Un peu de culture ne fait jamais de mal parait-il, alors direction Pearl Harbour pour notre dernier jour à Oahu. L’idée du programme de la journée, c’est qu’on a un avion pour Kauai à 17h. Comme Pearl Harbour est à 10 minutes en voiture de l’aéroport, on part après notre petit dej en bord de mer avec toutes nos affaires et on va passer la journée là-bas.
Noah avait bien aimé le musée du Débarquement qu’on avait fait avec sa copine Mathilde. On se dit que Pearl Harbour va en être la version XXL. Et en effet c’est le cas.
Niveau organisation, j’avais lu tout et son contraire. Seule certitude, cela nécessitait un peu de préparation car il y a en réalité 5 sites, dont 3 qui ne sont accessibles que par navette ou bateau.
Il existait donc des pass en fonction des sites que tu veux faire. Comme on a la contrainte de l’avion et que ce n’est pas bien clair de savoir combien te temps nécessite chaque site on naviguait un peu à vue.
Parmi les sites proposés, tu as le Space Mountain de Pearl Harbour – comprendre la visite incontournable du Mémorial de l’USS Arizona qui, lui, nécessite carrément de réserver 1 mois à l’avance le droit d’aller te recueillir dans un monument blanc qui surplombe l’épave du navire éponyme dans laquelle repose encore un bon millier de marines américain et d’où l’on peut apercevoir encore les remontées de fioul qui émanent des cuves du navire.
Inutile de préciser que n’ayant pas imaginé qu’il fallait réserver le mémorial 1 mois à l’avance, on ne fera pas space mountain cette fois. Il nous restait à choisir entre 4 sites. Arpenter l’USS Missouri, visiter le sous-marin Bowfin, faire le musée de l’Aviation, et voir la rétrospective de l’attaque de Pearl Harbour.
On avait tellement lu que c’était blindé de monde, qu’on a opté pour les valeurs sûres de l’USS Missouri et du Bowfin et fait l’impasse sur le musée de l’Aviation. Au final, il n’y avait pas foule-ce qui était très agréable – donc techniquement on aurait pu faire les 3 au pas de course, mais ça, on ne le savait pas.
On commence donc par l’USS Missouri. Je chausse mes lunettes de Maître Capello (paix à son âme) pour vous raconter les quelques anecdotes glanées d’ici de là entre les 3 000 « papa », « papa » d’un Noah survolté qui après 15 minutes connaissait le navire comme sa poche et courait de droite et de gauche excité comme une puce.
L’USS Missouri est un cuirassé entré en service fin 1944, et qui n’était donc pas présent lors de l’attaque de Pearl Harbour. S’il est là aujourd’hui – flottant fièrement en face de l’USS Arizona – après avoir servi jusqu’en 1992 dans les différents conflits mondiaux – c’est pour boucler la boucle.
L’USS Arizona fut le plus grand cuirassé coulé par les Japonais lors de l’attaque à Pearl Harbour et peut à ce titre être considéré comme le déclencheur de l’entrée en guerre des Etats-Unis.
L’USS Missouri fut celui qui mis fin à la seconde guerre mondiale puisque la signature de la capitulation japonaise eu lieu sur le pont du navire dans la baie de Tokyo.
Mais ce n’est pas la seule anecdote qui entoure le Missouri. S’il a joué un tel rôle à la fin de la guerre, il le doit à une série de circonstances. Sa marraine n’est autre que la femme d’un certain sénateur du Missouri – d’où son nom – qui à la faveur du décès début 1945 de Franklin Roosevelt, se retrouva propulsé président des Etats – Unis. Vous l’aurez reconnu, il s’agit de Truman. Truman considérant le Missouri comme « son navire », il exigea que la reddition japonaise se fasse sur celui-ci. Ah, les egos…
Mais si le Missouri était encore là pour jouer ce rôle, il le doit aussi à un heureux hasard. Lors de la bataille d’Okinawa, les Japonais qui ont compris depuis plusieurs mois que seul un miracle les sauverait de la défaite ont recourt aux Kamikazes.
Petit aparté, Kamikaze en japonais signifie « vent divin ». En effet, les Japonais qui n’avaient jusque-là jamais eu à enregistrer une défaite sur leur sol se croient protégés des dieux. N’est-ce pas les Dieux qui à 2 reprises dans leur histoire ont envoyé un typhon détruire les marines des envahisseurs Chinois puis Coréens alors qu’ils s’approchaient de leurs côtes ? D’où l’idée de fanatiser des jeunes de 18 à 23 ans et leur inculquer des rudiments de pilotage pour les envoyer s’écraser avec leurs bombes sur les navires américains à un moment ou la nation japonaise manquait de tout – pétrole, matières premières – Au vent divin de s’abattre à nouveau sur les envahisseurs.
Revenons à nos moutons. L’USS Missouri est engagé dans la bataille d’Okinawa donc et près de 45 navires ont été coulés ou endommagés ces dernières semaines par ces vagues de kamikazes pour laquelle la Navy n’a pas encore trouvé de parade réellement efficace. Un de ces kamikazes arrive par l’arrière, se joue des défenses anti-aériennes et dans un feu dantesque fonce sur l’USS Missouri. Par miracle, l’avion du kamikaze se fracasse non pas sur le pont, ce qui aurait probablement envoyé le navire par le fond, mais sur le flanc du navire. L’avion se disloque. La moitié tombe à la mer avec sa cargaison de bombes qui ainsi n’explosera pas. Le reste sur le pont. L’incendie qui en découle est maîtrisé en quelques minutes et à la fin de la bataille, les marins qui déblaient les restes de l’avion découvrent le corps sans vie du jeune pilote.
Ne sachant qu’en faire, ils interpellent leur commandant qui pour inculquer des valeurs morales à ses soldats leur expliquera que si les Japonais sont bien leurs ennemis de leur vivant, une fois mort, ils ne sont plus l’ennemi mais des Hommes. Il décide donc d’honorer ce jeune soldat ennemi en lui rendant la cérémonie funéraire réservée aux marins. Seul problème, les marins qui périssent en mer sont inhumés dans la mer mais avec leur drapeau. Et bien sûr, pas de drapeau japonais à bord. 6 volontaires iront ainsi coudre durant la nuit un drapeau japonais afin de rendre honneur à ce soldat mort au combat.
Cette anecdote historique sera finalement peu connue car éclipsée le lendemain par l’annonce de la mort de Roosevelt. Mais lors de la cérémonie de capitulation des Japonais, cette histoire, intervenue sur ce bateau même, donnera une signification plus forte au discours de Mac Arthur qui y prônera la réconciliation et la paix alors que les Japonais s’attendaient à une attitude vengeresse des Américains.
Pour revenir à notre visite de l’USS Missouri et des considérations plus triviales, voir les conditions de vie des marins, ça ne fait pas rêver. Quand Virginie a vu la taille de la couchette et surtout de la penderie, elle en a eu un haut le cœur.
On a pu arpenter ce cuirassé long de 270 mètres de long, pouvant se déplacer à 33 nœuds (61 Km/h) et hébergeant jusqu’à 3 000 marines en long et en large. L’ancre dont les maillons faisaient 2 fois la taille de Noah, les espaces exigues de cette petite ville flottante avec ses cuisines, ses dortoirs, ses espaces administratifs pour planifier votre carrière…
Noah, lui, retiendra surtout les 9 canons de 406 mm tirant jusqu’à 40 kilomètres au rythme de 9 coups toutes les 30 secondes, ce qui fait qu’avant même que le premier obus ait touché sa cible, 27 autres sont en chemin pour finir le travail. Et pour réussir ce petit miracle ? Pas moins de 91 marins étaient affectés par canon pour le charger en 30 secondes.
Moralité ? Don’t F…ck with the Americans.
Après cette longue visite sur l’USS Missouri, cap vers le sous-marin Bowfin.
Une fois dans le ventre du sous-marin, si Virginie pensait que l’espace pour les marins de l’USS Missouri était petit, on atteint ici une nouvelle dimension. Le bowfin n’est ni plus ni moins qu’un long cigare où l’on peine à se croiser en marchant. L’espace était tellement exigu, que la majeure partie des couchettes étaient repliables et deux d’entre elles se situaient au-dessus des torpilles dans la salle des lance-torpilles.
En revanche à l’intérieur, la machinerie était un véritable travail d’orfèvre. On s’est régalé – et Noah aussi – en voyant cette multiplicité de tuyaux et cadrans rutilants…
On a aussi pu marcher sur le pont et se mettre sur les postes des canons de pont qui permettait au sous-marin d’attaquer la marine marchande sans avoir à user de ses précieuses torpilles lorsque ces derniers n’étaient pas escortés.
Aux abords du sous-marin, que des bonnes idées. Un périscope à ciel ouvert incrusté dans le toit que tu peux manœuvrer pour observer l’USS Missouri, un espace reproduisant l’intérieur d’un sous-marin où Noah jouera les timoniers pendant une vingtaine de minutes, et dans le musée, un simulateur pour apprendre à lancer des torpilles en calculant les vecteurs d’approche et vitesse (Noah a masterisé bien évidemment).
A la fois ludique et empreint de solennité et d’humanisme cette visite de Pearl harbour fut un show à l’américaine bien huilé, mais tout en sobriété. On serait bien resté plus longtemps pour faire tout le site, mais il est l’heure de se diriger vers l’aéroport, direction Kauai.
Si le vol de 40 minutes pour Kauai fut d’une fluidité totale, la récupération de la voiture fut une toute autre histoire chez National. Je lève le suspense tout de suite. Temps d’attente pour récupérer la voiture : 1h50.
???? Non ce n’est pas une faute de frappe. 1h50 dans la queue pour récupérer une fichue voiture de location. L’enfer intégral.
Pendant que Noah et Virginie patientent dehors avec l’Ipad, je me mets dans la file et observe ce sketch. 40 personnes devant moi, 3 personnes derrière les 10 guichets de National, dont le patron qui préfère ne rien faire ou jeter un œil sur ce que fait ses 2 collaboratrices plutôt que d’ouvrir un troisième guichet pour stopper l’hémorragie. Des gens qui disent que ça fait déjà 1h30 qu’ils sont là.
1h après, on voit le patron de l’agence se barrer tranquille et laisser les 2 nanas gérer le bordel avec une queue qui a doublé de volume derrière moi entre temps.
Et quand enfin c’est mon tour, la nana commence à faire mon dossier, puis on vient la chercher parce qu’un client râle. Elle dit littéralement devant moi que c’est un sale con et qu’elle va se le faire et me laisse en plan en se dirigeant vers le parking. Un mec dans la queue me regarde en rigolant et me dit « damn, so close ! ». J’avoue que j’en ris moi aussi tellement je suis au bout du rouleau.
10 minutes plus tard la nana n’étant toujours pas revenue, je vais vers la seconde nana qui accepte de reprendre mon dossier. Je lui dis que 1h50 d’attente avec un enfant de 6 ans ça ne restera pas mon meilleur souvenir. Du coup, compatissante, elle me dit qu’elle va me donner exceptionnellement une voiture qui est déjà prête, sinon j’étais parti comme les pauvres bougres qui sont assis dehors, le regard hébété, pour attendre 30 minutes de plus que leur voiture soit nettoyée.
Une fois la voiture récupérée et sous l’œil envieux de ceux qui étaient devant moi et qui attendent encore, on file pour… rien du tout. La résa du restaurant au bord de plage qu’on avait péniblement réussi à caler est tombé à l’eau (et oui aux US, si tu ne réserves pas, tu ne manges pas. C’est un peu pénible d’ailleurs).
Vu l’heure on opte pour un Italien en face de la plage de Lihue à 10 minutes de l’aéroport. Le Café Portofino. Plutôt très bon, mais on dormait tous sur la table. Et après ? il a fallu rouler 50 minutes pour atteindre l’hôtel.
Noah s’est à nouveau endormi dans la voiture. En fait en y réfléchissant, il ne s’est pas encore endormi une seule fois dans son lit depuis qu’on est à Hawaii. Et sans vouloir dévoiler la suite, vu que j’écris avec 4 jours de retard ; sachez qu’il faudra attendre le 29 juillet pour que Noah s’endorme pour la première fois ailleurs que dans une voiture ou dans un restaurant.
Un peu de culture ne fait jamais de mal parait-il, alors direction Pearl Harbour pour notre dernier jour à Oahu. L’idée du programme de la journée, c’est qu’on a un avion pour Kauai à 17h. Comme Pearl Harbour est à 10 minutes en voiture de l’aéroport, on part après le petit dej avec toutes nos affaires et on va passer la journée là-bas.
Noah avait bien aimé le musée du Débarquement qu’on avait fait avec sa copine Mathilde. On se dit que Pearl Harbour va en être la version XXL. Et en effet c’est le cas.
Niveau organisation, j’avais lu tout et son contraire. Seule certitude, cela nécessitait un peu de préparation car il y a en réalité 5 sites, dont 3 qui ne sont accessibles que par navette ou bateau.
Il existait donc des pass en fonction des sites que tu veux faire. Comme on a la contrainte de l’avion et que ce n’est pas bien clair de savoir combien te temps nécessite chaque site on naviguait un peu à vue.
Parmi les sites proposés, tu as l’incontournable Space Mountain – comprendre la visite du Mémorial de l’USS Arizona qui, lui, nécessite carrément de réserver 1 mois à l’avance le droit d’aller te recueillir dans un monument blanc qui surplombe l’épave du navire éponyme dans laquelle repose encore un bon millier de marines américain et d’où l’on peut apercevoir encore les remontées de fioul qui émanent des cuves du navire.
Inutile de préciser que n’ayant pas imaginé qu’il fallait réserver le mémorial 1 mois à l’avance, on ne fera pas space mountain cette fois. Il nous restait à choisir entre 4 sites. Arpenter l’USS Missouri, visiter le sous-marin Bowfin, faire le musée de l’Aviation, et voir la rétrospective de l’attaque de Pearl Harbour.
On avait tellement lu que c’était blindé de monde, qu’on a opté pour les valeurs sûres de l’USS Missouri et du Bowfin et fait l’impasse sur le musée de l’Aviation. Au final, il n’y avait pas foule-ce qui était très agréable – donc techniquement on aurait pu faire les 3 au pas de course, mais ça, on ne le savait pas.
On commence donc par l’USS Missouri. Je chausse mes lunettes de Maître Capello (paix à son âme) pour vous raconter les quelques anecdotes glanées d’ici de là entre les 3 000 « papa », « papa » d’un Noah survolté qui après 15 minutes connaissait le navire comme sa poche et courait de droite et de gauche excité comme une puce.
L’USS Missouri est un cuirassé entré en service fin 1944, et qui n’était donc pas présent lors de l’attaque de Pearl Harbour. S’il est là aujourd’hui – flottant fièrement en face de l’USS Arizona – après avoir servi jusqu’en 1992 dans les différents conflits mondiaux – c’est pour boucler la boucle.
L’USS Arizona fut le plus grand cuirassé coulé par les Japonais lors de l’attaque à Pearl Harbour et peut à ce titre être considéré comme le déclencheur de l’entrée en guerre des Etats-Unis.
L’USS Missouri fut celui qui mis fin à la seconde guerre mondiale puisque la signature de la capitulation japonaise eu lieu sur le pont du navire dans la baie de Tokyo.
Mais ce n’est pas la seule anecdote qui entoure le Missouri. S’il a joué un tel rôle à la fin de la guerre, il le doit à une série de circonstances. Sa marraine n’est autre que la femme d’un certain sénateur du Missouri – d’où son nom – qui à la faveur du décès début 1945 de Franklin Roosevelt, se retrouva propulsé président des Etats – Unis. Vous l’aurez reconnu, il s’agit de Truman. Truman considérant le Missouri comme « son navire », il exigea que la reddition japonaise se fasse sur celui-ci. Ah, les egos…
Mais si le Missouri était encore là pour jouer ce rôle, il le doit aussi à un heureux hasard. Lors de la bataille d’Okinawa, les Japonais qui ont compris depuis plusieurs mois que seul un miracle les sauverait de la défaite ont recourt aux Kamikazes.
Petit aparté, Kamikaze en japonais signifie « vent divin ». En effet, les Japonais qui n’avaient jusque-là jamais eu à enregistrer une défaite sur leur sol se croient protégés des dieux. N’est-ce pas les Dieux qui à 2 reprises dans leur histoire ont envoyé un typhon détruire les marines des envahisseurs Chinois puis Coréens alors qu’ils s’approchaient de leurs côtes ? D’où l’idée de fanatiser des jeunes de 18 à 23 ans et leur inculquer des rudiments de pilotage pour les envoyer s’écraser avec leurs bombes sur les navires américains à un moment ou la nation japonaise manquait de tout – pétrole, matières premières – Au vent divin de s’abattre à nouveau sur les envahisseurs.
Revenons à nos moutons. L’USS Missouri est engagé dans la bataille d’Okinawa donc et près de 45 navires ont été coulés ou endommagés ces dernières semaines par ces vagues de kamikazes pour laquelle la Navy n’a pas encore trouvé de parade réellement efficace. Un de ces kamikazes arrive par l’arrière, se joue des défenses anti-aériennes et dans un feu dantesque fonce sur l’USS Missouri. Par miracle, l’avion du kamikaze se fracasse non pas sur le pont, ce qui aurait probablement envoyé le navire par le fond, mais sur le flanc du navire. L’avion se disloque. La moitié tombe à la mer avec sa cargaison de bombes qui ainsi n’explosera pas. Le reste sur le pont. L’incendie qui en découle est maîtrisé en quelques minutes et à la fin de la bataille, les marins qui déblaient les restes de l’avion découvrent le corps sans vie du jeune pilote.
Ne sachant qu’en faire, ils interpellent leur commandant qui pour inculquer des valeurs morales à ses soldats leur expliquera que si les Japonais sont bien leurs ennemis de leur vivant, une fois mort, ils ne sont plus l’ennemi mais des Hommes. Il décide donc d’honorer ce jeune soldat ennemi en lui rendant la cérémonie funéraire réservée aux marins. Seul problème, les marins qui périssent en mer sont inhumés dans la mer mais avec leur drapeau. Et bien sûr, pas de drapeau japonais à bord. 6 volontaires iront ainsi coudre durant la nuit un drapeau japonais afin de rendre honneur à ce soldat mort au combat.
Cette anecdote historique sera finalement peu connue car éclipsée le lendemain par l’annonce de la mort de Roosevelt. Mais lors de la cérémonie de capitulation des Japonais, cette histoire, intervenue sur ce bateau même, donnera une signification plus forte au discours de Mac Arthur qui y prônera la réconciliation et la paix alors que les Japonais s’attendaient à une attitude vengeresse des Américains.
Pour revenir à notre visite de l’USS Missouri et des considérations plus triviales, voir les conditions de vie des marins, ça ne fait pas rêver. Quand Virginie a vu la taille de la couchette et surtout de la penderie, elle en a eu un haut le cœur.
On a pu arpenter ce cuirassé long de 270 mètres de long, pouvant se déplacer à 33 nœuds (61 Km/h) et hébergeant jusqu’à 3 000 marines en long et en large. L’ancre dont les maillons faisaient 2 fois la taille de Noah, les espaces exigues de cette petite ville flottante avec ses cuisines, ses dortoirs, ses espaces administratifs pour planifier votre carrière…
Noah, lui, retiendra surtout les 9 canons de 406 mm tirant jusqu’à 40 kilomètres au rythme de 9 coups toutes les 30 secondes, ce qui fait qu’avant même que le premier obus ait touché sa cible, 27 autres sont en chemin pour finir le travail. Et pour réussir ce petit miracle ? Pas moins de 91 marins étaient affectés par canon pour le charger en 30 secondes.
Moralité ? Don’t F…ck with the Americans.
Après cette longue visite sur l’USS Missouri, cap vers le sous-marin Bowfin.
Une fois dans le ventre du sous-marin, si Virginie pensait que l’espace pour les marins de l’USS Missouri était petit, on atteint ici une nouvelle dimension. Le bowfin n’est ni plus ni moins qu’un long cigare où l’on peine à se croiser en marchant. L’espace était tellement exigu, que la majeure partie des couchettes étaient repliables et deux d’entre elles se situaient au-dessus des torpilles dans la salle des lance-torpilles.
En revanche à l’intérieur, la machinerie était un véritable travail d’orfèvre. On s’est régalé – et Noah aussi – en voyant cette multiplicité de tuyaux et cadrans rutilants…
On a aussi pu marcher sur le pont et se mettre sur les postes des canons de pont qui permettait au sous-marin d’attaquer la marine marchande sans avoir à user de ses précieuses torpilles lorsque ces derniers n’étaient pas escortés.
Aux abords du sous-marin, que des bonnes idées. Un périscope à ciel ouvert incrusté dans le toit que tu peux manœuvrer pour observer l’USS Missouri, un espace reproduisant l’intérieur d’un sous-marin où Noah jouera les timoniers pendant une vingtaine de minutes, et dans le musée, un simulateur pour apprendre à lancer des torpilles en calculant les vecteurs d’approche et vitesse (Noah a masterisé bien évidemment).
A la fois ludique et empreint de solennité et d’humanisme cette visite de Pearl harbour fut un show à l’américaine bien huilé, mais tout en sobriété. On serait bien resté plus longtemps pour faire tout le site, mais il est l’heure de se diriger vers l’aéroport, direction Kauai.
Si le vol de 40 minutes pour Kauai fut d’une fluidité totale, la récupération de la voiture fut une toute autre histoire chez National. Je lève le suspense tout de suite. Temps d’attente pour récupérer la voiture : 1h50.
???? Non ce n’est pas une faute de frappe. 1h50 dans la queue pour récupérer une fichue voiture de location. L’enfer intégral.
Pendant que Noah et Virginie patientent dehors avec l’Ipad, je me mets dans la file et observe ce sketch. 40 personnes devant moi, 3 personnes derrière les 10 guichets de National, dont le patron qui préfère ne rien faire ou jeter un œil sur ce que fait ses 2 collaboratrices plutôt que d’ouvrir un troisième guichet pour stopper l’hémorragie. Des gens qui disent que ça fait déjà 1h30 qu’ils sont là.
1h après, on voit le patron de l’agence se barrer tranquille et laisser les 2 nanas gérer le bordel avec une queue qui a doublé de volume derrière moi entre temps.
Et quand enfin c’est mon tour, la nana commence à faire mon dossier, puis on vient la chercher parce qu’un client râle. Elle dit littéralement devant moi que c’est un sale con et qu’elle va se le faire et me laisse en plan en se dirigeant vers le parking. Un mec dans la queue me regarde en rigolant et me dit « damn, so close ! ». J’avoue que j’en ris moi aussi tellement je suis au bout du rouleau.
10 minutes plus tard la nana n’étant toujours pas revenue, je vais vers la seconde nana qui accepte de reprendre mon dossier. Je lui dis que 1h50 d’attente avec un enfant de 6 ans ça ne restera pas mon meilleur souvenir. Du coup, compatissante, elle me dit qu’elle va me donner exceptionnellement une voiture qui est déjà prête, sinon j’étais parti comme les pauvres bougres qui sont assis dehors, le regard hébété, pour attendre 30 minutes de plus que leur voiture soit nettoyée.
Une fois la voiture récupérée et sous l’œil envieux de ceux qui étaient devant moi et qui attendent encore, on file pour… rien du tout. La résa du restaurant au bord de plage qu’on avait péniblement réussi à caler est tombé à l’eau (et oui aux US, si tu ne réserves pas, tu ne manges pas. C’est un peu pénible d’ailleurs).
Vu l’heure on opte pour un Italien en face de la plage de Lihue à 10 minutes de l’aéroport. Le Café Portofino. Plutôt très bon, mais on dormait tous sur la table. Et après ? il a fallu rouler 50 minutes pour atteindre l’hôtel.
Noah s’est à nouveau endormi dans la voiture. En fait en y réfléchissant, il ne s’est pas encore endormi une seule fois dans son lit depuis qu’on est à Hawaii. Et sans vouloir dévoiler la suite, vu que j’écris avec 4 jours de retard ; sachez qu’il faudra attendre le 29 juillet pour que Noah s’endorme pour la première fois ailleurs que dans une voiture ou dans un restaurant.
Bourreaux d’enfants que nous sommes 😉
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