On se réveille à La Paz sous un épais brouillard, suivi d’une pluie battante. Comme un doit partir au lac Titicaca c’est plutôt une bonne nouvelle, mais si le temps est le même là-bas, on est parti pour passer la journée en transport pour voir…. rien du tout.

Heureusement, plus on s’en éloignera pour aller vers le lac Titicaca (lac navigable le plus haut du monde à 4000m d’altitude), plus le temps ira en s’améliorant. On déjeunera même en plein soleil !

On ne le répète pas assez souvent, mais c’est toujours les derniers kilomètres qui sont les plus longs. Pour faire l’aller et retour au Lac dans la journée, on mettra près de 7h de transport alors qu’il n’est situé qu’à 160 km de La Paz.  Dans le même intervalle de temps, on ira de la Paz à Quito demain !

La sortie de La Paz est particulièrement douloureuse. Entre la pluie, les embouteillages, les marchés de noël et le bazar de la ville, on prendra déjà une bonne heure en partant du centre de la ville pour rejoindre El Alto sur les hauteurs qui doit être à 2km à vol d’oiseau de La Paz.

80 Km après El Alto, on quitte temporairement la voiture pour traverser en bateau une petite portion du lac Titicaca. Nous, on prend un petit bateau bourrés à craquer qui mettra plus d’une dizaine de minutes pour faire les 800m qui nous séparent de la berge (petit problème de dimensionnement de moteurs ?). Pendant ce temps, notre van est mis sur une barge spéciale pour la traversée. Ce système est désormais imposé après qu’une vingtaine de personnes soient mortes il y a quelques mois dans le naufrage de leur bus (et d’eux dedans) devant des Aymaras qui ne voyaient pas bien l’intérêt de leur venir en aide vu qu’ils n’étaient pas de la même ethnie.

Bref, un contrôle de police plus tard où les douaniers nous emmerdent un peu parce qu’on n’avait que les photocopies de nos passeports et qu’ils comptaient bien se faire payer en cash pour nous les rendre (corruption locale classique apparemment), on repart cette fois dans des routes en lacets surplombant le lac avec Harry Vatanen en conducteur. Pendant 1h, on entendra ainsi crisser violemment les pneus à chaque virage. Très rassurant quand tu croises au milieu de la route sans rambardes des animaux de toute sorte, des gamins qui mendient des cadeaux pour noël, et d’autres véhicules à contre sens qui, comme nous, coupent les virages pour gagner du temps.

Après près de 3h de trajet, on n’est pas mécontents d’arriver à Copacabana, petite ville de 5 000 habitants sur le lac qui a donné son nom à la célèbre plage de Copacabana au Brésil.

Sauf que le périple n’est pas fini, parce que pour rejoindre l’ile du soleil, il nous faudra encore 45 minutes de bateau (et encore c’est un bateau privé qui est sensé aller plus vite que le public qui met 1h30).


Vue de l’ile du soleil avec un temps qui commence à se dégager.


En face de l’ile du soleil, l’ile “demie orange”, parce qu’elle ressemble à une moitié d’orange.

Une fois sur l’ile du soleil (enfin !) on fait une brève visite d’une ancienne maison Inca. D’ailleurs pour être plus précis, il faudrait dire du peuple de l’inca, car inca veut dire en gros “représentant de dieu sur terre”, ou roi. L’ile du soleil est particulièrement importante pour la civilisation Inca dans la mesure ou c’est le début de leur entré en Bolivie, puisqu’originaire du Pérou, ils ont traversé le lac Titicaca pour passer en Bolivie et ont commencé par habiter cette ile.

On reprend le bateau 3 minutes en évitant la partie plus touristique pour atteindre une petite maisonnette, d’où l’on déjeunera au soleil tous seuls avec une vue surplombant le lac, et accompagnés d’un chiot qui aura encore fait craqué Frédéric.

Le ventre bien plein (soupe avec toutes les céréales et féculents du coin, truite saumonée direct from le lac accompagnée de frites et de riz, même appréciée par Fred), on s’en va monter une centaine de marches ce qui à 4000 mètres est suffisant pour te couper le souffle quand tu es sur ta digestion pour voir une ancienne fontaine de l’époque des incas et permettre à Virginie, pour changer, de faire connaissance avec les ânes locaux.

16h30, il est temps de retourner vers la Paz, d’autant qu’on est encore sur l’ile et qu’on devait retrouver notre chauffeur il y a 2h de cela. Ceci incite Harry Vatanen à rejouer du volant de plus bel, mais on en sortira indemne et un superbe coucher de soleil dans un temps à nouveau orageux qui nous accompagnera tout au long du chemin de retour .

Pour finir une journée bien remplie, Virginie s’octroie une heure de bain de foule nocturne avec la guide dans les marchés de la Paz, en veille de noël, pour un petit cadeau à son chéri. Il s’appelle Patachon ou big foot, on ne sait pas encore trop…

0 Commentaire

  • Monique et Jean
    Posted 29 décembre 2010

    Superbe la photo du ciel gris/orageux, on croyait une toile de Nicolas de Staël, j’adore !

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