4h30, c’est l’heure de la prière… et des tortues. Si on nous demande notre avis pour la construction d’un minaret dans le 9ème clairement on votera contre. On guette le bruit dans les baraquements d’à côté pour laisser Noah grapiller quelques minutes de sommeil et s’assurer qu’on a bien compris ce que nous a dit notre guide sur l’heure de réveil. C’est pas comme si on croulait sous les heures de sommeil donc si par hasard c’était 5h30, autant que Noah dorme un peu.
Mais vers 5h ça commence à s’activer dehors. Un petit bisou dans le cou et notre enfant joyeux se lève de bon cœur et en dix minutes il est prêt. Rebelotte pour 30 minutes de Jeep à nouveau vers la plage de Sukamade. Arrivés sur place, Noah se voit remettre un petit sceau rempli d’une vingtaine de bébés tortues. Trop choupinou.
Elles s’agitent dans tous les sens en se grimpant dessus avec l’ambition d’être la première à en sortir. On ne change pas un instinct vieux de millions d’années.
On refait nos 700 mètres dans la plage, Noah ne quittant pas des yeux son sceau et ses précieuses tortues puis on se disperse sur la plage avec la dizaine d’autres personnes venus avec nous. C’est top car on se retrouve vraiment tous seuls du coup.
Débute ainsi un moment de pur bonheur durant laquelle on va petit à petit relâcher nos bébés tortues. Une par une au début, puis de temps en temps 2 par deux. On se lasse pas de les observer car toutes ont une approche différente. Certaines foncent vers l’eau, d’autres adoptent une attitude plus prudente, certaines semblent désorientées et ont besoin qu’on leur montre le chemin.
On ne relâche que des tortues vertes jusqu’à ce qu’on tombe par hasard sur une tortue noire. Elle nous fera de la peine car on la sentira mal barrée, étant la seule à partir du mauvais côté, puis prendre 10 minutes pour à force d’aide arriver jusqu’à la mer. On l’a voit tous fichue d’avance avant d‘apprendre qu’en fait c’était une tortue Olive qui contrairement aux tortues vertes qui démarrent au quart de tour pour foncer vers la mer est plutôt une espèce qui prend son temps avant de se jeter dans le grand bain. Pas d’inquiétude donc. Sauvé !
Noah fait aussi avec notre guide des courses de tortues. On s’amuse comme des fous. Après notre heure de câlinothérapie avec les petites tortues, elles sont toutes arrivées saines et sauves jusqu’à la mer. Elles auront au moins évité de se faire manger directement dans l’œuf, déterrées par un animal ou des humains.
Pour la suite, la nature reprendra ses droits et la quasi-totalité ne survivront pas jusqu’à l’âge adulte, mais elles auront au moins bénéficié d’un coup de pouce d’un petit prince bouclé qui leur aura évité crabes et oiseaux en tout genre qui les déciment d’habitude dès les premières minutes de leur existence. Même avec ce « coup de pouce » moins de 4% des tortues atteindront l’âge adulte.
Bon vent les tortues !
De retour de la plage, on retrouve notre ranger qui nous avait donné notre seau et qui nous explique comment ils récupèrent chaque nuit les oeufs de tortue, les entreposent par jour de ponte dans du sable entouré de grillage, puis les récupèrent au moment de l’closion des oeufs.
Voila, pour certains on vient de décrire une journée bien remplie, voir une semaine complète. Mais force est de constater qu’il n’est que 8h du matin. On a l’impression de vivre la nuit depuis qu’on est en Indonésie, et s’est pas prêt de s’arrêter car on a quelques centaines de kilomètres à faire maintenant pour rallier le volcan Ijen qu’on doit faire cette nuit à 1h du matin !
Virginie doit se dire que si cela a des avantages de me confier la responsabilité d’organiser les vacances, cela a incontestablement l’inconvénient de subir aussi mon planning un peu rude des vacances. En même temps, pour une fois je n’ai pas vraiment eu le choix. L’Indonésie c’est immense et à part y rester 1 mois, en 3 semaines on est obligé d’accélérer les transitions.
On se refait donc les 30 minutes de Jeep de Sukamade plage jusqu’à notre refuge de Sukamade. Pendant qu’on rassemble nos quelques affaires, Noah va jouer à nouveau à ou est Charlie dans un arbre puis se met à crapahuter sur la jeep dont le slogan semble taillé pour Virginie à l’approche l’année prochaine de son 50 th Birthday. The older I get, the better I am !
Puis rebelote pour 1h30 de route défoncée dans la jungle, puis 1h de route normale, puis changement pour une voiture classique après avoir fait le transfert de nos bagages qui étaient restés à l’hôtel le temps de notre escapade de 24h. Il est temps de faire nos adieux à notre guide. Direction le volcan Ijen à encore 3h de route. C’est sans fin !!
Juste avant d’arriver au volcan il nous reste un petit stop à faire à la clinique locale qui rassure particulièrement Virginie. Car pour faire l’ascension du volcan Ijen, il faut un certificat médical. Déjà qu’elle était emballée par la nécessité du masque à gaz…
Après avoir tous confirmé que nous n’avions pas de problème cardiaque ou d’asthme, une infirmière prend notre tension, le taux d’oxygène dans le sang et notre température. L’occasion d‘apprendre le poids de Virginie qui était le secret le mieux gardé de la planète, mais qu’on ne divulguera pas avec Noah même s’il ressemble furieusement au département du pays basque. Mais qui suis-je pour me moquer après la tonne de kilos que j’ai pris avec mes 2 mois d’immobilisation suite à l’opération de ma cheville ? Je suis plus près de la Somme…
En tout cas à défaut de l’être sur le plan du sommeil, médicalement parlant, on est good to go.
En attendant on est dans un super hôtel à l’écart de l’agitation avec vue sur les montagnes et entouré de rizières qui appartiennent d’ailleurs à l’hôtel : Le Ijen resort & villas.
On quitte à midi l’espace d’un repas la nourriture asiatique un poil répétitive depuis notre séjour pour une salade Caesar pour Noah, des champignons frits, des espèces de beignets de pomme de terre et une salade verte et tomate. J’ai l’impression que nos estomacs nous disent merci.
L’après-midi se passe à la piscine à prendre des forces pour notre sortie de ce soir au volcan Ijen entre ateliers dessins, piscine, écriture du blog devant de magnifiques rizières.
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