Pour retourner dans les environs de Kahului où l’on va passer nos 2 dernières nuits à Hawaii, on peut soit reprendre la route de Hana comme tout le monde, soit tenter la route du sud, via la Piilani Highway.
Pourquoi tenter ? Parce que c’est une route plutôt déconseillée pour son mauvais état et dont on a eu un petit aperçu hier en faisant la fin de la route de Hana. Bon, en même temps, quand on a sillonné les routes d’Islande à coups de traversée de gués de rivière, on ne voit pas bien ce que pourrait nous réserver de pire la Piilani Highway de Hawaii donc si cela nous permet de voir un autre aspect de l’ile et de s’éviter le flux de véhicules de la route de Hana, aucune raison d’hésiter.
Le temps est meilleur qu’annoncé. Tant mieux. Dès le début, on se retrouve scotché derrière un Japonais d’une lenteur abyssale alors qu’on est encore dans la zone urbanisée. A ce rythme, si nous on compte bien rallier le nord de l’ile en 3 heures, lui, il va y passer la journée, enfin s’il ne finit pas dans un ravin. Heureusement, il finit par avoir le bon sens avant d’attaquer la piste de se ranger sur le côté et de nous laisser passer car on est ici à une seule voie pour gérer les voitures dans les deux sens, donc impossible d’envisager de doubler.
On met donc une petite trentaine de minutes pour revenir au niveau du départ du Pipiwai trail de la veille qui s’avère également le départ du Ohe’o Guich trail qu’on avait mis de côté hier. Le temps étant finalement favorable, on se fait cette petite balade en bord de mer. L’occasion de s’attarder à un autre Bagnan tree sur lequel Noah va passer 15 bonnes minutes à jouer entre les racines tandis qu’on se fera littéralement dévorés par les moustiques. Ceci est d’autant plus étonnant qu’on en n’a pas vu un seul de tout le séjour.
L’occasion également de passer devant une énième cascade dont l’accès est interdit pour cause de flash flood. En même temps, ils ont eu l’idée cette fois d’illustrer le panneau de 2 photos à 5 minutes d’intervalle juste avant et pendant le Flashflood.
Si le poids des mots pour le dire élégamment m’en avait jusqu’à alors touché une sans faire bouger l’autre, le choc des photos, lui fait son petit effet. Le filet d‘eau en contrebas que voilà se transforme donc en chutes du Niagara en 5 minutes avant de te projeter directement 50 mètres plus loin dans une mer déchaînée. Vu comme cela en effet….
Nous reprenons notre route vers 11h. les tout derniers kilomètres de la route de Hana sont déjà une gageure, mais lorsqu’on bascule sur la Piilani Highway, en effet, on comprend mieux pourquoi moins de gens s’aventurent par là. Route en lacet, le plus souvent à une seule voie, bordée d’une falaise d’un côté et de la mer en contrebas de l’autre. Protections sur les bas-côtés, néant. Visibilité à chaque virage, néant. Et pour ne rien arranger, il y a juste ce qu’il faut de trafic de locaux en 4×4 ou pickups qui viennent à fond à contresens pour t’obliger à rester bien alerte et à user du klaxon avant chaque virage.
Après, pas de quoi en faire une montagne non plus. Il n’y a rien d’insurmontable, d’autant que c’est toujours Virginie qui conduit. Après, côté vue, c’est vraiment très chouette d’autant que la partie « difficile » ne dure qu’une dizaine de kilomètres, qu’on franchira en 40 minutes tout de même.
Le reste de la Piilani highway change ensuite drastiquement. On est toujours à flanc de volcan, mais ici on rentre en zone aride. Toutes les pluies se concentrent au sommet et visiblement ruissellent sur d’autres versants. Par endroits, on se croirait dans les déserts du Colorado. On retrouve de l’élevage de bétail, principalement des troupeaux de vache noire qui contrastent avec les herbes jaunes.
Peu d’occasions de s’arrêter en chemin, mais ce n’est pas bien grave car Noah en profite pour recharger un peu ses batteries et nous de s’avancer vers le volcan Haleakala qu’on longe désormais sur son flanc ouest après l’avoir entièrement contourné par le sud.
Depuis le début je m’étais dit qu’on pourrait éventuellement aller y jeter un coup d’œil soit pour repérer les lieux en vue d’une grosse randonnée demain, soit pour y faire une petite marche. Dans les faits, on ne fera ni l’un ni l’autre. Tout d‘abord parce que le temps est très nuageux, et également parce que Virginie étant seule à conduire, la route vers le sommet du Haleakala rajoute 1h20 ce qui pour un « repérage » me semble excessif.
Au lieu de cela, on décide donc de se rapprocher de notre hébergement du soir et d’aller jusqu’à Paia sur la côte Nord pour y manger une pizza chez The Flatbread, voir d’aller taquiner la tortue sur une plage que j’ai repéré d’autant qu’apparemment de ce côté de l’ile, il fait un soleil magnifique.
L’ambiance à Paia est plutôt très sympa. La pizzeria aussi surtout quand on fait comprendre que non, par 35 degrés on ne va pas choisir la seule table qui est devant le four à pizza. Noah engloutit sa pizza avec ravissement.
En revanche les premières impressions des plages du Nord ne nous excitent pas. La mer est trop forte pour nager, et surtout il n’y a aucune ombre alors que ça tape fort.
Heureusement, on finit par atteindre Hookipa beach qui s‘avère être le paradis des tortues. A l’est de la plage, ils ont même tiré un petit cordon pour délimiter une zone réservée aux tortues qui viennent en cette milieu d‘après-midi s’y prélasser après une journée en mer.
Au départ, on reste comme de nombreux badauds derrière ce cordon à observer les tortues qui s’y reposent et celles qui ne cessent d’arriver de la mer. Puis on est plusieurs à saisir l’astuce pour passer outre le cordon sanitaire. Il suffit de passer par la mer en snorkeling.
Je vais chercher le masque de Noah qui est tout excité à l’idée d’aller enfin nager avec les tortues, et nous voici à l’eau contournant le cordon pour se retrouver littéralement entouré de grosses tortues qui gagnent tranquillement le rivage. Tout ceci faisant des émules, on n’est rapidement plus les seuls à le faire, mais le plaisir d’évoluer dans une mer un peu agitée et de voir les tortues nous frôler de toute part reste intact.
On finira ainsi par y passer toute l’après-midi jusqu’à ce qu’un gros grain venant de la mer s’approche par l’ouest et devienne suffisamment menaçant pour qu’on arrive à convaincre Noah de rentrer à l’hôtel qui n’est qu’à 15 minutes d’ici à l’intérieur des terres.
Le Lumeria Maui Resort est assez étonnant. C’est un lieu de retraite spirituelle, qui affiche la couleur dès la réception au sens littérla, car le réceptionniste a le teint blanc vitreux du végétarien. Il chuchote plus qu’il ne parle et il nous explique qu’au pays de la zenitude, sorry, rien n’est possible malheureusement. Une laundry ? Ah, no, sorry. Dîner à l’hôtel ? Ah no, sorry que le jeudi. On est tenté au vu de notre Noah survolté de lui répondre « quiet ? » « Ah, no Sorry 😉 »
A part cet accueil – j’allais dire d’un autre temps, mais en fait pas du tout car je vous rappelle qu’on est dans l’époque des féministes Vegans Meeto LGBTQ – , l’endroit et la chambre est très agréable. Comme on est dans nos projets solognaux, on se fait la remarque avec Virginie comment le Covid a permis – ou conduit – à une réduction drastique du service en hôtellerie. Les lits ne sont virtuellement plus faits chaque jour dans la moitié des hôtels, présence du staff minimum, etc… En revanche les prix, eux, ont tous pris 20%. CQFD.
Comme il est donc impossible de dîner ici, on repart sur Paia, cette fois pour une terrasse TexMex et une énième partie de rami dont Noah est devenu un véritable expert. Demain c’est rando en altitude.
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