Notre bungalow sur pilotis nous a fait repenser à celui de notre hôtel sur Silhouette aux Seychelles il y a plus de 20 ans de cela. Tout en bois , à la fois fermé comme dans un cocon et totalement ouvert sur les bruits extérieurs. Et comme à Jerico c’est la fête, toute la nuit on a été bercé au bruit de la musique, des buggys, puis au matin, des oiseaux. 

Noah a fait une belle nuit malgré un appel à le rendormir à 4h du matin où j’ai fini par lui chanter pirouette cacahouète comme quand il était petit. Bon, moi, après 6h de sommeil, impossible de me rendormir. Heureusement qu’à 5h50, tout le monde est debout donc je ne me suis ennuyé que 3h…

Je me suis installé dans la chaise longue devant le jardin pour écrire. Noah s’enveloppe dans le hamac à côté de moi pour raconter lui aussi ses aventures. Virginie est descendue au jardin pour dessiner. Ca fait très longtemps que chacun n’a pas vaqué à ses occupations dans le calme. Chacun prend du temps pour soi.

Après un petit déjeuner buffet qui rend Noah toujours aussi enthousiaste de pouvoir se faire ses petites assiettes, même si au final il en laisse presque toujours la moitié dedans, on va profiter de la plage quasi déserte. Et oui, les Jericoins (ca se dit comme cela ?) ne peuvent pas être du soir et du matin !

Noah joue dans les petites lagunes laissées par la marée basse, tandis que Virginie prépare les sacs pour la journée en buggy, tachant de résoudre l’équation quasi insoluble de comment ne pas cramer en plein cagnard dans un buggy ouvert quand on est en plein désert toute la journée.

En tout cas miracle, à 9h et on est à l’heure ! Si, si ! Un buggy rouge rutilant (la couleur préférée de Noah) nous attend et comme d’habitude Noah s’avère parfaitement assorti à la couleur du buggy et des paysages qui nous attendent cette journée. Quel talent, Virginie !

Les 6 prochaines heures vont se résumer ainsi. Quand on est en buggy, c’est Madmax, et les quelques véhicules alentours se tirent la bourre pour se dépasser. Toutes les 20 – 30 minutes environ on fait une pause.  Noah avait voulu commencer à l’intérieur du buggy, dans le siège passager avec notre chauffeur, Edison. Mais dès le 2ème spot, il est venu se mettre entre nous dehors à l’arrière. Rien de tel que d’avoir les cheveux au vent en se tenant à la barre pendant les courses folles.

Après un stop le long de la plage bordée par une dune, et un non arrêt pour cause de monde devant un manguier étonnant que le vent a rabattu de telle façon qu’il a poussé ensuite à angle droit à 2m du sol (phénomène observé largement en Patagonie avec les vents catabatiques qui en plus dénudaient carrément l’arbre de toutes ses feuilles et branchage du côté des glaciers), on pousse jusqu’à sortir temporairement du parc national pour une pause surprenante au lagon azul.

Est-ce qu’on aime ? Je ne sais pas trop. C’est un lagon artificiel en dune de sable blanc et eau douce crystalline reconstitué en mode mini parc aquatique avec une tyrolienne, un endroit pour manger, une cascade.

Bien sûr, on ne s’attend pas vraiment à cela en pleine nature et en même temps c’est le symbole du changement touristique de la région. Les programmes immobiliers vont fleurir ici, c’est certain. On retrouve le sens de la fête des brésiliens, donc on prend ce petit arrêt pour ce qu’il est, une curiosité culturelle, d’autant que Noah, lui, adoore et coure se jeter dans l’eau ! Vu la chaleur on en fait de même.

On reprend la route 1h plus tard, direction la laguna paradisio en empruntant des pistes de sable dans la mangrove. Cette fois on est seuls au monde. Et la aussi, à notre arrivée, c’est surprenant. C’est une grande lagune au milieu d’une végétation luxuriante Au bord, des poussada ont fleuris qui font de légères trouées jusqu’au rivage. Vous savez, les poussadas, se sont nos équivalents brésiliens des petites paillottes de plage. Nous ce sera la pousada B&B.

Du coup, là aussi on le prend pour une étape culturelle. Le lagon fait peut-être 1km de large, mais sur la rive, la vue de part et d’autre est fortement réduite par la végétation donc chacun à son petit coin. Ils ont disposé des hamacs à moitié dans l’eau, des parasols avec table immergés aux ¾. Là aussi Noah se régale tandis qu’on sirote avec Virginie une eau de coco dans une  noix de coco. 2 nanas nous délogent un instant pour prendre des photos lascives. Autant l’une est plutôt jolie, autant la seconde… Bref, le corps décomplexé au brésil.

On en profite pour déjeuner là-bas, puis on reprend la route, vers la lagoa Inancia. Autant les 2 premières nous ont été survendues par le chauffeur et dans les guides, autant celle-ci est présenté comme un simple dernier spot sur le chemin du retour.

Et bien sûr, c’est cette la lagune qu’on va adorer avec Virginie. Noah aussi bien sûr, mais au classement de fin de journée, il a mis la laguna azul en premier car elle avait une cascade !

La lago inancia, c’est un avant-gout des Lençois. Lagune naturelle d’eau douce remplie par les pluies, elle est au milieu des dunes. Tu peux monter sur les dunes qui l’a bordent, dévaler la dune et plonger dans l’eau. Des buggys passent et s’arrêtent comme nous, mais ça participe au spectacle. Je suis parti monter seul la dune la plus haute, quand je vois Noah courir vers moi. Courir dans le sable ? Bon courage ! A 2 reprises il s’arrête essoufflé puis reprend sa course. Puis un coup de vent vient lui fouetter les jambes de sable. Je le vois qui s‘arrête, se frotte les jambes qui comme les miennes doivent le piquer. Il essaye de repartir et le vent forci. Il s’arrête à nouveau et repars en courant dans l’autre sens pour se soulager les jambes dans l’eau de la lagune. Sable 1, Noah 0.

Après une bonne heure à arpenter la lagune en long et en large, il est temps de rentrer, d’autant que le soleil tape vraiment fort. On ne s’en rend pas compte car la région est venteuse, mais dès que ça s’arrête, la chaleur est écrasante et on ne peut pas dire que les 5 derniers mois de mauvais temps assez exceptionnel en France cette année nous ait bien préparé à ce changement radical de température et d’ensoleillement.

Quand on rentre dans une énième échappée Madmax, Noah devient commentateur de courses. Edison à la faveur de chicanes bien négociées finit par nous faire passer de la 8ème position, à la 4ème, puis à l’approche de Jericoa à la 3ème, 2nde puis 1ère place juste avant notre arrivée. Bien sûr, il y a eu des rebondissements pendant ce temps. On a été dépassé, on s’est fourvoyé dans des méandres de sable avec des franchissements de gué qui nous ont ralenti, des 4×4 venant en sens inverse nous ont obligé à stopper un instant, mais au final ce qui compte, c’est qu’à l’arrivée on est 1er.

Bon, soyons honnête, en fait on est 4ème, mais une fois dans Jericoa, les véhicules que Noah avait identifié devant nous prennent des chemins de traverse et donc petit à petit on s’est retrouvé premiers.

Voilà, il est un peu moins de 16h. On en a pris plein les yeux dans tous les sens du terme entre le vent, le soleil, le sable qui fouette le visage. On se fait un temps calme au bungalow le temps que la température devienne plus clémente.

Noah se remet à écrire ses histoires, mais très vite il préfère écrire sur l’ipad plutôt que son cahier, puis découvre à la faveur d’une mauvaise manipulation qu’il peut dicter à l’ipad ses aventures. Euréka ! Enfin, pour lui car il va devenir sacrément prolixe, mais du coup pour ce qui est de le faire travailler son orthographe et son écriture en s’amusant, c’est râpé…

Vers 17h15 on s’achemine vers notre deuxième coucher de soleil. On y rencontre notre guide Carole qu’on rejoint normalement que demain matin mais qui est venue nous saluer. Noah l’adopte immédiatement, va savoir pourquoi. Il veut l’emmener aux dunes – ce qu’elle accepte – puis à dîner (ce qu’elle déclinera poliment car elle sort de son déjeuner tardif).

Ce soir, c’est shopping dans Jericoa. Vous ne pensiez quand même pas que Virginie allait revenir brocouille de ce seul endroit du brésil où on verra des petites boutiques quand même ? Elle se trouve une grande boucle d’oreille à plume et une robe, Noah un collier. On déambule longuement dans les rues. Encore une belle journée. Avant de se coucher, Noah cherche du regard son ami « petite glotte » l’iguane qu’on n’a pas revu depuis notre première rencontre à notre arrivée.

Il serait bien resté encore une nuit de plus, mais demain on change déjà d’horizon. C’est bien connu, les coatis ont la bougeotte.

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