Journée de transition. Départ 9h30 de Sao Luis pour Manaus. A vol d’oiseau ce n’est pas si loin que cela, mais comme souvent au Brésil, il n’y a aucun vol direct, donc on va devoir passer par Fortaleza (1h et quelques de vol), puis prendre ensuite une correspondance pour Manaus, qui ne fait pas 2h de vol comme je le pensais, mais 3h car il y a 1 heure de décalage horaire entre les 2 régions. C’est quand même un peu ballot, car de Fortaleza on va quasiment survoler Sao Luis pour rallier Manaus, mais bon, c’est comme cela.

Pas grand-chose à signaler sinon à part que chaque correspondance comporte un risque de perte de bagage, et alors qu’on se faisait justement la réflexion avec Virginie en attendant les nôtres à Manaus, que cela faisait finalement un bout de temps que cela ne nous était pas arrivé, ben bien sûr, ils nous en ont perdu un, en l’occurrence le mien, ce qui est plutôt inhabituel car d’habitude dans ces cas-là, ils perdent tout.

Mais élément rassurant, Ils avaient l’air bien au courant du truc car un membre du personnel au sol est direct venu nous voir alors qu’on attendait le second bagage en me demandant si j’étais bien Frédéric (alors comme cela je porte sur ma tête le fait que je ne suis pas brésilien !). Bref, le bagage devrait arriver a priori par le vol de 1H du matin dans la nuit, et ils nous l’acheminerait à l’hôtel dans la foulée.

Ce serait mieux car on part à 7h pour le fin fond de l’Amazonie ensuite. Mais pas de grande inquiétude de notre part. C’est vrai que c’est mieux quand ils prennent les devants que quand ils te regardent avec des yeux ronds en étant persuadés qu’il n’y a pas de bagage perdu. En plus c’est le mien qui est perdu, donc Noah et Virginie sont tranquilles.

Avec ce léger contre-temps, on arrive à Manaus sur les coups de 18h. Que dire de Manaus ? Ben honnêtement, on n’a pas eu le temps de voir grand-chose, mais entre le trajet de l’aéroport et les environs direct de l’opéra, je dirai. Lisbonne il y a 10 ans (c’est-à-dire la moitié des maisons et immeubles abandonnés et en ruine en attendant que l’économie reparte), quelques très beaux monuments de style portugais, des grandes fresques taggées, et l’impression que une rue sur deux tu n’en sortiras pas indemne si tu y vas à pied, mais que tu dois quand même pouvoir visiter la ville si tu sais où ne pas aller. je ne suis pas clair ? ça ne m’étonne pas.

De toute façon, on va pas avoir le temps de visiter en arrivant à 18h et en repartant à 7h demain matin.  En tout cas, On est idéalement situé au Juma opéra Hôtel, qui, comme son nom l’indique, se situe exactement en face de l’opéra historique de Manaus. L’hôtel pour le coup est plein de charme et ça tombe bien qu’on soit là, car on a réservé un concert de Jazz à l’opéra de Manaus ce soir. Pas possible de faire plus près.

Le ventre de Virginie gargouille de faim. Je la connais, si je ne lui trouve pas à manger tout de suite, ça va grincer dans les chaumières. Je vois sur la grande place de l’opéra un café qui a l’air super bien noté. On se dirige là-bas, et pendant qu’on attend une table, on part avec Noah en quête d’une pharmacie pour acheter l’indispensable perdu dans le bagage : nos brosses à dents et l’anti-moustique.  Le temps de revenir, Virginie est installée. On commande auprès d’un serveur Haïtien – qui parle donc français -. Beignets de crevettes, assiettes mixte de grillades, cocktail avec alcool pour moi et limonade pour les 2 enfants. On est bien. L’ambiance est musicale.

On se régale aussi, même si on doit un peu accélérer sur la fin pour ne pas être en retard au spectacle. Mais comme tout est à côté… Noah est le plus chic de nous trois pour l’occasion. Virginie vient après tout juste, car pour changer elle s’est faite une grosse tache sur son pantalon rose en se goinfrant à table ; Et moi, ben, même si un rien m’habille, vu que je n’ai plus d’affaires, je suis comme je suis.

La salle de spectacle est magnifique. Je pensais qu’on aurait des places pourries vu qu’elles avaient coûté 35 € à nous trois, et encore sans prendre de tarif enfant pour Noah.

En fait, elles sont géniales. Une loge au 1er étage juste pour nous et située juste dans l’axe avec la vue sur les mains du pianiste. Ah oui, parce que j’ai oublié de vous dire que la première partie du spectacle c’est un solo jazz de pianiste. La seconde partie après l’entracte, on ne le savait pas, mais c’était un groupe de jazz avec une chanteuse.

La salle a été refaite il y a une vingtaine d’années. C’est un style Louis XIII majoritairement avec quelques imports d’Italie, notamment de nombreux lustres en verre de Murano.

Noah adore le début. Il semble subjugué par la vitesse à laquelle les doigts du pianiste parcourent le piano. Puis après 20 minutes, il dit à Virginie, « Maman, avec cette musique j’ai l’impression d‘être comme dans un rêve ». La suite était presque prévisible. Il est tombé dans les bras de Morphée, puis ceux de Virginie, puis les miens.

Arrivé à l’entracte, il dormait plus que profondément. Virginie va chercher de l’eau. On est quand même aux portes de l’Amazonie, donc question humidité et chaleur on est servi, même s’il y a une forme de rafraichissement dans cette salle qui la rend presque plus agréable que les salles parisiennes (en même temps c’est pas difficile).

Mon bras s’engourdit méchamment avec le poids de l’enfant. Quand le spectacle reprend, Virginie revient à la lampe torche (les couloirs ne sont pas éclairés dans ce théâtre) et sort de sa culotte… une bouteille d’eau. Pas d’autre moyen de la planquer pour rentrer avec. Elle a dû avoir pitié de moi avec Noah sur les bras.

Cela me permettra de tenir une bonne demi-heure de plus, mais on finit par quitter le spectacle un peu avant la fin pour mettre notre enfant au lit. Demain, on part à 7h du matin pour l’Amazonie. Donc réveil 6h avec le bagage a gérer selon qu’il sera ou non arrivé dans la nuit.

%d blogueurs aiment cette page :