Initialement, j’avais réservé une demi-journée en bateau pour faire du snorkeling, mais qui nécessitait de se lever ce matin à 6h, ce qui n’avait pas soulevé un franc enthousiasme.

Devant l’état devenant de plus en plus apocalyptique de Noah au fur et à mesure que la journée avançait, j’avais déjà en tête d’annuler, idée qui s’est transformée en évidence quand en cherchant des infos sur l’arrivée au Dragon Fly ranch, je m’étais rendu compte qu’on était partis – tenez-vous bien – pour faire le truc le plus stupide au monde.

On se levait en effet à 6h pour avoir le temps de rallier en 50 minutes de voiture le port de Kona d’où partait l’excursion. Puis on faisait 1h de bateau pour nous amener au point de snorkeling de « 2 steps », qui s’avère en regardant sur la carte se trouver à exactement 3 minutes en voiture du Dragon Fly ranch. Le tout pour la modique somme de 800 dollars. J’en pleure encore de rire en me relisant.

Comment est-ce possible ? J’avais lu dans divers blogs que ce spot n’était accessible que par bateau (ce qui à l’évidence est faux). Je l’avais booké, et 15 jours plus tard, on avait complétement changé de plan de route pour la visite de Big Island et décidé de dormir dans le sud de l’ile, au Dragon fly ranch que Virginie avait trouvé et dont l’endroit déjanté nous avait fait marrer. Je n’avais pas fait le lien avec l’emplacement du spot de snorkeling, et voilà comme ce joyeux bazar était arrivé.

Heureusement la compagnie chez qui j’avais loué l’excursion bateau m’avait spontanément contacté hier pour annuler parce qu’ils n’avaient pas assez de monde, sauf si je rachetai un billet de plus. Noah était tellement excité à l’idée de faire du snorkeling que j’avais négocié de ramener le coût total à 800 dollars (quand même). Ils avaient accepté. Noah était tombé malade ensuite et j’avais réussi à annuler avec le bon vieux prétexte du Covid juste avant de prendre l’avion hier à 17h20.

Et justement, en parlant de Covid, Noah se réveille bien enfariné de sa fièvre de la nuit avec une très grande soif. Lorsqu’il se met à boire, il trouve l’eau déguelasse (alors que c’est celle qu’il boit depuis 1 semaine). Sur le coup on ne réagit pas trop. Le petit dej est avorté par un nouveau mal de ventre. Je le ramène sur la terrasse de notre chambre, vire le chat du fauteuil qui me regarde avec un air mauvais, et Virginie lui apporte un bol de myrtilles et framboises. Il trouve que les framboises n’ont aucun goût, ou plutôt, si qu’elles ont le même goût que celle des myrtilles. Là on raccroche les wagons…

Mon premier a donné à Virginie il y a 2 jours d’énormes courbatures qui ne l’ont pas lâchées de la journée et une barre à la tête monumentale qui ne s’est estompée qu’hier.

Mon second a donné un énorme mal au ventre et un mal de crane à Noah avec probablement 40 de fièvre.

Mon troisième vient d’oter le goût à Noah.

Mon tout emmerde toute la planète depuis 2 ans.

Je suis, je suis …. Le Covid bien sûr.

Plus par soucis des autres que pour nous qui en sommes déjà convaincus, on sort l’auto test.

Et étrangement, une seule barre apparaît 5 minutes après le test. Virginie post rationalise sur le fait que Noah a déjà eu ça il y a 1 mois quand le nain de Marie nous avait tous refilé ses maladies du moment (un peu comme quand elle t’explique qu’il n’a pas de poux mais que c’est l’humidité qui lui fait se gratter la tête). Mais ça ne dure que 5 minutes car quand elle retourne à la salle de bain, une très légère mais très chiante seconde bande pointe le bout de son nez sur l’auto-test.

Et voilà Noah qui se plaint à nouveau du ventre alors que finalement il est sorti de sa nuit sans médoc. 10 minutes après, il est à nouveau endormi recroquevillé dans le lit. Il se réveille 1h après, pour se rendormir une seconde fois 5 minutes plus tard après avoir accepté de prendre un Doliprane. Il est 9h30, on est un peu dans la mouise.

Qu’est-ce qu’on va dire à la babacool party ? c’est pile ou face avec cette population. Soit ils partent en courant effrayés, soit ils t’expliquent que c’est la nature et que ce n’est pas grave. Dans le doute, on garde cela pour nous pour éviter de se faire expulser manu militari si on est tombé sur la mauvaise communauté en se disant qu’on ne le mettra juste pas en contact avec eux.
Deuxième question. Comment va-t-on va gérer ce bordel alors qu’on change d’endroit tous les 2 jours.

Heureusement, super Noah va nous sortir de notre dilemme car au deuxième réveil, il n’a plus qu’une envie c’est d’aller manger italien dans un restaurant. On se dit que vu qu’il n’a plus de gout il sera peut-être moins difficile pour manger du coup… Ou pas…

Le temps de se mettre en route, on fait le tour du Dragon Fly ranch à la lumière du jour et c’est quand même assez canon dans son style. Tout est fait de bric et de broc, en mode cabane dans les arbres tellement chaque bloc est superposé l’un à l’autre sans cohérence évidente. Les filles à poil d’hier bossent au ranch et sont sans surprises totalement perchées et blanches comme tous les herbivores sans gluten.

Heureusement, les chiens, les chats , les canards qui se baladent n’importe et les geckos verts qui courent partout sur la terrasse le détournent un peu l’attention de notre petit Noah et le voici enfin revigoré avec l’envie de faire des choses.

Vers 11h on décide qu’il faut tous se bouger et on se met en route pour une pizzeria. Sur place ses multiples victoires au Uno vont tellement le galvaniser que malgré une petite pluie qui s’est abattue pendant qu’on déjeunait, Noah n’a plus qu’une idée en tête après avoir mangé, partir en snorkeling voir les poissons et les tortues.

Et quand je dis qu’une idée en tête c’est qu’il ne lâchera pas l’affaire, retournant tous nos arguments contre nous en nous rappelant qu’il s’est quand même super bien géré depuis hier et que s’il dit qu’il peut faire du snorkeling, c’est qu’il peut vraiment le faire.

Nous voilà ainsi repartis au Dragon fly récupérer nos affaires de snorkeling, direction « 2 steps », la plage de Honaunau – Napoopoo bay située donc à 5 minutes en voiture et non à 2h de route et 3h de bateau comme je le pensais.

Si la plage s’appelle 2 steps, c’est que pour se jeter à l’eau sur le spot de snorkeling, il y a 2 marches naturelles qui facilitent l’entrée et la sortie sur le front rocheux. C’est le côté pratique des anglo-saxons.. Nous, on dit espadon, eux swordfish. C’est quand même plus simple à mémoriser..

La zone de snorkeling de 2 steps était notée comme réservée aux snorkelers avertis, mais à observer les adultes qui entrent et sortent, je me dis qu’il n’y a aucune raison que Noah n’y arrive pas si je reste à côté de lui. Et en effet, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nous voici assis sur la première marche, Noah avec son masque et tubas, prêt à pousser du pied contre le rocher au prochain reflux d’une grosse vague pour s’éloigner du bord en sécurité. Bon après, des enfants, on en a vu aucun faire du snorkeling, ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir un poisson dans la famille.

Hop c’est fait, une fois éloigné des rochers et du reflux, Noah part dare-dare à la chasse aux poissons, notamment après les chirurgiens jaunes qui sont légions ici.

Notre covidé qui était quand même bien mal en point il n’y a pas 3 heures va nous faire 25 minutes de snorkeling dans la houle avec le même enthousiasme qu’hier tandis que je m’épuise à le suivre et à vérifier qu’il ne se laisse pas entraîner dans les rochers par le ressac.

Virginie nous rejoint. A 2 c’est plus facile de suivre notre petit intrépide car ça bouge pas mal quand même et personne n’a de palmes..

Avant qu’il ne manifeste un coup de mou, on l’encourage à sortir et c’est enroulé dans son super poncho de surfer qu’il se remet à sa grande passion, l’observation des vagues contre les rochers, avec un plus une nuée de poissons chirurgiens visibles du bord.

Quand on émet enfin l’idée d’aller se reposer, Noah repart de plus belle avec l’envie de refaire du snorkeling mais du côté plage car il espère depuis ce matin nager avec des tortues. On y retourne donc et même si on n’en verra malheureusement pas, il sera ravi de voir des poissons coffres, des poissons trompettes, des poissons ratons laveurs et pléthore d’autres poissons qu’on n’a pas réussi à identifier.

Voilà, contre toute attente, il est presque 17h, et on a fait une journée presque normale ce qui, vu l’état de Noah ce matin était mais alors très loin d’être gagné.

D’ailleurs sitôt de retour au Dragon Fly, il s’affale à nouveau dans le lit avec des maux de ventre. On avait prévu le coup en prenant de quoi manger sur la terrasse du Dragon fly, mais pas prévu que les poke bowls seraient aussi déguelasse. Noah est à nouveau un peu ko, donc il va goûter du bout des lèvres une salade concombre Noa et des tomates préparées par Virginie, et quelques myrtilles.

Bon point, il semblerait qu’il retrouve le goût. Il a fait la différence entre tomates et myrtilles. Ouf. 19h, Noah dort, 19h30 je dors, 19h40, Virginie dort. Le concert de grenouilles reprend, mais je crois qu’on est trop rincé de nos émotions du jour pour que cela trouble cette fois notre sommeil. Je crois même pouvoir dire que cela nous a bercé.

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