Nous rentrons d’une jolie excursion sur une île au milieu des pingouins de Magellan et de leurs bébés. Je ne peux résister à l’envie d’écrire un billet à caractère éthologique, sur une espèce très particulière et qui n’est pas du tout en voie d extinction : le touriste bipède. D’aucuns ne me taxerait de racisme tant l’observation de cette espèce en pleine découverte du monde animal ou végétal ne peut supporter la contradiction ou presque : montre-moi comment tu te comportes et je te dirai de quel pays tu es. Gustavo me disait qu’il reconnaissait les français à leur silhouette fine ou leur visage fin, critères un peu plus sensibles selon ton style de vie je dirais. Bien moi, même si je suis loin de tout bien identifier, je peux plus précisément repérer le chinois en voyage. Apparemment je ne suis pas la seule, la guide aussi (« c’est tout le temps comme ça ») et tous ceux qui n’ont pu atteindre le bon endroit pour espérer avoir une photo, au moins. Nous avons une règle majeure à respecter, celle de ne pas nous approcher à plus de 3 mètres du pingouin. Règle qui ne semble pas s’appliquer à tous. C’est vrai, c’est tentant. Nous sommes en groupe, nous faisons quand même un peu attention à ceux qui nous entourent, de ne pas se mettre devant l’écran ou l’objectif de l’autre. Règle de conduite qui ne semble pas s’appliquer à tous. Donc oui le chinois est roi en la matière mais il est loin d’être le seul. 

Comme souvent, on demande à Frédéric de faire une photo. Peut-être parce qu’il a un appareil photo qui ferait de lui un bon photographe ou juste parce qu’il a une tête sympa. Il s’agit là d’une péruvienne, Fiorella, qui avec son mec n’a pas arrêté de prendre des photos à une cadence infernale. Un excès d’enthousiasme sans doute. Je doute. Ah oui, parce que maintenant en plus, on se prend en photo et chose ironique, le touriste dégaine un sourire béat qui lui donne un air bête. Pardon les pingouins, un air que nous n’avez absolument pas.

On sait que face à quelque chose d’extraordinaire, la tentation de la photo est forte et permanente car la situation ne se reproduira pas de si tôt. Mais quand la main du bras qui sert à saluer, montrer un point ou prendre une main devient une mitraillette à images, on perd la sensation du moment et peut-être le véritable souvenir de ce moment.

Je rêverais de savoir ce que pensent les pingouins en nous voyant. Ils se marrent probablement comme des baleines à défaut de pouvoir changer grand-chose à notre nature.

PS : des photos des dits touristes ne feraient que mettre de l’eau au moulin, je préfère donc partager avec vous les photos de pingouins. Enjoy !

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