Nos oiseaux préférés, ce sont les toucans. Il nous a déjà été donné d’en voir au Costa Rica il y a quelques années mais on avait très envie de les faire découvrir à Noah. Connaissant toute la difficulté de les observer dans la nature, on avait repéré qu’il était possible d’en observer au parc des oiseaux d’igaçu. Mais pour “twister” la visite comme on dirait à Top Chef, on a trouvé le moyen de le faire en backstage. C’est un concept qu’on avait là aussi déjà éprouvé, au zoo de Sidney cette fois, et cela avait était une chouette expérience. Le principe ? Avec des soigneurs du zoo, on nous emmène « de l’autre côté de la scène » et on peut voir les oiseaux autrement, les nourrir, parfois les toucher.

Le parc des oiseaux est situé à la limite extérieure du parc d’iguaçu à quelques kilomètres seulement des chutes. Mais comme dans le parc la vitesse est limitée à 40km/h et que tout dépassement vaut révocation de licence, les chauffeurs ne s’aventurent guère à les dépasser. Nous voici donc pendant 20 minutes à rouler en mode escargot sur une grande route déserte pour sortir du parc.

Une fois sur place, on attend de recevoir notre précieux sésame qui va nous permettre de nous déplacer en mode VIP. Noah est très fier de son pass et ne cesse de l’arborer fièrement.

Dès le début de la visite, avec notre soigneur attitré, nous nous dirigerons vers la zone de soin. Ici, on soigne les oiseaux issus du braconnage et on s’attache ensuite à essayer de les réintroduire dans leur milieu naturel.

Dans la nurserie, les nouveaux nés sont placés dans des cages enveloppées de papier kraft en compagnie d’une peluche qui leur ressemble. Ainsi les bébés toucans se retrouvent ainsi avec une peluche toucan de substitution et ne peuvent voir d’humains. Objectif : qu’ils apprennent à quoi ils ressemblent (taille, couleur, caractéristiques physiques) et qu’ils puissent ainsi reconnaître leurs parents quand ils seront à nouveau réunis tout en évitant qu’ils prennent leur soigneur pour leurs parents. Cela peut en effet créer dans le cas contraire de nombreux problèmes comportementaux car les oisillons sont programmés pour chercher à imiter le comportement de leurs parents.

Puis vient l’heure de nourrir certains spécimens. On nous affuble d’une veste kaki de « soigneurs » ce qui a vocation à rassurer les oiseaux qui assimilent les porteurs de veste à des gens « bienveillants ». Pour la brigade du style, on reviendra, mais Noah lui est encore plus fier d’ajouter à son pass de backstage une tenue “officielle”.

Noah reçoit un bol qui ressemble à du lait (en fait c’est une préparation à base d’œufs) dans laquelle flotte des petites boulettes. A peine assis au milieu de la zone des flamands rose, ces derniers viennent picorer dans les bols. Les ibis se jètent sur les boulettes, puis se mettent à titiller de leur long bec le pass de Noah, ses habits, puis sa petite tête (les cheveux doivent les intriguer). Pendant ce temps les flamands rose, eux, préfèrent la mixture qui ressemble à du lait et la boive avec le bec à l’envers en faisant des gargouillis. Noah, très appliqué et très fier de leur donner à manger les observe sans avoir peur alors que la plupart de ces oiseaux sont plus grands que lui une fois qu’il s’est accroupi pour leur donner à manger. 

On répétera l’opération avec d’autres espèces d’oiseaux dont je n’ai jamais capté le nom, avant d’aller aux papillons pour observer les chenilles. Noah Nous voyant les prendre dans notre main voudra en faire de même. Ca chatouille !

Puis vient le moment de prendre sur son bras un grand Macao (perroquet vert). Noah m’envoie en premier en observation. Il faut dire que le Macao c’est pâs le même calibre que la chenille. Il n’a l’air commode du tout. D’abord il est grand, à un bec qui semble pouvoir te crever les yeux en un rien de temps et tu ne sais pas trop s’il te regarde avec un air de curiosité ou un air de défi. Passé cette première apprehension, c’est de ses griffes qu‘il fallait en fait se méfier. Une fois qu’il est monté sur ton bras, elles s’enfoncent profondément dans ta chair, presque jusqu’au sang.

C’est le tour de Noah qui a été rassuré de me voir. Je le préviens que les griffes vont lui faire un peu mal mais qu’on s’y fait. Il tient 20 secondes puis quand le Macao réaffirme sa prise sur son bras et plante plus profondément ses griffes, il a vite trop mal et on lui reprend le Macao. Pauvre petit bonhomme. Il a été courageux tout de même d’autant que ses cheveux intriguaient bien le macao

Il ne voudra plus y revenir tout seul dans un premier temps, puis voyant Virginie le prendre elle aussi sur son bras, Il finira par revenir volontiers pour une petite séance en famille. Bravo petit bonhomme. 

Une fois le backstage terminé, on entreprend la visite complète du parc. On reste un long moment à observer les toucans (c’est vrai que c’est vraiment un oiseau magnifique), une tortue qui a élu domicile sur un crocodile, les perroquets, puis les papillons pour finir sur les hiboux. Le guide avait essayé de nous montrer comment positionner les mains pour imiter à la perfection le hululement de la chouette, mais rien à faire on n’y arrive pas.

Il est 14h passé, avec la chaleur omniprésente, Noah commence à piquer un peu du nez alors égoïstement on en profite, c’est le moment ou il est le plus câlin avec nous.

Retour à l’hôtel puis micro sieste et fin de journée off dédiée à la piscine et au perfectionnement de Noah aux échecs. En plus de se rappeler des emplacements et du nom des pièces, il connaît plutôt bien désormais les spécificités de leurs déplacements. Du coup les gens s’arrêtent au début amusés pensant qu’il bouge les pièces au hasard, puis sont médusés quand ils le voient faire une vraie partie. Il explique à Virginie que le fou se déplace en diagonale et qu’il vient de faire un Roc. Quand un truc l’intéresse…

A noter : ce soir nous avons fait notre premier dîner du séjour vraiment détendu , à apprécier de bout en bout ce qu’on avait dans notre assiette. Noah est en effet resté assis sans jamais se lever, n’a pas tâché toutes ses fringues et a tout mangé tout seul. Il a même reçu les félicitations d’un client de l’hôtel qui s’est arrêté à notre table pour le lui dire. Ah, si c’était toujours comme ça.. Avec Virginie, on fait quand même de mauvaise fortune bon coeur, optant résolument pour le verre à moitié plein. Certes les moments de plénitudes gustatives sur ce tour du monde sont rares avec notre petit bonhomme qui ne tient pas en place, mais à côté de ça il est au top du top et nous suit toujours avec le sourire. On ne peut pas tout avoir.

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