21 – 22 nov : Glacier Franz-Josef

“Grand tour” du propriétaire. Aujourd’hui, 8 heures de marche à la découverte du Glacier Franz Josef.

La veille au soir en faisant le check-in à l’hôtel on croise un mec à la mine défaite, limite livide qui demande à la propriétaire de l’hôtel s’il a le temps de se remettre de sa journée aux “hot pools”. J’apprends qu’il revient du trek de 8h sur le glacier. Je choisi de ne pas traduire à Virginie qui était déjà un peu inquiète par le plan trek + hélico le lendemain. En fait elle, me le dira le lendemain qu’elle avait entendu…

9h15, bureau des Guides de Franz-Josef : ambiance colo. On est 40 à partir. Moyenne d’âge 25 ans à vue de nez. On a basculé dans la génération des vieux. Les boules ! En 20 minutes, il s’agit d’équiper pour le grand froid une bande d’ados pré-pubères dont la moitié est un short et en tong. Une guide, carrure de bucheron mais mignonne à sa façon, nous la joue “le blond” dans le sketch de Gad Elmaleh : “Je te files 4 étiquettes de couleurs différentes avec le nom d’un équipement marqué dessus. Tu as besoin d’un équipement ? Tu donnes la carte je te file ton truc. Allez hophophop pitchoun faut se bouger !”

Nous, on est hyper pro. Gants ? ok. Bonnet ? ok. Anorak en Goretex ? ok Chaussures de rando montante ? ok, Chaussettes de rechange ? ok. Pantalon de rando ? ok. Sur-pantalon pour la pluie ? ok…. Euh presque. Virginie a mis un collant sous son pantalon, elle arrive pas à fermer son sur-pantalon. Oups. Elle doit donner sa carte orange. On n’a plus qu’à filer nos shoes pour qu’ils nous règlent les crampons de montagne et on est ready. (oui, je mets des mots anglais dans le texte pour faire plus jeuns’).

10h : tout le monde dans le car. Ils sont bons sur l’organisation faut dire. La guide réapparait avec un autre à côté. Lui, plutôt look nain de blanche neige, mais taillé en V comme un nageur. Sympa, mais tu lui confierais pas d’aller acheter le pain avec sa tête de ravi de la crèche. “On est prêt à aller voir de la neige ? ”  Du “blond”, on a basculé dans les Bronzés. La guide est hyper décontractée. Comme le fera remarquer Virginie, il faut venir ici pour voir une nana plutôt mimine arranguer la foule en se retirant un morceau de je ne sais pas quoi qui était resté coincé entre ses dents.

Virginie pas trop rassurée. Un peu le genre de regard que font les nanas à la terrasse d’un café quand elles jaugent la nouvelle venue pour voir si elle est mieux foutue que soi, sauf que là Virginie se demande si les autres nanas du groupe seront plus capables de faire le trek qu’elle ou pas. Moi j’ai aucun doute. Elle a fait le Bhoutan pendant que je redescendais sur un cheval. Le trek ? Elle va l’avaler tout cru !

10h15, on arrive en bas du glacier Franz (enfin presque, il faut marcher 20 minutes dans la forêt, puis 30 minutes dans la plaine en face du glacier (là ou il était il y a 200 ans avant de commencer à reculer du fait du réchauffement climatique).

Au fait, vous savez pourquoi il s’appelle le Glacier Franz Josef ? Parce qu’il a été découvert par un explorateur autrichien du nom de Haast, ou plutôt dire un mégalomane à l’égo sur-dimensionné qui a commencé à tout baptiser de son nom. La ville de Haast, la cascade de Haast, même le Schiste de Haast. Sauf que devant le glacier, une petite voix a du lui dire “si tu nommes ce Glacier Haast, l’empereur d’Autriche à ton retour va te décalquer la tronche”. Donc en hommage, il l’a appelé du nom de son empereur “Franz Josef”. CQFD. Côté mensurations, Franz-Josef est par ailleurs le deuxième plus grand glacier de Nouvelle-Zélande, long de 13 Km et qui avance d’environ 1 mètre par jour ce qui pour un glacier est parait-il beaucoup.

Revenons à nos moutons (qui sont très jolis d’ailleurs en Nouvelle-Zélande. Tiens, on vous en met un en photo pour le fun).

De 40 on passe à des groupes de 10. Quand même plus humain. Le temps de passer la zone interdite au public sans guide puis de marcher 20 minutes sur les rochers qui bordent le glacier sur la droite, et on enfile nos crampons. Début du trek sur Glacier à environ 600m d’altitude, et 200m à vue de nez au-dessus de la base du glacier. A cette altitude, le glacier est essentiellement composé de longue crevasses horizontales par rapport à la pente.

On marchera plusieurs heures sur le glacier sans voir le temps passer. Pourtant notre progression sera lente (je pense qu’on fera moins de 5km sur le glacier), mais tous les 10 mètres il y a une difficulté qui est l’occasion aussi d’apprendre à marcher / escalader / descendre sur un glacier.

Et comme les photos sont souvent mieux qu’un long discours….

Sans oublier la petite pluie sur la fin, pour rendre au glacier un côté plus “dramatique”…

17h30, retour du trek. Virginie et moi, enchantés ! Niveau de fatigue ? Franchement pas énorme. Petit joueur le touriste de la veille.

Mais on va quand même se faire les “Hot pools” en sortant. Détente garantie, surtout quand tu fais pas attention et que tu rentres directement dans la piscine à 40 degrés !