Certains y passeraient une semaine voir l’intégralité de leur séjour, nous on y passe une seule nuit. On ne peut même pas dire que c’est à cause de Noah qui ne boit pas, car franchement nous non plus.

On va donc essayer quand même de tirer le maximum de l’expérience, sachant que c’est de toute façon un bon plan pour revenir tranquillement vers Cape town, car demain, nous quittons en effet l’Afrique du Sud pour le Botswana.

Ce matin en ouvrant les rideaux il fait grisouille et la météo annonce même quelques gouttes de pluies éparses sur le chemin, mais avec un soleil se levant pour 12h30.

Il faut compter en gros 1h pour arriver dans la zone de la route des vins, donc on prend un peu notre temps pour décoller vers 10h seulement de Hermanus.

Dès qu’on part vers l’intérieur des terres, les environs changent et on passe à de grandes plaines herbeuses, avant de prendre de la hauteur et finir sur de la petite route de montagne. Ce n’est que lorsque l’on franchit le dernier col qu’on découvre la vallée et sa zone viticole française appelé Franschoek, qui signifie littéralement « le coin des français ». Il faut dire que ce sont les Huguenots qui se sont installés ici et dans les environs tout porte des noms français le plus souvent fortement détournés de leur origine première. Il y a donc les domaines de Chamonix, La Bri, Mont Rochelle, Dieu Donné, Plaisir de Merle, etc…

Depuis qu’on est parti, Noah ne cesse de nous réclamer à boire (et bien sûr, on n’a pas d’eau). Mais on soupçonne derrière cette demande celle surtout de rentrer dans une boutique ou une station-service avec l’espoir de dépenser ses Rand. En effet depuis qu’à cape Town il a eu sa besace africaine et son porte-monnaie, on a alimenté ce dernier au fil du temps en monnaie, tant est si bien qu’il annonce désormais fièrement qu’il a 119 euros. Ben non Noah, 119 Rand, à 20 Rand pour 1 € la capacité d’achat s‘en trouve un peu limité même si on ne peut pas dire que la vie est chère ici…

Que nenni, il compte bien les dépenser ses Rand, et à la faveur d’un arrêt à Franschoek pour lui acheter une bouteille d’eau dont il ne boira à peine deux gorgées comme on s’en doutait, Virginie succombe à l’appel des boutiques et Noah s’engouffre dans la brèche et revient fièrement avec …. Un manchot.

Bing, la 7ème peluche fait son apparition dans nos bagages. J’avais bien tenté dans la boutique une mini négociation car la peluche faisait 240 rand et il en avait que 119 en me disant que la nana de la boutique lui ferait une remise parce que c’était trop chou de voir un enfant ouvrir son petit porte-monnaie pour payer et se rendre compte qu’il lui manquait de l’argent, mais si on est en cépage francophone ici, on est aussi au pays des boers, et les boers, cela reste ni plus ni moins que des radins d’Hollandais. Ainsi sans se départir de son sourire de vendeuse de magasin, elle s’était gentiment tourné vers moi pour exiger le solde.

En tout cas Noah a retrouvé le sourire. Il a son manchot et le baptise sur les conseils de Virginie Nino. On était miraculeusement partis avec des valises plutôt vides, mais elles commencent à se remplir. Heureusement qu’il n’a pas collectionné les animaux en bois (comme j’avais fait à l’âge de 10 ans). Au moins le poids ne risque pas de changer beaucoup à coups de peluches.

Il est 12h15 et le temps se lève. 15 minutes d’avance sur la météo annoncée. on quitte donc Franschoek pour la région de StellenBosch, un peu plus à l’ouest. Ne sachant pas trop à quoi s’attendre dans les vignobles, mais sachant qu’on ne ferait pas de dégustation de vins, j’avais jeté mon dévolu sur BabylonStoren, parce qu’ils parlaient de la possibilité de déjeuner dans une grande serre et qu’ils avaient apparemment de très beaux jardins potagers et fruitiers. Cela me semblait un bon moyen d’atteindre un consensus familial.

Et en effet, on va passer un très bon moment. Après le papouillage d’ânes et la visite des magnifiques jardins qui ont donné 10 idées de plus à Virginie pour la Sologne ; Noah a cherché à cueillir des oranges (car à l’entrée on lui avait dit qu’il pouvait cueillir tout ce qu’il voulait tant qu’il les mangeait sur place), puis a cédé comme d’habitudes aux sirènes de l’eau et s’est rabattu sur un système de canaux pour l’irrigation en prenant des feuilles et en leur faisant faire la course.

Cela l’a tellement absorbé qu’il n’a pas été bien simple de le sortir de là pour aller s’asseoir en bordure de la serre et commander des paniers de légumes pour le déjeuner. Bon, on avait aussi commandé d’autres trucs qui ne sont jamais arrivés mais tant mieux car après les paniers on n’avait plus faim, la faute pour Virginie et moi à des estomacs un peu fatigués et Noah une envie urgente de retourner faire ses courses de feuilles dans les canaux.

A 15h30, on se retrouve face à un dilemme. Faire un autre vignoble ou aller directement au vignoble Boschendal ou nous dormons ce soir. Noah voulait rentrer à l’hôtel et avec Virginie comme Boschendal s’annonçait tout aussi bien que BabylonStoren, on s’est dit que si on faisait un vignoble avant on n’aurait jamais le temps de voir le nôtre vu que l’avion demain pour le Botswana est à 10h.

Cela va s’avérer en partie une mauvaise pioche (et oui ça nous arrive) car notre petit cottage va se trouver être en réalité à 10 minutes en voiture du check-in, et le temps de faire le check-in, poser les affaires et revenir, il est déjà 16h30 sachant qu’ici le soleil se couche à 18h. Quand on commence la visite de notre vignoble on découvre qu’en fait presque tout le vignoble est en travaux en ce moment, notamment la roseraie et le jardin qui ressemble au chantier de Sologne (c’est dire !). Et pour couronner le tout, les rares activités sont fermées pour cause de grève sur les salaires en Afrique du sud qui s’est greffée sur la grève des Taxi de Cape Town.

Du coup pas grand-chose à voir là à part quelques statues plutôt rigolotes je dois admettre.

Comme on se lève tôt demain, on opte pour retourner au cottage tranquille, glander près de la piscine, et repartir dîner au vignoble à 19h pour ne pas trop se coucher tard.

Bel endroit pour dîner d’ailleurs. Rami as usual. On aura super bien mangé partout en Afrique du sud et pour trois fois rien (50 € à trois ce soir boissons comprises). On ne le sait pas encore mais dans 15 jours quand on sera en Norvège (long story to be continued) pour 50€ on aurait eu juste un plat (pas par personne, non, juste un plat).

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