Vous l’aurez compris, aujourd’hui il pleut et pas qu’un peu. Je n’ai pas résisté à ce titre en voyant Noah et Virginie se lever ce matin. Dans le genre moutons islandais tous les deux…
C’est notre 4ème jour dans les Highlands sur un total de 6. Pourquoi 6 ? Parce que justement on anticipait qu’en Islande surtout dans ce coin, sur 6 jours, il y avait de grandes chances qu’on ait à minima 2 voire 3 jours de plus ou moins très mauvais temps qui nous empêcheraient de randonner avec plaisir. Donc en restant 6 nuits on n’aurait aucun scrupule à rester dans nos pénates à la maison.
Ce jour semble donc arrivé. Ils annoncent de la pluie partout et surtout des nuages bas, très bas en mode chappe de plomb 50 mètres au-dessus de nos têtes.
Notre maison est très sympa mais fait à peu près la taille de la chambre froide de Biarritz, donc on a envie de tenter une petite sortie pour voir, histoire de ne pas passer toute la journée dedans. On n’est pas vraiment fixé sur la direction. Dans le coin les deux plus beaux endroits c’est le Langisjor et la chute d’Eldgja. Les deux sont dans la même direction, à partir d’une bifurcation si on revient un peu sur nos pas.
On s’habille en conséquence, on prend la voiture et juste après le premier gué de rivière qui avec la pluie est déjà sensiblement plus haut que la veille, on se retrouve plongé dans une purée de pois où l’on ne voit pas à 10 mètres à la seconde où on prend un peu de hauteur dans la route de cendre en lacets.
Têtus – et aussi parce que sur cette route il nous est en fait impossible de faire demi-tour sans risquer de finir dans le ravin – on continue encore 6 km. Puis en redescendant on retrouve un simili de visibilité jusqu’à approcher d’un second gué. « Oh non ! Déjà ? » lance Virginie. T’inquiète lui-dis-je on va tourner à droite juste avant sur la F235. Sauf que sur la F235, 2 virages plus loin, on tombe sur un autre gué, sensiblement plus grand d’ailleurs. La pluie redouble.
Au loin se dessine les 45 km de piste qu’il va falloir parcourir pour atteindre le plus grand lac d’Islande, le Langisjor. Le clou de la randonnée là-bas c’est l’ascension d’une montagne à 1 035 m d’altitude. Enfin quand je dis se dessine, j’exagère un peu car la chappe de plomb ne nous a pas quitté et on ne voit pas à 1km dans la plaine et on distingue à peine les montagnes qui l’entourent.
Si c’est comme ça là-bas, on va enquiller des gués sous la flotte pendant 2h aller-retour pour voir … peau de balle, et ça c’est si on ne plante pas la Duster avant dans une rivière ou lors du retour quand ces derniers auront encore pris de la hauteur avec la pluie qui descend des montagnes.
On s’apprête à faire demi-tour quand un gros 4×4 arrive justement du Langisjor et traverse le gué. Bon clairement le gué est profond. On passera peut-être à l’aller. Au retour… Sympa, le gars s’arrête (il n’est donc pas Suisse Allemand). Il nous dit qu’on peut aller là-bas, les gués ne sont pas galères. Je l’interroge sur la météo. Fataliste il me dit qu’on ne voit rien mais peut-être que tout à l’heure on verra. C’est L’Islande. Et puis, ajoute-t-il, c’est juste un lac.
Super bien vendu Le Langisjor, il a raté sa carrière dans le tourisme lui. En tout cas, il finit de nous convaincre de rentrer dans nos pénates. Rebelotte pour le chemin de cendre dans la montagne où l’on ne voit toujours rien. Mais arrivés en bas, on voit un panneau Eldgja qui nous interpelle. Eldgja c’est une cascade qu’on a prévu d’aller voir (deuxième merveille du coin), mais que Google s’obstine depuis hier à vouloir nous faire prendre par une autre route qui nous oblige à passer un gué monumental d’après les guides et qui aura probablement raison de notre bagnole si on s’y risque.
Vu que la journée vient de se libérer subitement, on va y faire un tour. S’il existe un autre moyen de faire la cascade sans noyer le moteur on serait bête de s’en priver. On s’engouffre dans une gorge, visibilité ok, piste de sable noir parfaitement lisse. On arrive à ce qui ressemble diablement au bon endroit pour aller voir la cascade sauf qu’elle indique une randonnée de 8km aller-retour pour y arriver au lieu des 4km affichés sur notre guide.
Bon de toute façon il se remet à flotter dru, mais on retient l’idée de faire la cascade plutôt par-là du coup.
Voila, il est midi. On a fait moins de 50 km en 1h20. Mais on peut décider de glander toute la journée sans le moindre état d’âme.
Au programme à midi ce sera pates et salades (on n’a que ça mais Virginie sait les pimenter un peu chaque jour), puis une montagne de myrtilles ; puis journée milles bornes avec les « pneus crevés » que Noah va distiller à Virginie jusqu’à ce qu’elle s’énerve ; puis poker ; puis dessins de C3PO et enfin dessins animés. Si Virginie a le courage, tentative de lessive, mais léger vu qu’on a un micro radiateur qui chauffe doucement, mais alors vraiment doucement.
Après 3 jours avec une moyenne de 14 km par jour, ça nous fait tous du bien de glandouiller.
On se fera même un petit Friends sur l’ipad en mode revival dans le lit superposé une fois que Noah sera enfin endormi.
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