La journée a commencé tôt, très tôt. A 2h05 précisément. Du coup, on décide de partir direct à la sortie du petit déjeuner vers 7h pour se faire une petite randonnée dans le sud-est de l’ile histoire de marcher avant qu’on ne se mette à cuire au soleil.
On a opté pour le Pillbox trail. C’est une petite marche de 45 minutes toute en montée qui va nous permettre d’accéder aux crètes sur lesquelles des bunkers désaffectés et désormais taggés sont encore visibles. Ici on les appelle des PillBox, parce que ça ressemble à une boîte de pilules. Et oui, Hawaii c’est aussi bien l’ile paradisiaque que la base militaire américaine du Pacifique. .
La rando débute à quelques encablures de la plage de Lanikai. Direct, on monte, on monte, on monte. Heureusement qu’il n’a pas plu depuis un certain temps car le chemin est aussi pentu qu’il est rendu glissant par cette terre ocre presque de terre battue. Noah adore. Il part en escalade et s’accroche aux cordes qui permettent de faciliter les montées et descentes par temps boueux.
On suit derrière, lui donnant un coup de main de temps en temps quand les paliers sont vraiment trop hauts à franchir pour lui. La vue du sommet vaut le détour. Evidemment Noah n’a qu’une idée en tête, aller encore plus haut et donc grimper sur le toit du bunker.
Dans un grand écart acrobatique qui aurait dû m’occasionner un claquage vu ma souplesse légendaire, je monte sur le toit et hisse ensuite le petit bonhomme qui est aux anges. Virginie nous rejoint et on passe un petit moment tranquille à regarder les 2 petites iles en forme de pyramide qui se découpent sur une eau cristalline.
La descente est un peu plus casse gueule que la montée, mais rien de bien méchant. Bonne petite mise en jambes pour tester la marche dans cette moiteur typique des iles.
Pour se récompenser, on va tester la spécialité de glace locale, la Shave Ice à Island Snow. Barrack Obama qui a vécu à Honolulu apparemment adorait venir là (ou bien il est plus vraisemblablement venu là une fois par hasard et le cliché l’immortalisant à fait naître la légende). Le principe très américain, et autant dire à des années lumières de notre fin palet occidental : une espèce de glace pillée / recompactée posée dans un pot sur un lit de glace à la vanille, le tout aspergé des sirops que tu as choisi, en l’occurrence pour Noah vanille et framboise, ce qui donnera un sirop rouge et … bleu… mais qui a en effet un vague goût de vanille. Par soucis de préserver notre estomac, on a décliné poliment les 22 toppings proposés dessus en revanche. Et tout ça se mange avec une cuillère et… une paille… mon dieu….
Bilan. C’est frais, certes, mais c’est tellement bourré de sucre qu’on a eu l’impression après 3 bouchées de devenir diabétique. Pas sûr qu’on en reprenne beaucoup dans le séjour.
A quoi est-ce qu’on reconnaît les baroudeurs que nous sommes ? Et bien on a pris une seule glace pour 3. Comme un pressentiment salvateur après s’être fait avoir dans 20 pays différents.
Après cette pause gastronomique, on a jeté notre dévolu sur les plages de Sherwood et Waimanolo dans le sud-est de l’ile où Noah s’est régalé tantôt dans les vagues, tantôt sur le bord selon le nombre de panneaux de courants violents qui fleurissaient sur les plages.
Autre petite particularité sur la route qui a bien fait kiffer Noah, le Halano Blowhole. Devant une mer déchaînée, une anfractuosité dans la roche une vingtaine de mètres en retrait du front de mer génère de temps en temps un geyser d’eau de mer d’une bonne dizaine de mètres de haut ; On y est resté une bonne demi-heure car Noah est toujours fasciné depuis son enfance par les mouvements d’eau répétitifs. Force est de constater en revanche qu’en l’espèce, on n’a jamais été capable de prédire quel type de vague générait ce phénomène.
Il est 15h et on a l’impression d‘avoir déjà fait une journée pleine. En même temps, vu l’heure à laquelle on s‘est levé, on n’est pas très loin de la réalité. On s’arrête à un steak house pour manger u artichaut… et un poisson cru. Noah n’a rien mangé car il est assez difficile en ce moment sur la bouffe. Le choix était limité car on était hors des heures de service et j’ai un peu foiré le choix du menu.
Bref, le ventre vide, debout depuis 2h du matin après 24h de trajet la veille, une rando dans les pattes et 3h de plage en plein cagnard, Noah s’endort dans la voiture sur le chemin du retour, et ne se réveillera pas….
Enfin, si, ne vous inquiétez pas, il finira par se réveiller, mais il est dans un tel état que je le porte en sortant de la voiture, lui fait prendre une vague douche sans qu’il ne s’en rende réellement compte et ensuite il sombre dans un sommeil tellement lourd qu’on abandonne l’idée d’aller le réveiller pour le dîner. Pendant que Virginie le veille, me voilà à arpenter un food court près de l’hôtel pour lui trouver quelque chose qu’il pourra manger quelque part dans la nuit quand il se réveillera.
Bilan des courses : un poke bowl poulet / poisson cru + une assiette de fruits + un paquet de chips.
A 2h du matin quand il se réveillera de 10h de sommeil à faire pâlir de jalousie la belle au bois dormant, il engloutira tout cela avec plaisir. Quand on dit que l’appétit est le meilleur des cuisiniers…
Moi j’ai des vagues souvenirs de l’entendre dire que c’est délicieux car aorès 36 heures sans dormir j’ai fini par m’assoupir un peu. Virginie a pris le relais et on se retrouve tous les 3 à nouveaux bien réveillés à 5h du matin. Cette fois le Uno a été troqué contre les 9 dés magiques que l’on lance et avec lesquels on doit inventer une histoire.
On est loin, mais alors très loin d’avoir récupéré du décalage horaire.
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