Notre séjour à Buenos Aires sera bref. Avec la demie-journée d’hier on n’a réellement qu’une seule journée sur place de prévue, aujourd’hui. La faute à des modifications de planning au brésil qui nous a forcé à écourter de 2 jours notre séjour en Argentine. A choisir, on avait réduit le temps à Buenos Aires que l’on a déjà eu l’occasion de visiter. On repart ainsi dès demain pour São Paulo.

Du coup, que fait-on quand on est dans une telle mégalopole lorsque l’on ne dispose que d’’une journée ? On ne se disperse pas et on fait bien un truc. Il y a 2 jours on a jeté notre dévolu sur une visite de street art dans le quartier de Colegiales, juste au nord de Palermo.

Mais, d’abord, un peu de logistique. Profitant d’un sommeil plus lourd que d’habitude de Noah, on s’attelle à reconfigurer nos sacs. Entre le porte bébé et les 3 sacs – brigade du style oblige – Il s’agit de délester un peu la caravane en arrivant au Brésil. Comme on ne devrait pas vraiment avoir besoin des polaires, bonnets et autres vêtements chauds et que Virginie a des tenues bien attitrées par pays (si, si je vous promets), on déballe, on réemballe, pour mettre dans un unique sac qu’on lâchera à une consigne de l’aéroport lames tenus non “labellisées Brésil”..

Quand Noah se réveille, il joue un peu tout seul puis se met à nous tourner autour en répétant à l’envie qu’il a faim. On le dispute sous l’angle “si tu mangeais à table au lieu de faire d’autres trucs en même temps tu n’aurais pas faim”. Je jète un coup d’œil négligemment à ma montre, il est 10h45. Bon ok, tu as le droit d’avoir faim.

On se décide d’aller du côté du cimetière de la Recoleta. C’est beau, relativement ombragé et au calme (l’apanage des décédés). Connaissant l’appétence de Noah pour ce qu’il appelle des “sculptures”, c’est-à-dire les tombes, on sait que ca lui plaira. Pour ceux qui ne connaissent pas Bueno aires, visiter le cimetière ne cache pas un désir lugubre de voyeurisme, c’est réellement l’un des lieux touristiques incontournable de la ville.

On avait repéré un endroit pour bruncher, mais le taxi nous laisse de l’autre côté du cimetière. Il fait chaud, très chaud car une nouveauté de chaleur s’est abattue depuis quelques jours sur la côte. 30 degrés à l’ombre tranquille avec l’humidité qui va avec. Noah râle parce qu’il a trooooop faim. Plutôt que de marcher encore 10 minutes de plus, on s’arrête à un Pain quotidien. Désir de France ? Pas vraiment, la serveuse nous apprend que c’est Belge.

Une fois les batteries rechargées, on va au cimetière et Noah se régale à déambuler dans les allées. Comme hier dans le marché couvert, il prend les devants et nous agace à aller là ou il veut.

On se retrouve à suivre un bonhomme de 3 ans jusqu’à ce que Virginie pousse une gueulante. Non mais, qui c’est qui décide où l’on va ? Au final, ce sera un peu nous un peu Noah. Pas grand-chose à faire que déambuler de toute façon donc autant le laisser jouer à cache cache avec nous. 

Et comme vous pouvez le constater c’est un enfant qui a une vie bien malheureuse.

12h30 il est fatigué (enfin !!!) on saute sur l’occasion pour retourner lui faire faire une sieste à l’hôtel. A 15h on a notre visite de Street art de 3h en pleine chaleur. Autant qu’il soit un peu reposé. Noah était parti pour dormir direct mais une idée le tient éveillé. Il veut une glace et se demande la couleur de la glace qu’il veut. En tout cas elle devra être multi-colore. Orange et rouge, ou bleue. Bref à un moment Virginie sévie car il est entrain de nous faire tout l’arc en ciel et à ce rythme il ne va jamais dormir. Elle finie par avoir raison de lui. 

Rendez-vous dans le parc de Cramer & Matienzo avec la guide de Graffitimundo. On sera rejoint par une famille de Boston qui compose le reste de ce petit groupe.

On déambule dans les rues en découvrant les différents Graffitis, tags et autres fresques. Noah est infernal au début. Virginie le met dans le porte grognon (rebaptisé pour l’occasion) et comme à chaque fois, par le jeu, on le réintéresse au sujet et ca rentre grosse modo dans l’ordre malgré les 30 degrés et les explications en anglais de la guide. Principe du jeu : chasse au trésor pour trouver les dessins sur les murs et quand la guide ne commente pas un dessin qu’il a repéré on l’interpelle et elle doit trouver des explications au motif montré sur le mur. 

Comme toujours, ces fresques et graffitis racontent la ville, l’humeur du pays. 

Ici, un détournement du tableau de Napoléon traversant les Alpes. Là, une référence aux “disparus”, cette période sombre de l’Argentine où les riches se faisaient enlever par l’opposition qui y voyait un moyen de financer l’achat d’armes ; tandis que les “supposés” communistes eux, se faisaient enlever par le gouvernement militaire. Peu revenaient de ces rapts, d’où aujourd’hui leurs noms de “disparus”.

Mais comment parler du pays sans parler du football. Ici La fameuse “main de dieu” de Maradona en coupe du monde face à l’Angleterre. Là, un combat entre 2 taureaux symbolisant l’animalité qui sommeille (et s’exprime) dans chaque supporter de football, en faisant référence au match Boca Junior – River Plate, les 2 équipes de la ville, qui a du se jouer à Barcelone pour éviter les violences de l’année précédente. 

On poursuit notre visite du quartier. Les graffitis sont tous concentrés sur quelques rues donc au bout d’un moment on ne sait plus où donner de la tête.

On passe par le square “Mafalda” donné en l’honneur du personnage de BD qui est Argentin (je ne savais pas), et on s’arrête sur la fresque de Pum Pum même si Noah a décrété qu’il aimait pas.

On profite d’un mini stop au marché aux puces pour se mettre en quète d’une glace pour Doudou. C’était la carotte de la visite depuis le début. Il en parlait avant sa sieste et dans le taxi pour nous rendre au rdv. Le guide, que ca gonfle en fait d‘avoir un enfant de 3 ans dans le groupe, part devant, tandis que Virginie va chercher la glace avec NoahJe fais l’accordéon entre les deux pour qu’elle nous retrouve. Puis finalement, convient d’un point de rencontre avec la guide pour aller chercher Virginie et éviter qu’elle se perde. Bien m’en prends car je les retrouve au marchand de glace où Virginie n’avait plus de cash pour payer les glaces. On a évité le drame.

Noah a pris une glace orange et rouge. Il reste perplexe – et un peu déçu au début – car ils ont mélangé les 2 parfums donc l’objectif de la glace multi-colore n’est pas atteint. Mais c’est tellement bon que le sujet est vite oublié.

On rejoint le groupe dans la galerie d’art. Virginie en profite pour récupérer une adresse de boutique de fringues pas loin et alors que je me retrouve pour changer à devoir “regarder les voitures” avec Noah assis sur un banc, comme les vaches regardent les trains, (plaisir numéro 1 de Noah dans tous les pays du monde), je reçois un message de Dominique Peynoux qui me dit qu’elle a vu sur Polarstep qu’on était à Buenos Aires. Heureux hasard, eux aussi sont de passage avec des amis jusqu’à demain matin. Je l’appelle. Comme d’habitude depuis qu’on est parti en voyage, la conversation se coupe après 20 s car je n’ai plus de recharge internet (je pense que c’est google photos le fautif et qui nous coûte 40 euros tous les 3 jours. Je tente un dernier truc ce soir et si c’est pas ca je bazarde ce foutu routeur wifi). Je passe sur le wifi de la boutique. Entre temps Dominique m‘a envoyé sa position. Elle est à 150m de nous !

Distance qu’on va parcourir en 15 minutes car on passe devant un nouveau marchand de glace. Noah prend une glace deux boules, puis refuse que je l’aide pour la manger, et comme à peu près tous les enfants dans le monde depuis qu’on a inventé le cornet, fini par la faire bien sur tomber par terre. En 1998 Aimé jacquet disait à Robert Pires “Robert, si tu ne muscles pas ton jeu, tu vas au devant de graves déconvenues”. Moi je dis à Noah, “Noah, si tu n’écoutes pas ton papa, tu vas au devant de graves déconvenues”. Bon Noah n’était pas né en 1998, donc il ne capte pas la subtilité de la remarque, du coup ca me fait rire tout seul. c’est déjà ça, et ça lui évite de se faire disputer. En revanche il voit bien la glace écrasée par terre qui par les 35 degrés s’est déjà liquéfiée sur l’asphalte brûlant.

Cette petite mésaventure plus tard, on rejoint Dominique et tout leur petit groupe qui, eux, reviennent d’Uruguay et des chutes d’iguzau et s’apprêtent à partir demain pour le sud (EL calafate et Ushuaïa). Échanges de bonnes adresses puis on part dîner dans un restaurant végétarien comme son nom l’indique : la Carniceria sur Palermo.

En amuse bouche, des os à moelle 0 profusion. Un ceviche revisité à la viande, une saucisse de chorizo, et 2 énormes morceaux de barbaque de bien 500g chacun. Heureusement qu’on est de vrais pumas. On a failli tout finir.

Demain, départ pour le Brésil. Avec Virginie on se faisait cette remarque. Finalement on a fait sur ces 3 premières semaines un condensé de ce qui nous attend les 6 prochains mois. On a passé largement les 20 000km, pris déjà 6 fois l’avion, séjournés dans 10 hôtels différents, alterné 8 jours de rando avec une moyenne de près de 15km par jour, fait un roadtrip d’un peu plus d’une semaine de 1 000 km avec quelques bonnes galères, vu des pumas, des manchots, des lions de mer, des renards, des guanacos, des nandous, des maras, des condors… Et aucun de nous trois n’est fatigué. Je devrais même plutôt dire qu’on pète la forme.

Noah, lui, aime désormais : les empanadas, la viande rouge – plus particulièrement le biffe de chorizo -, l’avocat – mais que le soir-. Il sait dire Gracias. Il sait changer une roue et traverser les rivières. Il connait le drapeau de l’argentine. est un excellent marcheur, sait danser sur les aires d’autoroute et fabriquer des appareils photos avec un rocher avant de mettre la photo sur youtube.

Il a également un nouveau nom. Merci de l’appeler désormais bébé puma, bébé guanaco, bébé lion de mer, bébé castor.

A suivre…

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