Le vol d’un peu moins de 3h pour cape Town ne partant qu’à 13h20, avec l’heure de route pour rejoindre l’aéroport, on n’a besoin de quitter Hazyview qu’à 11h. On en profite donc pour aller au Perry’s bridge reptile park. Pourquoi ? Parce qu’il est littéralement à 30 mètres de notre hôtel et qu’il ouvre à 10h et que les animaux, mêmes les reptiles, c’est sympa.

Et bien on s’est bien marré, et sans forcer, on y a passé 1 bonne heure entre les serpents tous plus venimeux les uns que les autres, le caméléon, l’iguane, les crocodiles, les tortues. Pile ce qu’il fallait pour faire quelque chose avant de prendre l’avion.

Mention spéciale aux 2 spécimens qui ont clairement inspiré Harry Potter : Aragog l’araignée et Trévor le crapaud de Neville. Bien dégueux les deux. 

Sur la route de l’aéroport (Perry’s bridge est à 1h de route de l’aéroport de Kruger Mpumalanga à quelques encablures de Neslpruit) on repasse devant des exploitations forestières à perte de vue, et c’’est dans une fluidité totale qu’on embarque et qu’on atterri avec 20 minutes d’avance sur l’horaire indiqué.

Sauf qu’il y a toujours un « mais ». Alors qu’on partait chercher notre nouvelle voiture de location, on se faisait interpeller par des français qui par solidarité nationale et ayant entendu la voix mélodieuse de Noah qui crie quand même passablement tout le temps à tue-tête quand il est enthousiaste (et il est très enthousiaste en vacances) nous indique, vidéo youtube à l’appui, qu’une manifestation de taxi bloquant l’autoroute est entrain de virer au vinaigre avec les forces de polices qui essayent de déloger les manifestants à la mode africaine (c’est-à-dire au fusil). Et oui, quand je pense à Darmarin, notre ministre de l’intérieur, qui en prend plein la figure pour 3 flashball, ici ils ne s’encombrent pas de ce genre de détails. Bref, eux vont attendre à l’aéroport en sécurité.

Je lui dit qu’on va quand même aller chercher notre voiture et qu’on restera aussi probablement sagement à l’aéroport, mais vu qu’il est 16h passé et qu’il fait nuit à 18h on hésite un peu entre attendre et partir quand même. Google nous a trouvé un itinéraire bis qui met 1H10 au lieu des 40 min de ce matin ce qui ne me semble pas déraisonnable, et je prends le soin de vérifier avec la nana de la location de voiture si cet itinéraire bis est safe ce qu’elle me confirme. Virginie non plus n’a pas envie d’attendre donc on part tous faire un pipi au cas où ça durerait plus longtemps que prévu et on fait confiance à Google maps pour la suite.

Très vite, on tombe dans les embouteillages annoncés. On voit sur l’autoroute une voiture qui roule doucement, mais à contre sens, et des centaines de gens à pieds partout autour de la bretelle d’accès à l’autoroute. Les véhicules de police nous dépassent de chaque côté.

Google nous indique de ne pas prendre l’autoroute, mais de longer celui-ci via une parallèle à l’autoroute un peu plus loin qui ne fait qu’un détour de 20 minutes.

Alors qu’on arrive dans un carrefour qui s’est transformé en véritable capharnaüm, on voit des flics à pied qui se dirigent vers certains véhicules, les arrêtent et parlent avec les conducteurs avec de grands gestes.  Ce qui nous semble au début être des contrôles aléatoires s’avèrent en fait cibler les véhicules de touristes. Et oui, à notre grand étonnement, on ressemble à des touristes.

Il nous demande où on va, je lui indique que je vais prendre la prochaine route parallèle à l’autoroute vu qu’on nous a dit que celui-ci était fermé, et là il m’interdit formellement de le faire et nous renvoie sur la bretelle de l’autoroute. Je lui demande si celui-ci n’est pas fermé. Il me répond que oui mais plus loin et surtout qu’il est formellement interdit de prendre l’itinéraire que je m’apprêtais à prendre. La raison ? Qu’ il n’a d’ailleurs pas formulé lorsqu’il nous a dévié de notre trajectoire, c’est qu’on se dirigeait à travers l’un des nombreux Township de Cape Town (la favella sud africaine) et qu’en tant que touriste, on n’en serait jamais ressorti.

On s’engouffre donc dans la bretelle, Google réactualise instantanément le temps de trajet, on vient de prendre 40 minutes de plus, puis 1n puis 1h20.

Mais on n’a pas vraiment le temps de pester contre le policier. En effet, conduire en Afrique du Sud s’avère une sinécure à côté de la Sicile – qui était pourtant une sorte d’Everest de la mauvaise conduite à équivalence avec le Bouthan. Ici, les voitures qui te doublent sur la bande d’arrêt d’urgence, se font elles même doubler par celles qui passent sur l’herbe. Autour de nous, les gens sont entassés à 10 par voiture, et pour couronner le tout, on voit passer à peu près tous les types de véhicules de police et de gendarmerie qui nous doublent (la police normale, la brigade de sécurité, la police de la route, du métro et même à la fin un camion du genre de la BRI). Enfin,  nous doublent quand les autres conducteurs les laissent passer car malgré les gyrophares et les sirènes, tout le monde a l’air de s’en foutre mais alors d’une force… Et toute cette armada armée se dirige devant nous pour mater la rébellion. Parfait !

Et au cas où on pense que ce n’est pas suffisant, des centaines de personnes marchent le long de l’autoroute, lui-même bordé de ces fameux township où les barrières ont souvent été désossées pour contribuer à la construction des abris en tôle.

Je vous passe les 2h et quelques de route qu’on va faire dans ce bordel, jusqu’à ce qu’on finisse par prendre le risque de sortir de l’autoroute après avoir refusé moultes raccourcis proposés par Google quand en vue d’avion je vois sur Google qu’on est au milieu des township. Le tout avec Noah qui pour une fois a décidé d’être un brin pénible alternant les « Je m’ennuie » avec les « j’ai faim ».

On arrivera finalement en un seul morceau à 18h30 bien tassé, à notre hôtel l’Ocean View House en bord de mer un peu en dehors de Cape Town près de Camp’s bay, et on trouvera même le moyen de repartir aller dîner dans un steak house à côté, le Hussar Grill Camps’ bay.

Il faudra même batailler avec Noah pour y aller en voiture car il s’était mis en tête de vouloir y aller à pied (on avait fini par accepter qu’il joue à Minecraft sur l’ipad dans la voiture pour gérer la situation de crise et cela lui avait donné mal au cœur). Il faut dire que j’avais demandé au gars de l’hôtel si on pouvait y aller à pied et il m’avait gentiment répondu « euh non, je ne crois pas là ». En même temps vu que tout est barricadé avec des clôtures électrifiées, se balader de nuit à pied, comment dire… c’était sûrement pas indiqué.

En revanche une fois dans le steak house, on s’est régalé et Noah a commencé ses tournées de Virgin Cocktail, qu’il a poursuivi ensuite tout le séjour.

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