Dernier jour à Fernando de Noronha et du même coup au Brésil. On va quitter ce lieu avec un petit pincement au coeur tant on s’est régalé. Il faut dire aussi qu’on s’apprête à faire notre journée de transit la plus longue depuis un mois, alors ca ne pousse pas à se précipiter à partir.

En attendant notre vol n’est premier vol n’est qu’à 15h, alors on est fermement décidé à profiter de chaque minute, d’autant qu’après une nouvelle nuit venteuse et pluvieuse, Noronha se réveille sous un merveilleux soleil.

On décide donc de partir tôt pour “la plage magique des pirates”, plus communément appelée Praia dos Porcos. Et oui, pour garder notre petit bonhomme en éveil permanent, il faut lui vendre l’histoire. Alors, au petit déjeuner…

Moi : “Noah, ce matin, on va prendre le buggy et aller sur une plage magique de pirates. Pour accéder à cette plage, sur la carte au trésor Il est marqué qu’à marée basse Il y a un escalier magique qui apparaît et te conduit à la plage des pirates. Tu viens ?“ 
Noah : “Je pourrais y trouver un trésor ?“
Moi : “Oui”
Noah : “c’est super ça !”

Et voila, le tour est joué, et en plus c’est très proche de la réalité. On part donc en buggy vers la plage cacimba do Padre. Noah au taquet (ca vous étonne encore ?)

La première plage est magnifique avec des rouleaux monumentaux. Pas étonnant qu’une des étapes du championnat mondial de surf ait eu lieu ici la semaine passée.

De la on continue à pied vers l’extrémité sud de la plage. Arrivés à la pointe sud, une énorme avancée rocheuse nous barre le passage et s’enfonce dans la mer. Noah se retourne avec un petit air contrit : « Elle est où la plage des pirates ? ».

Je regarde ma montre pour checker l’horaire des marées, prends un air mystérieux et lui dit que l’escalier magique dans la montagne ne va pas tarder à apparaître, mais que comme tout escalier magique il n’apparaît qu’à une heure précise, et encore, si tu récites la bonne formule magique.
Noah : « C’est quoi la formule magique ? »
Moi : «  Devine »
Noah : « Yaka, Yaka, faire apparaître un escalier » (Il écoute en ce moment une histoire où pour faire apparaître quelque chose les sorcières disent « Yaka, Yaka. »)
Moi : « Bravo, je crois que le trésor est bientôt à toi »

Et effectivement, jusqu’à 10 mètres de la falaise, on ne voit rien et j’en suis à me demander si j’ai bien lu la carte au trésor. Puis à la faveur d’une vague qui se retire, on distingue vaguement la possibilité de contourner un petit amas rocheux qui vient mourir dans l’écume. L’escalier doit forcément se trouver derrière.

On attend un nouveau ressac et on s’avance pour voir. Effectivement de l’autre côté, il y a un autre flanc rocheux quelques mètres plus loin dans un renfoncement qui était masqué jusque là, et, à moitié immergé, on distingue des marches taillées dans la roche qui permettent de le gravir.

En fait, on est arrivé un peu trop tôt et la marée n’a pas encore eu le temps de se retirer suffisamment, mais on ne savait pas trop à quoi s’attendre et on a notre avion à 15h, donc on devait faire avec. Du coup, le bon côté, c’est que on a vraiment eu l’impression d’un escalier magique qui apparaissait de nulle part.

Le moins bon côté, c’est qu’à cette intersection, les vagues sont très puissantes car elles arrivent en fait de 2 côtés différents, ce qu’on ne pouvait pas distinguer de là ou on était. Ainsi au moment où on contourne la pointe du rocher immergé, et alors que notre regard est attiré vers l’escalier, je m’aperçois qu’une autre vague arrive du côté qui nous était caché. J’ai juste le temps d’attraper Noah sous le bras, et de franchir en courant les 10 mètres qui nous séparent du début des escaliers avant qu’elle ne s’écrase sur le rocher et que l’eau monte d’un coup.

Noah est émerveillé par l’escalier magique. Son papa lui a dit la vérité. Ben oui, j’ai des origines marseillaises, alors comme tout bon compteur méridional la sardine est toujours un peu plus grosse que dans la réalité certes, mais il y a bien une sardine.

Il fait en revanche une chaleur et une moiteur à crever alors qu’il est à peine 9h, donc passé l’émerveillement, il tend les bras pour que je le porte dans les escaliers. De toute façon on nous avait mal renseigné. L’escalier n’est pas très haut mais abrupte et inscrit dans les rochers. En Crocs, difficile de monter tout seul de toute façon.  Arrivés en haut, on contemple la vue, le temps que Virginie nous rejoigne, happée qu’elle était à prendre des photos du lieu.

On monte un peu plus haut entre les rochers pour arriver sur un promontoire d’où on domine les 2 versants. D’un côté la plage d’où l’on vient, de l’autre Praia dos Porcos, la plage tant convoitée. Mais ce qu’on avait pas capté, c’est qu’en face de nous, il y a un pic rocheux magnifique à une cinquantaine de mètres dans la mer qui est balayé de part et d’autres par des vagues gigantesques qui se retrouvent accélérées par l’entonnoir naturel des 2 plages et du pic rocheux. Du coup le paysage est magique et on a donc droit rapidement à un petit défilé de nanas dont on ne sait pas bien si elles font un shooting mode, mariage ou porno, qui se font prendre en photo dans des tenues plus ou moins habillées et des poses plus ou moins suggestives. On vous met juste la plus classe en photo.

Pendant ce temps, Noah est captivé par les vagues qui déferlent sur les rochers, et Virginie, par un petit animal à la croisée  d’un écureuil et d’un cochon d’Inde. Chacun ses centres d’intérêts.

Après avoir crevé de chaud malgré l’ombre de la végétation, Noah veut aller sur la plage des pirates et voir les vagues de plus près. On le lui a promis, on ne va pas se défiler. On descend donc sur la Praia dos Porcos. Ici, pas de plage, mais des plateaux rocheux en escaliers et des vagues monumentales, qui, marée basse oblige, se fracassent désormais sur les plateaux rocheux inférieurs pour laisser à peu près découvert les plateaux supérieurs. 

Quelques personnes se risquent à s’avancer sur le plateau le plus supérieur qui, à la faveur d’un savant assemblage naturel de rochers a créé une piscine naturelle, 2 m a-dessus de la zone ou semblent se casser les vagues. 

Sans grande surprise, le seul endroit ou Noah veut aller, c’est la piscine naturelle en question. Moi je regarde et je vois que périodiquement des vagues passent sur les côtés et remplissent la piscine, très rarement un peu d’écume passe au-dessus du mur rocheux. Le point sensible c’est qu’une fois qu’une vague a rempli la piscine, le trop plein d’eau se vide par une petite embouchure dans la roche et là, c’est pas la peine d’imaginer la catastrophe si tu te fais emporter par là, car 2 mètres plus bas c’est la marmite bouillonnante des vagues qui viennent de déferler. 

On reste donc un bon ¼ d’heure à bonne distance à refuser l’accès à Noah à la plus grande piscine, qui bien sûr est celle la plus proche des vagues, mais où un couple se baigne ce qui nous vaut régulièrement des demandes de Noah de savoir pourquoi eux ils peuvent et pas lui.

On le détourne comme on peut du sujet en lui montrant crabes et poissons qui sont piégés dans les piscines plus petites.

Pendant ce temps, j’observe attentivement la scène depuis qu’on est arrivé. La marée descend et depuis qu’on est là, une seule fois, une vague passera doucement un peu au-dessus de l’amas rocheux qui protège la piscine. C’est vrai que ca a l’air assez safe.

Noah, suivant la technique mélangée du harcèlement de la hyène avec la sournoiserie de la fouine grappille quelques centimètres à chaque fois pour se rapprocher. Je l’engueule souvent mais le laisse s’approcher en l’obligeant tout de même à rester à quelques centimètres de moi. 

Virginie part pour aller prendre l’appareil photo et on continue à jouer dans la piscine. c’est vrai que c’est sympa, en plus elle est remplie de gros poissons multicolores.

Tout d’un coup, je suis alerté par un bruit inhabituel. J’ai juste le temps de voir qu’une vague monumentale est en train de s’abattre sur le mur de roche derrière lequel on se trouve et qu’elle va le submerger. J’attrape Noah, je cale mes 2 pieds biens écartés pour avoir le maximum d’appui et mets mon corps entre Noah et la vague en opposition. On se ramasse un mur de flotte. La vague est passée 1m au-dessus du mur de roches. Noah n’a rien vu, rien compris et rigole d’être tout mouillé. Moi je suis un peu sonné, ca a tapé fort.

Je le sors de la piscine et 2 minutes plus tard une autre vague identique s’abat au même endroit. Un garde était pourtant présent à 5m de nous et alors qu’il dégageait les gens imprudents qui allaient sur certains rochers, n’avait pas fait la moindre remarque au couple d’avant et encore moins à nous. D’ailleurs juste après, 2 bimbos (pour le coup type actrice porno avec l’attirail qui va avec) commencent à se faire prendre en photos au même endroit que là où on se trouvait sans que le garde ne moufte davantage. Bizarre.

Cet épisode passé, on décide qu’on a bien profité de la plage et on rentre tranquillement à l’hôtel pour préparer nos bagages et profiter de la piscine pour se détendre. Il est temps d’attaquer notre long périple qui doit nous amener à Miami.

La suite de la journée sera aussi éprouvante que la matinée a été fantastique.
Un premier vol Noronha – Recife d’1 heure, puis 1h50 d’escale. Ù n second vol Recife – Fortaleza de plus de 2h, puis récupération de notre myriade de sacs laissés à la consigne. Restau pour tuer le temps (même s’il était sympa) à Fortaleza, puis retour à l’aéroport à 22h.

Là, 1h d’attente pour déposer nos sacs alors qu’on est en business et durant lequel on subira un Interrogatoire particulièrement désagréable d’une petite chef de la compagnie en mal d’autorité, pour savoir si nos bagages étaient avec nous tout le temps, si on a fait nos sacs, si on est bien certain de ne pas avoir de produits illicites dedans ; puis 15 minutes d’attente au comptoir devant un gars qui va réimprimer 3 fois nos cartes d’embarquement avant de nous dire d’aller déposer nos sacs dans un autre comptoir. Puis là un autre gars qui, alors qu’il a pris les sacs des nanas juste devant nous, se ravise sur nos sacs et décide de prendre nos chariots – nous préciser que tout va bien – mais de les garder de côté, puis après 5 min de les envoyer à un autre endroit (genre inspection spécifique des sacs) ce qui nous a fait craindre qu’ils ne prennent jamais l’avion avec nous.

Pour la petite histoire, on retrouvera la même connasse à l’embarquement du vol qui nous refera le même sketch et refusera de nous embarquer en priorité. A 2h du matin, en voyageant en business avec un enfant en bas âge si on embarque pas en priorité, on se demande bien qui embarque en priorité ? 

Bref, une fois ce mauvais moment passé, il n’est que 22h30 et notre vol part à …. 2h40 du matin. Et oui, ce n’est pas une faute de frappe ou une blague. 2h40 du matin. Il nous reste donc 4h à attendre. Pas de salon business dans cet aéroport, donc on finit avec Noah s’endormant sur mes genoux et une chaise en guise de repose pied au beau milieu d’un food court dont le lieu le plus qualitatif était un Mac Do.

Il est 2h40, on embarque enfin pour 8h de vol qui doit nous conduire à Miami. 

Noah dort depuis 1H et je l’ai porté à bout de bras depuis. La connasse a fini par nous laisser embarquer. On couche Noah dans le lit dans l’avion (là la business, c’est vraiment cool pour le coup).

Lui, il dormira jusqu’à 1h avant l’arrivée à Miami. Nous beaucoup moins. On affronte pendant près de 2H d’énormes turbulences. Virginie en fera selon ses propres termes “un pipi de la peur” aux toilettes entre 2 épisodes de turbulences Où l’on pouvait détacher sa ceinture. 

Il est 8h20 du matin. On se pose enfin à Miami. 3 vols et 8h de correspondance plus tard. Dur dur les journées de transit.

%d blogueurs aiment cette page :