faire des pauses cailloux dans les chaussures toutes les 10 minutes (soit il traîne des pieds, soit ses chaussures ne sont pas adaptées au chemin de lave). Virginie qui mitraille à raison de 100 photos par heure.

Toujours est-il qu’avec tout ça, on ne leur recollera au train que 2h plus tard à un mini refuge où j’avais en tête de faire une petite pause.

Mais avant de les rejoindre, alors que le paysage change drastiquement et qu’on traverse désormais un paysage verdoyant avec plein de fleurs sauvages, Noah a un peu trébuché, sans même tomber, mais se plains depuis des pieds.

Au départ, on pense à une petite torsion mais en fait, arrivés au refuge, et après avoir enlevé ses chaussures pour lui faire un petit massage de pied, on se rend compte que ce n’est pas du tout cela le sujet. Noah a juste des chaussures trop petites et avec les 900 mètres de dénivelés en descente, il s’est mis les doigts de pieds en compote. Ben oui, à pousser comme un champignon et avec une maman fashionista qui adorait ses chaussures de rando et voulait les user jusqu’à la corde, ben maintenant on est pendu…

Pour ne rien arranger la cahute est fermée et les abords sont infestés de guêpes, ce qui rend impossible de grignoter le dernier truc qui nous reste de “sain”, une petite tartine de confiture, donc on passe direct au paquet de bonbon qui réconforte les pieds douloureux et les 12 km dans les pattes.

Nos 2 randonneurs (un père et son fils de 40 ans) qu’on a rejoint s’avèrent les moins sympathiques du secteur. Impossible d’échanger deux mots à part parler des guêpes. D’ailleurs à peine est-on arrivés qu’ils repartaient vite fait.

Sans avoir pu faire de pause, on rechausse Noah et nous voilà au pied du mur dans tous les sens du terme. Il nous reste 8 km, Noah a mal aux pieds, et de ce qu’on croit deviner à l’horizon, il nous reste un pan de montagne bien abrupte avec chemin en lacet enchâssé dans une végétation bien dense à parcourir pour gravir les 450 mètres de dénivelé qui nous séparent de l’arrivée. Et bien sûr, on se dirige maintenant vers les nuages qui certes semblent ne pas avoir bougés de là de la journée, mais dont on ne se rend compte que maintenant qu’ils lèchent en fait déjà le dernier pan de montagne qu’il faut franchir. S’ils remontent de 100 mètres on sera en plein brouillard.

Mais avant la montagne, on a quelques kilomètres de plat à avaler et pour donner un peu de courage à Noah, je le prends sur mes épaules sur quelques centaines de mètres pour soulager ses pieds.

On distingue maintenant au loin nos 2 randonneurs qui ont commencé l’ascension, signe qu’on a bien ralenti. Et ça se complique un peu car arrivés en bas de la montagne, Noah ne veut plus du tout marcher. Comme il n’a pas mangé grand-chose et qu’on ne s’est pas reposé plus de 5 minutes au refuge, impossible de savoir si c’est un coup de mou ou si c’est son mal de pied.

Allez, haut les cœurs, vu que je sais que je vais devoir m’y coller, je le reprends sur les épaules et on commence à monter. Un bon 23 kilos tout habillé quand même le lascar. C’était plus simple quand il avait 2 ans et qu’on le mettait dans un porte-bébé.

Après quelques centaines de mètres on comprend avec Virginie que l’ascension va être coton. Ca monte sec, sur un chemin inégal avec des pierres. D’un côté la falaise, de l’autre un à pic sans la moindre sécurité. Et en prime, le chemin ne permet le plus souvent pas de passer à deux de front.

Je le repose et le fait marcher un peu, mais en plus ici on a le soleil en pleine face et plus un pet de vent. Petit craquage bien compréhensible de notre petit héros d’autant qu’on n’en voit pas la fin. C’est le truc avec les montées en lacet. A chaque virage tu crois que tu es au bout et tu en as un autre. Et quand enfin on pense arriver au bout, on se rend compte qu’en fait on contourne juste la montagne sur le côté et on se retrouve devant 2 nouveaux pans de montagnes à gravir. C’est interminable.

Malgré mon vertige, je reprends Noah sur les épaules et adopte un rythme lent et régulier en faisant bien attention à ou je mets les pieds car la marge de manœuvre avec Noah sur les épaules et mon bras en atèle est très faible. Virginie n’adore pas l’idée. Il faut dire que sur les épaules il fait balancier, donc si je trébuche, aucune idée de comment ça va se finir. En même temps on n’a pas trop le choix. Et encore, pour l’instant il fait beau. Si les nuages montent et qu’on se retrouve dedans alors là, ce ne sera même plus envisageable.

On va ainsi se cogner toute la montée sur le principe de l’entre-aide avec Noah. Je te porte un peu, puis tu descends et tu marches le temps que je me repose et je te reprends après sur les épaules. Le tout en essayant de combiner le fait de le faire marcher sur les passages les plus dangereux histoire de ne pas basculer tous les deux dans le vide.

Arrivés à mi-hauteur environ, on dépasse nos 2 randonneurs qui sont à l’agonie. Je pense que les voir se faire dépasser à ce stade de la rando par un enfant de 6 ans qui en plus à ce moment-là marchait tout seul les a achevés. 20 minutes après avoir fini la balade, on ne les voyait toujours pas à l’horizon.

Bref, cela fait 5h30 que l’on marche et enfin, on aperçoit le graal. Enfin, pas encore le parking, mais on sort enfin de la montagne pour se retrouver sur une dernière montée sans border de ravins, et on commence surtout à croiser quelques personnes qui clairement ne font que les 2 km du Halemanu trail pour le point de vue, ce qui est bon signe.

Noah qui craint une entourloupe, continue de grogner un peu mais se ragaillardi lorsque des randonneurs qu’on croise comprennent qu’on revient du grand trek et sont épatés par le fait que Noah ait suivi. Même fatigué, on sent que ça lui fait un bien fou au moral, et lorsqu’on aperçoit 20 minutes plus tard enfin le parking, c’est la délivrance. Il finit presque les derniers mètres en courant.

Et voila ! 18 km bouclé en 5h50, soit mieux que tous les chronos qu’on a vu sur l’appli alltrails. Bravo Noah. Une petite ovation s’impose pour notre champion du jour. On reste 20 bonnes minutes là, le temps de souffler et savourer l’exploit. Nos 2 randonneurs ne sont toujours pas là. On a du les achever 😉

Reste maintenant à redescendre en voiture. Merci Virginie pour assurer la descente une nouvelle fois et c’est avec un grand plaisir qu’on fait un plouf dans la piscine de l’hôtel pour se décontracter les muscles. Il y a 2 salsifis dans la piscine qui pensait jouir du calme d’une retraite méditative. Et bien c’est raté pour eux et on s’en fout !

Noah est aux anges et ne cesse de faire le dauphin dans l’eau. Il a vite raison des 2 nanas qui s‘éclipsent et nous laissent la piscine pour nous tous seuls. Honnêtement, nous aussi on rêve que de se prélasser dans le calme mais bon… ce sera pour une autre fois dans 10 ans..

Pour féliciter Noah de sa performance, on accède à sa demande de retourner manger à la pizzeria The Flat Bread, qui cela étant dit cumule l’avantage de proposer d’excellentes pizzas et d’avoir de grands verres de coca cola pour nous désaltérer.

%d blogueurs aiment cette page :