Hier soir, Pierre nous a gentiment ramené jusqu’à l’aéroport alors qu’il habite à 2km du restau. Noah s’est couché à minuit. Si le réveil à 6h30 s’avère dur pour tout le monde, une fois qu’on parle à Noah de la perspective d’être cet après-midi dans un zodiac qui va aller sous les chutes d’eau, il est à nouveau au taquet. 

11h, on atterrit à Iguaçu. Depuis le temps qu’on voulait y aller… Après avoir vu les chutes du Niagara, les godafoss en Islande et les chutes Victoria au Zimbabwe, ca faisait tache au tableau de ne pas connaître celles d’iguaçu qui sont réputées être les plus belles du monde.

Noah a fini par s’endormir une heure dans l’avion mais il a fallu pour cela employer les grands moyens et le menacer des pires horreurs s’il ne fermait pas les yeux. La encore il doit penser qu’en dormant il risque de manquer quelque chose… Le bon point, c’est que cela nous laissera quelques latitudes sur le programme de l’après-midi qui sinon aurait été dédié à sa sieste.

On part pour le Bermond Hotel. Sur le papier, on n’attache pas une énorme importance aux hôtels, mais celui-là, il vaut le coup de s’y attarder un peu.

D’abord parce que la bâtisse rose est superbe, mais surtout car c’est le seul hôtel qui est non seulement situé dans le parc des chutes d’igaçu, mais pour être plus précis, juste devant les chutes. Du coup quand le parc ferme à 17h et avant 9h le matin, on a les chutes rien que pour nous. Au final, cela dit, on ne souffrira pas beaucoup du monde car les vacances sud-américaines se sont terminées lundi dernier et comme 40% des touristes sont brésiliens, et 20% argentins, on n’est clairement pas envahis par la foule.

Arrivés à l’hôtel, on avale une salade et un guacamole vite fait puis on profite de l’état de forme de Noah (cet enfant ne dort jamais) pour aller à 13H30 faire notre virée en Zodiac en bas des chutes. C’est bien organisé. C’est certes touristique, mais on s’amuse. Pour atteindre notre zodiac, on emprunte un train-bus (formule de Noah et de sa machine mic-mac tant ce moyen de transport est un hybride des deux). On parcourt ainsi quelques kilomètres dans la forêt épaisse. L’occasion de voir des araignées grosses comme la main et de sentir un peu la puissance de cette jungle.

Arrivés à l’embarcadère, il fait une chaleur de bête. Noah se jète sur une glace multicolore. Niveau colorimétrie on avoisine son idéal : du rouge, du orange, du vert. « Tudo bem », puis on emprunte un petit funiculaire pour descendre au zodiac. Un moyen de transport original ? Toujours “Tudo bem”.

De l’autre côté de la rivière, c’est l’Argentine. Comme disait Virginie, on aura passé notre temps à vous dire avant de partir que notre premier pays c’était l’Argentine en étant finalement souvent dans le pays d’à côté. Le chili pour la Patagonie, et maintenant le Brésil pour Iguaçu.

Allez, c’est l’heure. On l’équipe d’un gilet de sauvetage qui lui donne une dégaine d’enfer.

On remonte la rivière à la vitesse grand V, faisant fi des rapides pour le plus grand bonheur de Noah, jusqu’à arriver en bas des premières chutes. 

Puis on passe aux choses sérieuses (ou à la version Disneyland pour être plus exact). On remet les gaz et cette fois on s‘approche d’autres chutes qui doivent bien faire une cinquantaine de mètres de haut, pour passer littéralement dessous et se faire doucher comme jamais, et pas qu’une fois.

Sur le zodiac, ils n’ont jamais rien dit. Heureusement qu’on l’avait vu dans les guides et qu’on s’était préparé. On a eu moins de 30s pour mettre à l’abri les téléphones dans un sac hermétique avant de prendre une douche carabinée. Noah a rigolé et c’est tant mieux car il faut bien l’avouer tu prends un sacré coup sur la tête quand tu te retrouves sous les chutes.

De retour à l’hôtel, on va se rafraîchir à la piscine, humidité du climat oblige. On y rencontre dans le jardin de l’hôtel un énorme lézard que Noah va pister à une distance ne cessant de se rétrécir au fur et à mesure que Noah prend confiance. Il finit même par lui tendre un fruit pour voir s’il le mange, jusqu’à ce que le lézard bondisse vers Noah et stoppe son attaque au dernier moment.

Il est 17h30, le parc vient de fermer. On en profite pour aller voir les chutes par un chemin de 2km qui les longe dans la forêt. Dès le début, on tombe sur une famille de coatis. Les petits viennent jouer jusque devant nos pieds pour le plus grand bonheur de Noah qui les trouve « trop mignons ». 

On recroise de gros lézards puis des papillons, ce qui maintient l’attention de Noah. On déambule ainsi tranquillement jusqu’aux chutes principales d’iguaçu, la gorge du diable, qui sont accessibles par un système de passerelles qui enjambent les rapides formés en aval des chutes.

Noah, là, décrète qu’il ne veut pas aller sur la passerelle et part dans l’autre sens avec Virginie, bien forcée de le suivre. J’emboîte assez rapidement le pas après avoir quand même fait un tour jusqu’au bout des passerelles au-dessus de la gorge du diable.

Tout d’un coup c’est l’effervescence. Plusieurs Rangers nous dépassent, foncent vers les passerelles ou je me trouvais il y a encore quelques instants et se mettent à scruter l’eau. On met du temps à comprendre. Un gars vient de sauter dans la gorge du diable – un suicide. Si Noah ne nous avait pas entraîné ailleurs, on aurait été exactement à l’endroit où le gars vient de sauter.

Un sentiment étrange nous envahit. On ne peut pas y faire grand chose, donc on retourne vers l’hôtel à la recherche d’autres coatis. C’est souvent comme ça avec la nature. Parfois tu vois au début des animaux avec une telle facilité que tu ne t’y attardes pas plus que cela car tu penses que tu vas en voir pléthores, puis plus rien.

En rentrant, Noah découvre un jeu d’échecs grandeur nature et ça le passionne tout de suite. En une demie heure il maîtrise les pièces et leur emplacement sur l’échiquier au point, le soir, quand on repasse pour aller dîner, de s’offusquer de ce que quelqu’un les a déplacé. Il entreprend aussitôt de les remettre dans le bon ordre, ce qu’à notre stupéfaction, il fait sans erreur.

Dîner buffet ce soir. Avantage : pas d’attente pour monsieur pressé. Inconvénient : c’est près de la piscine, donc on passera notre temps à aller le chercher là-bas.

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