Vous le croirez ou non, mais on a plutôt bien dormi. Passé la difficulté à trouver le sommeil, décalage horaire oblige, on a enquillé une nuit complète comme des bébés jusqu’au chant du coq à 6h15.

Au programme aujourd’hui,  éléphants, tubing, et peut-être une marche dans la jungle, mais je n’ai pas compris si on parlait d’une demi-heure de marche ou de plusieurs heures ce qui a quand même son importance pour préparer ses affaires… J’ai bien essayé de demander à Panji s’il fallait mettre des pantalons pour la jungle, mais il m’a répondu qu’on allait effectivement voir des éléphants, donc j’ai arrêté de poser des questions.

Côté fringues, on a joué placé. Chaussures de rando et tong en backup, short qui sèche vite,  maillot de bain, t-shirt anti-UV et t-shirt léger. On verra bien, mais du coup on est chargés comme des mules pour changer.

On part à pied à la rencontre de nos éléphants en traversant le pont d’hier, puis en longeant la rivière e bord de route. L’occasion de vérifier que les cheveux bouclés ont décidément la côte en Asie. J’avais raconté à Noah avant notre départ comment au Bouthan il y a 20 ans Virginie avait créé une mini-émeute au pied d’un bouddha haut de 60 mètres quand des jeunes filles s’étaient précipitées sur elle, délaissant le Boudha pourtant objet de 1 heure de queu pour se faire prendre en photo avec elle, pensant qu’elle était Nicole Kidman (et moi par ricochet Tom Cruise). Là, on se fait alpaguer sur le chemin par 3 jeunes filles qui veulent se faire prendre en photo avec nous. Pas besoin de Axe pour laisser le charme agir, Noah et Vigrinie ont des boucles !

Cette petite marche de 20 minutes suffit amplement pour nous dégourdir les jambes et nous faire remonter la rivière jusqu’à un autre pont. là une petite, mais bien réelle rangée de boutique touristique nous attendent, ce qui inquiète toujours un peu.  Mais si Lao tse disait “là ou il y a une voie, il y a un chemin”, on pourrait en Indonésie dire « la où il y a un pont le bonheur n’est pas loin », car une fois traversé un nouveau pont suspendu pour rejoindre l’autre côté de la rivière, les symboles du marketing touristiques ont disparu et on aperçoit nos premiers éléphants.

Il y a un peu de monde, majoritairement des touristes indonésiens ou du moins asiatiques d’ailleurs, qui se répartissent naturellement le long de la grève, là ou des rangers et des éléphants se sont dispersés le long de la rivière.

En Asie, les éléphants sont domestiqués, donc rien à voir avec l’Afrique. Ils aident l’homme dans les différentes tâches, donc il n’y a rien de non naturel à se retrouver au milieu d’eux. On ne vient pas découvrir des éléphants en pleine nature mais voir comment ils interagissent avec l’homme. Ils sont plus petits que leurs homologues africains, mais malgré leur puissance tu sens une grande maitrise et douceur dans leurs gestes à notre égard et tant mieux parce qu’on voit bien qu’il y a de la puissance sous le capot rien que lors des contacts entre nos mains et leur trompe.

Notre éléphant se couche dans l’eau, et vas y qu’on est bon pour une séance de gratouilles avec une brosse, qu’on l’asperge d’eau et qu’on lui donne à manger tandis que lui communique avec toi via sa trompe. Toucher un éléphant au niveau de la sensation c’est exactement la texture que l’on imagine pour un pachyderme, un peu comme du caoutchouc ridé, aussi, il y a une espèce de confiance naturelle qui s’installe.

Seule aspérité étonnante qu’on n’avait jamais remarqué, ses cheveux. Il a des poils durs éparses sur le crâne genre implants fraîchement ajoutés pour corriger une calvitie précoce qui au toucher est dès plus perturbant.

A la fin, on ne résiste pas vu la chaleur à une séance de douche d’éléphants qui sur ordre du ranger aspire de l’eau et t’éclabousse avec sa trompe. Noah a évidemment adoré.

A peine a-t-on quitté nos éléphants qu’on rejoint à pied un bras de la rivière pour aller faire du tubing, comprendre descendre la rivière sur des grands pneus. Noah accepte d’arrimer sa bouée avec celle du guide (il voulait descendre seul comme nous ce qu’on a refusé car ne comprenant rien à ce que nous raconte Panji, impossible de savoir si on est bon pour une promenade de santé où si on fonce vers les rapides du Zimbabwe.

Au final c’est très smooth comme descente. L’occasion d’une bonne séance de détente en se laissant dériver le long de la rivière sans trop souffrir du soleil, et qui va petit à petit nous ramener jusqu’en bas de notre hôtel ou on s’était baigné la veille au soir.

Sauf que là, changement d ‘ambiance, l’espace s’est totalement métamorphosé. Des tentes ont fleuri un peu partout sur la berge. Les locaux sont venus profiter de l’eau pour le we et des barbecues se sont improvisés un peu partout. Ca me rappelle un peu l’ambiance brésilienne qu’on avait vécu lorsque la seule route qu’on pouvait empruntée avait été barrée pour 4h et qu’on avait ainsi assisté à une course de cross près de la rivière où tout le village s’tait donné rdv pour une après-midi dominicale en bord de rivière. C’est ambiance locale bon enfant, barbecue, pique-nique est super. Les indonésiens sont super avenants, on se sent bien.

On va ainsi arpenter le bras de la rivière de long en large alternant entre des passages les pieds dans l’eau à d’autres ou on doit continuer avec de l’eau jusqu’à la taille ; une petite cascade, des sources chaudes de souffre et le nouveau kif de Noah, le saut dans la rivière en escaladant des rochers. Dicky un jeune d’une petite vingtaine d’années qui était notre apprenti guide lors du Tubing va prendre Noah sous son aile et lui montrer où il peut sauter et où il ne doit surtout pas le faire. Noah en confiance, va ainsi faire ses premiers sauts, sautant de promontoires de plus en plus haut pas, jusqu’à ce qu’un excès de confiance lui fasse tenter un plongeon plutôt qu’un saut, qui va s’avérer être un demi plat plutôt qu’un plongeon d’ailler et qui va bien lui rougir les cuisses quelque temps.

On pique-nique ensuite au bord de la rivière dans un cadre bucolique préparé par le guide avec des plantes et des fleurs trouvés aux alentours, l’occasion d’une petite chasse aux papillons, et on repart pour une nouvelle séance d’une heure de Tubing, cette fois an aval de l’hôtel.

Noah s’est cette fois encordé avec 3 guides et nous a totalement délaissé pour aller vivre sa vie, nous laissant en amoureux. Notre guide s’est lui endormi sur sa bouée. Laissés à nous-même, on frôle le mini incident sur ce qui n’est pourtant qu’un tout petit rapide. Visiblement on ne l’a pas pris assez à l’extérieur (en même temps on ne nous a rien dit, donc on ne risquait pas de savoir) et quand le gars nous a vu sur le point de partir dedans mal embarqué il a sauté de sa bouée et s’est mis à courir vers nous comme s’il allait nous arriver une catastrophe.

De toute façon c’était trop tard, on était déjà engagé, donc on a pris le rapide comme on pouvait. Virginie a un peu râpé son pied mais rien de bien méchant.

Hormis ce mini épisode, le plus clair du temps a été passé à profiter du paysage et à dériver au fil du courant dans nos bouées.

Retour au lodge, après 30 minutes de marche sur de la route normale. Je ne sais pas où il a sorti sa marche dans la jungle, Panji, mais du coup on a un peu traîné toute la journée nos chaussures de rando pour rien, même si dans les faits ce sont plutôt les guides qui ont du les mettre dans des sacs de plastique quand on descendait la rivière. Juste avant d’arriver un petit attroupement de locaux qui regardent en haut d’un arbre. c’est un orang outan. Ils n’en voient jamais ici. Il faudra nous croire sur parole car à 30 mètres dans l’arbre, endormi dans son “nid” à contrejour avec l’iphone, la photo ,’a aucun intéret. Juste le plaisir des yeux.

A peine rentrés à l’hôtel que Noah est reparti faire des plongeons avec Dicky. On finira pas les retrouver une demi-heure plus tard, Noah écumant les spots de saut et les sources chaudes au milieu des locaux. Facile à repérer, c’est le point blanc (qui commence à virer à la couleur biscotte d’ailleurs) avec les cheveux blonds et bouclés. Un phare dans la nuit.

En tout cas en rentrant dans la chambre, Noah a totalement changé d’avis sur l’hôtel. Maintenant il le kiffe grave. Ok il y a pas la clim, ce n’est pas aseptisé, la piaule est objectivement rudimentaire, mais « Tu te rends compte papa ? Un hôtel où on peut être dans la rivière toute la journée et voir des éléphants ??? ».

23h30 je suis toujours dans mon lit de petit ours pendant que ca papote toujours dans le lit d’à côté. Noah et Virginie se racontent leur vie. « c’est pas fini les enfants ? Il est l’heure de se coucher ! ». 5 minute plus tard ça roupille sec.

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