Après 2h30 de route pour rallier Mendoza, on s’envole pour Buenos Aires. L’aéroport domestique est presque dans la ville, donc on prend nos quartiers dans un appart hotel dans le quartier de Palermo.
J’avais un peu merdouillé dans les dates (il faut dire qu’en octobre je réservais 4 hôtels par jour) et heureusement que j’avais rechecké la veille, car ma petite astuce qui consistait à décaler automatiquement tous les vols, hotels, excursions en fonction de la date d’arrivée dans le pays c’était retourné contre moi et en modifiant le vol pour le Brésil, il m’avait changé les dates de Buenos Aires mais poi j’avais oublié de le changer dans ma réservation sur booking. Résultat nous étions attendus 2 jours plus tard à Buenos Aires et notre système de dépose de sac à l’arrivée dans chaque pays nous aurait royalement livré notre sac à l’appart’hotel après notre départ d’Argentine. Ce petit recalage de planning fait, on décide pour l’après-midi de se faire un tour dans le quartier de San Telmo pour une mini séance shopping. Virginie a repéré 2-3 boutiques, et c’est l’occasion de déambuler dans le vieux Buenos Aires. Sur une place, un peu de musique, un couple qui danse le tango. Difficile d’intéresser Noah qui préfère courir sur la place et crapahuter dans tous les sens même si mine de rien, on l’a surpris en train d’observer quelques pas de danse entre 2 sprints autour de la place.
J’entraîne ensuite Noah dans un marché couvert pendant que Virginie est dans une boutique. Comme à son habitude, il part bille en tête, perdu dans ses pensées et sans regarder si on le suit. Le parfait cocktail pour se perdre. J’essaye de lui inculquer depuis quelque temps déjà l’esprit d’équipe : Papa, Maman, Noah c’est une équipe, donc on ne laisse pas tomber l’équipe. Donc on regarde ou sont les membres de l’équipe et on ne les perds pas de vu, c’est compris ? Parfois ça marche, mais aujourd’hui, pas du tout. Il est un poil trop insouciant à mon gout de papa poule, du coup je hausse le ton alors qu’on s’est enfoncé au fin fond du marché couvert avec Virginie qui n’a pas de moyen de nous joindre par téléphone et lui fait la leçon. “Tu vois maintenant, comment tu fais pour retrouver maman maintenant que tu as été n’importe où sans réfléchir ni te retourner pour savoir si on est derrière toi ? “. Il me regarde avec son petit air mi narquois mi interrogateur et me dis “t’inquiètes pas papa”. Il repart en arrière, emprunte à 2 reprises une mauvais allée, puis s’arrête spontanément en disant non c’est pas par là, puis retrouve le chemin, le commente en disant “je suis passé par là”, “j’ai couru là”. Il sort du marché couvert et me pointe fièrement à 30m dans la rue sur la gauche l’endroit de la boutique où on a laissé Virginie.
Bon, ok, tu as un putain de sens de l’orientation à 3 ans, et tu savais très bien où tu étais. Esprit d’équipe zéro, mais pour le reste, ok tu assures.
Il est 20h, on a réservé un restau de viande (on ne mange que ça depuis qu’on est en Argentine, mais il faut dire qu’ils ont vraiment une viande incroyable quel que soit l’endroit où l’on aille). Direction Puerto Madero, le quartier des quais qui ont été réhabilités il y a plus d’une dizaine d’années. On y avait été avec Virginie il y a près de 8 ans et on avait aimé le côté calme du lieu avec ses grues de chantier qui ont été conservées et ses restaus qui bordent les quais.
En sortant du restau où on s’est régalé, un gars joue du saxophone. Noah s’arrête devant, captivé Par la musique. On lui glisse un petit billet dans l’étui de son instrument et Noah se met à danser seul, puis invite Virginie en lui disant “viens maman on va danser un tango”. Comme quoi mine de rien, il avait bien observé le couple qui dansait tout à l’heure sur la place. Les voila tous les 2 en train de danser sur l’air de la Bohème au milieu du quai.
En repartant, Noah se dirige vers l’étui du musicien pour reprendre le billet qu’on avait donné ainsi que quelques autres piécettes. Le gars le rattrape juste à temps.
23h on rentre. Rituel du soir où l’on se raconte notre journée dans le lit et ou l’on recueille les idées de Noah sur ce qu’il a retenu, aimé. Parfois il nous corrige quand on va trop vite et qu’on ne raconte pas un évènement qui pour lui a eu de l’importance.
23h30, il finit par s’endormir. Parfois on oublie que Noah n’a que 3 ans. Il tient bien la distance le bougre.
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