Tous les français semblent avoir été un jour où l’autre à Bali, mais étonnamment il n’y a pas de vol direct qui rallie l’Indonésie qui compte pourtant 280 millions d’habitants. La faute peut-être aux 2 énormes Hub asiatiques que sont Kula Lumpur et Singapour et qui sont à 1h de vol de l’Indonésie.
Aussi, pour rallier la ville de Medan qui sera sur Sumatra notre point de départ, l’escale via Kuala Lumpur était le stop le plus proche et le plus naturel. Ceci aurait pu être d’autant une bonne pioche que Charlotte, la copine de classe de Noah, partait pour y vivre 1 an, ce qui aurait donné l’occasion de visiter la ville, sauf que ça, je l’ai su après avoir calé tout le voyage et impossible de modifier quoi que ce soit ensuite. On passera donc au-dessus de la tête de Charlotte, mais cela n’ira pas plus loin. On la verra peut-être à Valloire à noël en revanche.
Du coup, on en résiste pas à lui envoyer une petite photo de Noah devant le plan de Métro de Kuala Lumpur, car le métro, depuis que Noah est tout petit, c’est une grande histoire d’amour. A Paris, en plus de connaître toutes les stations des lignes de métro par cœur dans l’ordre, tu lui donnes 2 stations et il te donne toujours le chemin le plus rapide avec les changements à faire.
Ceux qui nous suivent savent que les escales c’est rarement une franche réussite pour nous. D’habitude, ce sont les bagages que l’on perd, là, on a innové. J’avais pris 3h de battement entre les 2 vols ce que je trouvais acceptable.
Pas large non plus certes, mais on avait fait bien pire. Malheureusement, un double concours de circonstance va nous mettre dans les choux. D’abord, au départ de Paris, impossible de nous enregistrer direct pour Medan. On se retrouve donc à devoir récupérer nos sacs et les réenregistrer et cela, ça veut dire double passage en douane et en plus pas au même terminal.
Puis cherry on the cake, le vol qui était annoncé à l’heure fini par partir avec 1h de retard. Quand je vois qu’à mi-parcours le pilote n’anticipe que de rattraper 20 minutes, là, je me doute qu’on va être marron.
Heureusement, on a maintenant en théorie du wifi dans l’avion. Ma décision est prise, je vais essayer de prendre dès maintenant le Kuala Lumpur – Medan suivant. Sauf que le temps que je vois qu’il existe bien un vol 1h30 plus tard, on est au-dessus de tous les pays star du moment (Turquie, frontière russe, Iran, Pakistan, Inde… soit à peu près tous les pays qui ont été en guerre ou qui le sont toujours en 2025.
Donc je ne sais pas si c’est la technologie wifi qui n’est toujours pas au point ou les brouillages dans tous les sens dans cette région du globe, mais pendant 3h, impossible d’avoir assez de réseau pour enquiller les 5 pauvres pages d’affilés me permettant de modifier mon vol pour Medan.
Je finirai par y arriver au-dessus du Myanmar, et bien m’en a pris, car même en ayant au final attendu nulle part, quand on arrive enfin devant le guichet de Air Asia au Terminal 2, notre vol initial de 8h50 passe sous nos yeux de Gate open à Gate closed.
No worries, à 10h50 notre nouveau vol nous attend. Il nous fera arriver à Medan à 10h40. Back to the future ? Non mais il n’y a que 50 minutes de vol pour 1h de décalage horaire. Le seul endroit où l’on était comme aujourd’hui arrivé avant de partir, c’était quand on allait de Tahiti à l’ile de pâques.
Arrivés à Medan, et passés les 15 premières minutes où l’on se retrouve étrangement seul sur une 3 voies à se demander si on est pas arrivé dans une ville soviétique où la planification a joyeusement merdouillé, on retombe bien dans la ville asiatique telle qu’on l’avait quittée avec Virginie au Vietnam. Nous voilà plongés dans un foutoir total ou se mêlent une palanquée de deux roues aux voitures et camions. Personne ne fait vraiment attention à personne, mais le rythme est suffisamment lent et sans à coup pour que tout ce petit monde arrive tant bien que mal à se faufiler et à s’éviter, frôlant toujours la catastrophe sans qu’elle n’arrive vraiment jamais.
Côté architecture, du peu qu’on en voit sur le trajet vers l’hôtel, Medan ne va pas rester dans les annales. Le très neuf y côtoie le très ancien sans que cela n’ait ni queue ni tête. C’est franchement pas propre non plus. Pour Noah qui n’a jamais connu de ville asiatique on sent qu’il est intrigué, même s’il finit par s’effondrer contre moi après avoir dormi seulement 3h dans l’avion.
Une fois arrivés à l’hôtel Arydala qui a le mérite d’être un 5 étoiles propre avec une grande piscine qui enthousiasme Noah sans non plus casser des briques, on décide quand même à 13h30 de quitter le confort apparent de l’hôtel, pour explorer les environs.
Pour la première fois en voyage j’ai opté pour Chat GPT vs Google, lui demandant de me concocter un trajet de 30 – 40 minutes de marche maximum autour du quartier de l’hôtel incluant quelques éléments à visiter et en excluant ceux qu’on verra demain lors d’une visite de la ville.
L’itinéraire proposé semble parfait. Il y a juste une seule chose sur lequel il ne m’avait pas prévenu, c’est comment quitter l’hôtel à pied. On a beau être au cœur de la ville et devant une grande place, il n’y a pas de trottoir, on est entourés de larges avenues grouillant d’engins motorisés. Je comprends mieux la surprise des chasseurs de l’hôtel quand il nous nous ont vu partir à pied vers la gauche, puis quand ils nous ont vu rebrousser chemin car il n’y avait aucun moyen de traverser, et essayer cette fois à droite.
On voulait quand même aller au bout de l’expérience, alors en longeant l’avenue tant bien que mal, on finit par trouver un passage piéton. Il y a même un bouton qui permet de faire passer le feu au rouge. Quelques secondes plus tard, le petit bonhomme piéton passe au vert, sauf que rien ne change dans le flot incessant de véhicules qui continue de se déverser comme si ce feu n’existait tout simplement pas.
Pour rajouter au sentiment d’urgence, le chrono se met à défiler à raison de 3 unités par secondes et même le picto du piéton clignote rapidement. Les millisecondes s’égrènent, de 30 on est passé à 12 en un claquement de doigt et aucune voiture ne s’est arrêtée !
Bien compris, à Medan, le piéton est officiellement la dernière roue du carrosse. Mais cela ne résout pas notre affaire. Nous voyant perplexe sur la marche à suivre, un gardien de parking en face, pris probablement d’un élan de générosité ou de reconnaissance devant des européens acceptant de risquer leur vie à pied dans sa ville, se met à traverser la voie dans l’autre sens pour venir nous chercher, tel jésus marchant sur l’eau. Les voitures continuent de rouler mais l’évitent au fur et à mesure qu’il passe, comme si une bulle protectrice le suivait et détournait les véhicules à l’approche.
N’écoutant que notre courage, nous le suivons aveuglément. Pris dans sa bulle protectrice, nous voilà enfin de l’autre côté. On le remercie chaleureusement, on fait 50 mètres sur le trottoir avant que là aussi, il ne disparaisse abruptement pour laisser place à une voie secondaire.
Bon, on ne va pas se mentir, entre la conduite à gauche, la tête dans le sac avec le décalage horaire et les 24h de transport, et le fait que les bâtiments « remarquables » n’avaient rien de remarquable, ça nous a donné envie d’écourter notre trajet à pied pour éviter une fin tragique dès le début du voyage.
L’estomac de Virginie gargouillant, on pousse jusqu’à l’ancienne poste plus ou moins retransformée en food court. L’occasion en 20 minutes de croiser 5 piétons en tout et pour tout.
Dans cet assemblage de restau qui ont investi des bureaux de la poste presque sans les modifier, à l’étage, en suivant des panneaux pourtant notés « administration », on finira par déboucher sur le TEMU Café où pour 14 € à trois on mangera somme toute très bien tout en faisant des parties de Yams, la nouvelle marotte de Noah, aidé par le fait qu’il semble avoir une chance innée pour faire des Yams à la pelle.
Une visite un peu plus académique avec un guide étant prévue demain, on décide sans trop avoir à se concerter qu’il est grand temps d’aller se rafraîchir à la piscine et somnoler un peu dans la chambre pour reprendre un peu des forces.
Dans la piscine, petit choc culturel (on est un pays de 280 millions d’habitants dont 90% de musulmans), du coup tout le monde est habillé de la tête au pied dans la piscine. S’ils gèrent aussi bien le niveau de chlore dans la piscine que nous en Sologne, on n’est pas rendu.
Noah s’étant endormi la tête dans son plat de pâtes à Hawaii, cette fois-ci, totalement dans le gaz, il a pris un mur en revenant du buffet avec son assiette. Plus de peur que de mal, mais après avoir juré qu’il n’allait sûrement pas se coucher à 20h parce que 20h c’est nul, le voici dans notre lit, endormi le nez dans sa liseuse à 20h03.
A 20h20 on le transvase dans son lit, et il se met à parler dans son sommeil « Non, non, laissez-moi éplucher les légumes ! ». Bon, il doit rêver de son après-midi de commis de cuisine passée il y a quelques jours en Sologne avec notre chef Cyprien. Pour la petite histoire, ça ne s’invente pas, depuis 1 an, Virginie voulait appeler le restaurant des Hayes, le Cypres chauve en l’honneur de l’arbre en forme de lyre face au château qui est un Cyprès chauve, et moi j’ai réussi à trouver 10 mois plus tard un chef de cuisine qui s’appelle Cyprien, et qui est chauve….).
A minuit, alors que je viens enfin de m’endormir, Noah se réveille frais comme un gardon pensant qu’il est 6h. 2h de Kindle plus tard, Noah aura fini un bouquin de 400 pages en moins de 48h.
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