Œuvre sans titre

Ce billet pourrait vous apparaître comme une ombre sur un tableau, mais après tout, on n’est pas toujours obligé d’écrire pour divertir ou parler de ce qu’on fait mais aussi sur ce qu’on ressent. Je suis dans l’avion, on traverse l’Argentine vers Buenos Aires puis Mendoza.

Je viens de tourner la dernière page du livre Vers la beauté de Stéphane Foenkinos, auteur notamment de la Délicatesse, du Potentiel érotique de ma femme ou encore de Charlotte, que j’affectionne beaucoup. Séduite par le titre, je l’avais offert l’été dernier à ma maman que je regrettais voir moins lire. Sans trop savoir de quoi il s’agissait. Le synopsis évoquait l’histoire d’un mec, professeur des beaux-arts à Lyon spécialiste de Modigliani qui postulait pour être gardien de salle au musée d’Orsay. Le pitch m’a plu : j’aime Modigliani, le décalage du mec clairement surqualifié pour un job figé, et parler d’art fait toujours du bien.

Moi aussi, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas fini un livre. Retour en fanfare sur la scène littéraire, je l’ai fini en pleurant alors même que l’auteur avait eu la délicatesse de me prévenir de l’épilogue à la page 71. Prise dans le fil de l’histoire et débranchée par les fuites de mon esprit, j’ai plongé cœur baissé dans un dénouement que je ne souhaitais inconsciemment peut-être pas.

J’avais oublié que la lecture pouvait provoquer ce type d’émotion et je ne me souviens d’ailleurs pas avoir déjà pleuré. Pourtant, je ne dirais pas qu’il s’agit là d’une histoire incroyable dans un style incroyable  ; je pense juste que c’est moi, Camille*, à un instant T. Une magie.

« Camille n’y avait jamais vraiment songé mais sa mère avait raison, il y avait dans son attraction davantage qu’une envie de connaissance. Son désir était organique ; elle voulait créer. »

Pour finir sur une note joyeuse, Foenkinos est toujours excellent pour parler des relations amoureuses. En deux idées simples et sans volonté érotique : il raconte bien le sentiment et il me fait du bien.

Et puisque tout parle d’art, place à l’artiste.

*personnage à l’origine de mon trouble

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