La TERRE DE FEU.. Noah en parle depuis des mois avec une excitation non feinte. Il faut dire que rien que le nom est de nature à développper son imaginaire. De notre côté, on a tellement lu dans les guides qu’il n’y avait en fait pas de rando réellement extraordinaire dans ce parc, surtout quand on revient de Torres del Paine, qu’au vu du temps peu clément annoncé, on a décidé de voir le parc de la Terre de Feu dans le petit train historique del fin del mundo.

Et la aussi, on va passer un bon moment car c’est super bien fait. Bien sur c’est touristique. Les cars sur le parking situés devant la gare, pourtant située à 20km d’Ushuaia, te le rappellent tout de suite, mais ensuite le soucis du détail pour te faire vivre cette expérience du passé prend le pas sur ce petit désagrément.

Ils ont réparé les locomotives d’époque et les font fonctionner à l’ancienne. Avant d’accéder au quai tu vois les cheminots s’afférer sur les locomotives pour les réparer, les contrôler, graisser les pièces, refaire le plein d’eau et de bois ou de charbon selon les modèles. Ces machines de précisions ne recquièrent rien de moins que la perfection pour fonctionner. Et tout ce petit monde s’affère autour des locomotives avec fierté et professionnalisme.

Voir cela à travers les yeux ébahis de Noah et de sa passion pour les trains Est un régal. Il est tellement fier de Tenir entre ses petites mains le précieux sésame qui va lui donner le droit de monter dans le train.

Après avoir admiré notre train sur le quai, dès qu’on rentre dans notre petit wagon, il n’a plus qu’une idée en tête, savoir quand est-ce qu’on démarre et voir le panache de fumée blanc s’échapper de la locomotive.

Notre seul compagnon de route dans notre wagon est un jeune chinois qui visite l’Amérique du Sud pendant 1 an. Très discret. On papote un peu et son visage s’éclaire quand il apprend qu’on a déjà été à Chengdu, sa ville natale.

Puis le train démarre dans un panache de vapeur à une lenteur qui pourra paraître exaspérante à certains, mais qui n’est pas pour nous déplaire, nous qui voyageons à un rythme effréné, d’autant que les explications données Pendant le voyage sont intéressantes et que Noah, obnubilé par le mouvement du train, est sage.

Initialement, Ushuaïa servait de bagne pour exiler les prisonniers dangereux et/ou politique de l’Argentine. Ces derniers devaient couper du bois dans les plaines pendant la durée de leur peine. Pour faciliter leur travail, ce train a été construit pour les acheminer vers les plaines, puis pour ramener le bois qu’ils débitaient vers Ushuaia. On traverse d’ailleurs des plaines entières dont on voit les restes des troncs coupés, témoin du travail passé et de la lenteur de la végétation ici pour repousser.

Aucun prisonnier n’a réellement réussi à s’échapper de ce bagne. L’un des rares qui a fini par être retrouvé mort gelé a donné son nom à la rivière du coin (son nom m’échappe).

Après une trentaine de minutes, on s’arrête brièvement à une gare ; l’occasion pour les touristes de se photographier entre eux les 5 premières minutes devant la locomotive avant d’aller se jeter sur la boutique à souvenir non loin de là. Sans grande surprise, après avoir tranquillement patienté, le quai devient désert et on envoie Noah à la locomotive négocier la visite de celle-ci. “Noah, laissez le charme agir”. En 3 secondes, il est invité dans la locomotive, bijou de précision, et les 2 cheminots lui montrent le four pour le charbon, le système de refroidissement de l’eau, les pistons… Noah totalement passionné Écoute attentivement, essaye de toucher le four à 600 degrés, puis se met à nous rééxpliquer d’un air très appliqué en martelant chaque syllabe le fonctionnement de la locomotive. Comme souvent en voyage, même dans les lieux touristiques, il suffit de prendre un peu de recul et de ne pas se précipiter pour vivre une belle expérience.

On reprend notre route, Toujours en sillonnant le parc de la terre de fui, puis comble de bonheur, on assiste à un changement d’aiguillage pour permettre de croiser un autre train. Noah est très attentif et nous explique que c’est « comme sur les trains de Noah à la maison ». Rajoutez à cela à mi-parcours un changement de train sur le retour et le bonheur de notre “petit bonhomme” est complet.

En sortant, Noah choisi avec application son marque page à la boutique en insistant non pas pour prendre la plus jolie photo, mais pour prendre celui qui représente exactement le train qu’il a pris aujourd’hui.

On retourne ensuite faire une petite sieste et prendre un bon bain a bulles comme à valloire (Notre rituel à Ushuaia pour se remettre de nos journées sportives), bain qui va finir par déborder de mousse après avoir versé « par inadvertance » toute la bouteille dans le bain.

Ce soir on part dîner chez Volver, le « crabe marteau » local sauf qu’ici le King Crab fait la moitié de la taille de Noah et est vivant. Il va quand même y gouter, et détester. Mais c’est bien, il a goûté.

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