S’il y a bien une activité qui n’avait pas fait l’unanimité dans le voyage c’est bien le snorkeling pour aller voir les otaries à Hout Bay . Virginie, ne le sentait pas et avait d’ailleurs décidé de nous accompagner mais pas d’aller dans l’eau. Noah était excité comme une puce à l’idée de le faire.

Dans mon souvenir – d’il y a presque 35 ans quand même quand j’y avais été avec mes parents – on allait sur l’ile aux otaries en bateau, l’ile se trouvait plutôt au large, et la traversée pour y accéder mouvementée. Aucun souvenir de gens faisant du snorkeling. Peut-être était-ce une autre île d’ailleurs…

Hier devant l’envie de Virginie d’annuler, j’avais appelé la fille de l’agence qui m’avait confirmé que c’était calme, qu’elle avait fait l’activité mais n’avait pas plongé et était restée sur le bateau à observer les otaries et que c’était très sympa. Le site web montrait une eau claire, des otaries tout autour et un fond très peu profond. Quand je les avais appelé pour savoir s’ils avaient le matériel nécessaire pour un enfant de 7 ans vu qu’il était indiqué interdit aux moins de 10 ans, ils m’avaient dit que oui mais qu’ils n’avaient pas de masque intégral comme Noah est habitué à utiliser (vous savez c’est lui d’un seul tenant ou masque et tubas sont d’un seul bloc ce qui évite la galère des tubas qui tiennent jamais). J’avais essayé d’en trouver à Cape Town mais sans succès.

Donc j’anticipais un petit risque que Noah ne puisse pas utiliser le tubas et que la combinaison ne soit pas à sa taille malgré ce que la nana disait. Euh, pourquoi une combinaison ? Mais parce que l’eau est à 13 degrés bien sûr, sinon c’est pas drôle.

Tout cela mis bout à bout, Virginie avait accepté qu’on le fasse mais avait dit qu’elle ne plongerait pas et j’avais préparé Noah à la possibilité qu’il soit obligé de rester sur le bateau à cause du matériel ce qu’il avait ostensiblement choisi d’ignorer en détournant la tête.

Arrivés à Haut bay, on apprend par la compagnie Atlantic Boat Club qu’on sera les seuls participants du tour ; Noah fait des bonds de joie. En revanche ils commencent à expliquer à Virginie que pour se protéger du froid même si elle ne compte pas plonger, il vaudrait mieux qu’elle se mette en combi. Prise au piège, je pense que c’est à ce moment-là qu’elle a compris qu’elle finirait avec nous dans l’eau. En plus elle a le mal de mer et parfois c’est mieux d’être dans l’eau que sur un zodiac ballotté au gré des vagues.

C’est pas tout ça, mais c’est l’heure de se mettre en tenue et c’est finalement la plus grosse barre de rire de l’activité. Noah nous a fait une vidéo de l’essayage qu’on ne cesse de se repasser en boucle dans laquelle on a l’impression qu’il est ivre. Il est aussi joyeux que Virginie affiche l’air sombre de celle qui va à l’abattoir.

Bref, la première combinaisons de Noah pourtant extra small est franchement trop grande pour lui et lui fait une poitrine digne de rendre jalouse la Ciccolina (je ne sais pourquoi je pense à elle, peut-être la mort récente de Berlusconi…). Solution ? On lui enfile une seconde combinaison par-dessus. Il faut en effet qu’il y ait une petite quantité d’eau – mais pas trop – qui s’infiltre entre la combi et le corps pour que le corps réchauffe cette eau rapidement qui agit ensuite comme isolant.

Noah qui se retrouve ainsi franchement engoncé est aux anges car il se trouve super costaud avec cet accoutrement.

On enfile ensuite les chaussons qui malgré le fait qu’il chausse quand même du 33 à 7 ans, s’avère beaucoup trop grande d’au moins 3 pointures. Du coup exit les palmes. Il ne pourra jamais s’en servir avec des chaussons aussi peu à sa taille.

On lui met ensuite les gants – 3 fois trop grands aussi bien entendu d’autant qu’on a déjà dû faire 2 revers sur ses combinaisons juste pour voir apparaître ses mains.

Après avoir tous galéré à s’équiper, on part vers le zodiac. Noah à mi-chemin entre motard et cosmonaute près à s’envoler dans l’espace.

Le zodiac démarre à 100 à l’heure et Noah adoooooore ! On pourrait presqu’imaginer à ce moment-là qu’on va avoir une activité tranquille d’autant que l’ile n’est pas du tout au large comme dans mes souvenirs, mais derrière un pic rocheux à 10 minutes de là pas si loin du bord.

Sauf que juste pour y accéder en bateau on passe au-dessus d’une vague réputée qui atteint à certains moments de l’année plus de 20 mètres de haut et fait l’objet d’ailleurs d’un Contest Redbull. Bien sûr ce n’est pas le cas aujourd’hui, mais vous vous doutez bien qu’on ne passe pas de 20 mètres de haut à mer d’huile.  Et en effet, quand on arrive derrière l’ile aux otaries, c’est quand même des conditions plus difficiles que le snorkeling dans les lagons de Thaiti. c’est sûr..

Il y a du vent, une grosse houle, la mer est pleine d’algues qui font 6 mètres de haut et qui sont tellement large que quand on tapera dedans avec les palmes on aura l’impression qu’on se tape entre humains. Mais il faut plutôt beau.

Virginie me regarde avec son regard du « je te l’avais dit », mais il faut bien jouer le jeu car si Noah voit de l’inquiétude chez nous, jamais il n’ira dans l’eau et cela va partir en sucette.

Pendant qu’on finit de s’équiper, je multiplie les superlatifs encourageant. On passe la capuche et le gars explique à Noah les gestes pour communiquer vu qu’avec la capuche on entend beaucoup moins bien.

Puis il lui met le masque et lui explique qu’il faut impérativement respirer par la bouche et Noah s’entraîne dans un zodiac qui monte et qui descend au rythme de la houle. Le temps devient plus nuageayx et le vent se met à forcir à moins que ce soit la capuche qui ouate l’ambiance et qui donne l’impression que les conditions se détériorent à vue d’œil. cela fait un peu l’impression du temps qui change vite comme dans le film Les Visiteurs quand ils se rapprochent du château et que les 2 bagues de Godefroy le Hardy sifflent avant de se rejoindre en explosant dans le ciel (on vient de voir le film avec Noah, désolé pour la référence cinématographique de piètre qualité)

Le guide m’indique qu’il va prendre une bouée jaune avec 2 anses pour que Noah puisse s’accrocher à celle-ci vu qu’il y a des courants, qu’on est à moins de 10 m des rochers de l’ile et qu’il n’a pas de palme. J’avais envie de lui dire que vu les conditions j’aurai bien pris une bouée aussi. Virginie en a d’ailleurs profité carrément pour aller dans l’eau avec une frite.

On prévient Noah qu’il va avoir froid dans l’eau quelques minutes vu que l’eau est à 13 degrés, mais que ça va aller. Et bien croyez-le ou pas, malgré tout cela, ce sera Noah qui sera le premier à se jeter à l’eau.

Sans surprise Noah est instantanément gelé en allant dans l’eau, mais il tient le coup. Cela va s’avérer admirable. Le guide m’expliquera qu’il avait hésité à s’encombrer de la bouée vu que généralement les enfants de 10 ans se jettent au mieux à l’eau quand ils en ont le courage ou l’inconscience, mais remontent 1 minute après à cause du froid. Alors pas le temps d’utiliser la bouée généralement qui gêne plus qu’autre chose quand il faut remonter l’enfant à bord en catastrophe !

Il faut dire qu’entre Noah qui est galbé comme une allumette et sa combi qui est trop grande de partout, au lieu d’avoir une petite quantité d’eau qui se met dans la combi et que son corps réchauffe agissant comme un isolant, lui dès qu’il bouge, il y a trop d’eau qui rentre et qui ressort de la combi et  du coup ça ne se réchauffe jamais vraiment.

Noah qui voulait vraiment voir les otaries va tenir près de 20 minutes dans l’eau à la force du mental, et va même plonger sa tête régulièrement en apnée pour chercher les otaries. Plus horrible comme conditions franchement pas possible d’autant que l’eau s’avère totalement brouillée par des micro particules qui fait qu’on ne voit pas à 3 mètres.

Au bout de 20 minutes à grelotter sans rien voir, notre petit bonhomme est tout d’un coup pris de tremblement. Autant au départ pour se donner du courage il avait réussi à faire la méthode Coué en criant que l’eau est à 13, puis qu’il sent qu’elle monte à 14, puis à 15 degrés, autant là il est désormais bleu comme un Schtroumpf et alors qu’on est à une dizaine de mètres du bateau, ça devient urgent de le sortir de là. Du coup son meilleur souvenir de snorkeling fut quand le pilote du zodiac lui versa à plusieurs reprises de l’eau chaude dans la combi pour le réchauffer.

Franchement avec son courage et son abnégation, il aurait mérité d’avoir une otarie qui vienne lui tourner autour dans l’eau.

Nous, on restera 20 minutes de plus dans l’eau. Virginie virant petit à petit au vert à cause du mal de mer. Moi m’en sortant plutôt bien, mais j’avais des chaussons trop petits qui ont rapidement cisaillé mes 2 gros orteils et j’ai donc souffert le martyr en palmant à contre-courant avant de les retrouver ensanglantés de retour au port.

Bref, on a quand même vu avec Virginie quelques otaries fugacement mais rien d’inoubliable à part la performance sportive. Noah, du zodiac, s’est installé en vigie à la manière d’un suricate et a passé un bon moment à nous indiquer où aller chercher les otaries en spottant leurs petites têtes qui dépassaient de l’eau. Se fut bien pratique car avec la houle on avait du mal à voir au loin de notre côté.

Comme ça me faisait de la peine qu’il n’en ait pas vu dans l’eau je suis retourné une fois au zodiac lui proposer de replonger avec moi. Et bien contre toute attente, il a accepté. Il s’’est remis en tenu et a sauté dans l’eau. Mais il a tenu montre en main 2 minutes cette fois avant d’être frigorifié et de remonter dans le bateau et réclamer à nouveau de l’eau chaude dans la combi.

Voila, il est temps de rentrer. Nous sommes très très fiers de Noah qui en plus en garde un super souvenir.  Ok, il ne sait toujours pas rester à table plus de 2 minutes sans se lever, mais en revanche dans l’adversité il nous épate toujours autant. On ne peut pas gagner sur tous les tableaux, hein ? Sur le retour on a des otaries qui se prélassent sur un rocher à 30 mètres de l’embarcadère. J’ai presque entendu Virginie murmurer “on n’aurait pas pu les voir là plutôt que de m’imposer le snorkeling? “. Oui mais c’est moins drôle quand même non ?

A 11h30 on est de retour sur la terre ferme (enfin pour Virginie, ça prendra un peu de temps comme d’habitude pour retrouver la terre ferme) mais on s’en est sorti et le port de Hout bay reste très mignon quand même hein ma chérie ? Et puis on a une vidéo top grâce à Noah qu’on n’aurait pas eu si on n’avait pas faite le snorkeling. (je cherche des excuses pour ce que je lui ai fait endurer).

On a moins de 2 heures devant nous pour grignoter quelque chose et retourner à Cape Town à 40 minutes de route d’ici pour retrouver notre guide Georgette qui doit nous faire visiter la ville. Go go go !

Et pour finir sur une note rigolote, notre visite en snorkeling a faillé être la plus chère de l’histoire. Arrivés en Afrique et en bons touristes prévoyants que nous sommes, on avait disséminé l’argent liquide dans des cachettes dans nos bagages. Des euros par ci, des dollars par-là, des rands, puis inventoriés les dîtes cachettes sur mon tel. Comme dans le Kruger il faisait très froid la nuit et qu’aucune piscine n’était chauffée, j’avais consciencieusement cachés mes euros et quelques dollars dans la poche arrière de mon maillot de bain. Vous me voyez venir… Cela m’avait complètement sorti de la tête par la suite, aussi j’ai fait mon snorkeling avec tous mes euros dans la poche. Heureusement ma combi était parfaitement adaptée à ma svelte morphologie et le volume d’eau dans la combi fut restreint. Mais cela ne nous a pas empêché d’organiser une énorme sèche à billets dans le salon le soir !

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