Une fois n’est pas coutume, on commence par une photo de nous sous notre habit le plus avantageux avant de raconter comment on en est arrivé là.

En rentrant de notre balade à cheval, on croise Yann avec Jocelyne (celle qui fait les excursions en voiture, vous suivez toujours ?).) qui revenait d’un tour de l’ile en voiture justement. Plutôt commerçante (rare sur l’île), elle nous propose de faire la cascade « sans eau » (bateau + excursion à pieds). A pieds ? On a dit pourtant qu’elle ne marchait pas la Jocelyne ?? Elle nous assure que l’eau c’est pas important pour la cascade, c’est la marche qui est sympa. Mouais. On réserve notre avis pour ce soir, après le débrief avec Yann dont les mimiques qu’il nous fait pendant qu’elle parle n’incitent pas à une confiance absolue.

On saute une nouvelle fois le dîner à la pension pour aller dans une autre pension concurrente sur le bord de plage qui fait restaurant / pizzeria. Nouveau « réré » à la baguette, et nouveau très bon dîner avec Yann qui nous confirme que Jocelyne, c’est une super pro. Elle connaît tout sur la culture, la faune, la flore, bref on apprendra quelque chose même si lui il a coupé le son à plusieurs reprises dans la journée.

Le lendemain, rendez-vous donc 8h30 à l’embarcadère pour notre excursion. On y retrouve notre Jocelyne qui nous annonce que le prix vient de passer de 16 000 à 10 000 francs pacifique pour nous deux, car elle a mutualisé le bateau avec 2 prêtres et 3 accompagnateurs qui sont venus pour l’intronisation de l’évêque samedi et qui en profitent pour faire le tour de l’ile.

Hop dans le bateau, il démarre, mais Jocelyne ne vient pas avec nous. On a dû zapper un truc. Avec nous, 5 personnes et le pilote, mais pour savoir qui sont les prêtres, mystère. Ils sont tous en maillots de bain à fleurs très très à la cool. En plus apparemment, il y a une femme dans le lot, mais là aussi, pas si évident de savoir qui c’est de prime abord, ils ont tous autant de seins les uns que les autres. En tous cas, si avec 2 prêtres à bord, il nous arrive un truc sur le bateau, au moins on est parés.

Après 30 min à suivre la côte, arrivée sur une plage déserte de sable blanc. Tout devient ensuite limpide :

Le pilote, Etienne (originaire des îles des Gambiers – sud Polynésie), ce sera lui notre guide pour la balade. Alors qu’on s’apprêtait à faire une petite blague sur le physique de Jocelyne en disant que cela nous rassurait que la marche soit avec lui, on apprend successivement que 1 : c’est sa femme. 2 : il était avant de s’installer ici dans les forces spéciales, protection des ambassades de France en Afrique. Ca s’est joué à 2s qu’on fasse une bonne gaffe… et qu’on prenne une bonne … baffe.

Il nous montre dans le lot les 2 prêtres. Celui en maillot de bain jaune, là, il s’appelle Noël. On vous jure que c’est vrai ! Nous avons donc vogué en décembre avec le Père Noël (derrière le crabe !)

On spot également la nana (qui est la sœur de l’accompagnateur), un peu aidée par le concours de t-shirt mouillé quand on est sortis du bateau, qui a clarifié la situation.

Pendant que nous, on est partis pour faire la marche de 2h30 de la cascade, eux ils sortent la glacière avec les bières pour rester au bord de la plage. Il y en a qui ont tout compris.

La marche n’est pas dure et très agréable. Plutôt à l’ombre, ce qui par 35 degrés sans vent est une bonne nouvelle. Elle débute à travers les jardins royaux où l’on trouve des arbres fruitiers partout (la famille royale de l’ile est propriétaire de ces terres et nous autorise à les traverser),

puis en longe dans la forêt une petite source à flanc de falaise. On distingue d’ailleurs à un endroit un cercueil blanc au milieu des falaises abruptes (les cherchez pas sur la photo, trop petits). A l’arrivée des européens, les locaux auraient monté ce cercueil à mains nues, puis en redescendant cassé la roche en dessous pour le rendre inaccessible et éviter ainsi que les européens le profanent.

On traverse ensuite quelques sites archéologiques d’anciennes tribus, puis devant un énorme trou qui s’avère être un piège à cochon sauvage et qui est baigné de sang.

Celui du cochon ? Pas que. Hier le chasseur est rentré dans le trou croyant que le cochon était mort en tombant dedans. Comme il était bien vivant, il a pris quelques coups de défense dans la cuisse avant d’arriver à en ressortir de justesse. Si quelqu’un n’était pas passé peu après, il y serait probablement resté. C’est sûr que nous, quand on va chercher la viande chez Roger, c’est moins dangereux.

Après avoir traversé 3 cours d’eau à pied à hauteur de mollet qui ont savamment ruiné nos chaussures de rando (on ne pouvait pas les enlever à cause de bigornauds qui ont des pointes coupantes comme des rasoirs), on se rapproche de la cascade.

Et c’est là qu’on prend notre déguisement de playmobil car la cascade est située au bout d’une gorge qui doit faire quelques dizaines de mètres de large sur 300 m de profondeur, mais dont les parois de roche volcanique font près de 400 m de haut et sont concaves.

Depuis un accident de pierre sur une tête de touriste, port du casque obligatoire et on est priés de ne pas rester trop longtemps là-bas quand même.

Au fond de la gorge, la cascade est certes totalement sèche à cause du manque de pluie et de pins des caraïbes plantés par les français pour éviter l’érosion des sols (sauf que les pins absorbent toute l’eau en échange), mais l’endroit n’en reste pas moins magnifique.

On est entourés de Paille-en-queue en total harmonie avec le paysage, qui volent au-dessus de nos têtes (ils font leur nid dans les falaises).

Au pied de la falaise, demeure une petite marre dans laquelle on y voit même une anguille (on se demande comment elle a pu arriver là).

Quelques cailloux tombent près de nous. On sent le guide nerveux. On ne va pas trop traîner d’autant que nos prêtres ont finalement décidé de se dégourdir les pattes pour se mettre en appétit et le bruit qu’ils font augmente la probabilité de chute des pierres.

Un petit pique-nique près du ruisseau sur le retour où l’on apprend la technique de l’enfumage de nonos pour éviter de se faire piquer, une bonne baignade sur la plage à mater des crabes qui font largement la taille d’une grande assiette, et retour au port.

La mer s’est levée, ça balance sec. On s’en fout, le Père Noël est avec nous.

16h30 : repos du guerrier. Une bonne crêpe au port près d’une roulotte (encore une)tenue par une allemande, et on a à nouveau fait le plein de calories pour retourner à la pension/pizzeria pour dîner.

Pour la petite histoire, Etienne (50 ans bien révolus) court deux fois par jour (matin et soir). On le sent « fit » et soucieux de sa ligne (il n’a pas mangé le midi). Son pêché mignon ? la Rhinano, la bière tahitienne. 2 canettes après la course et uniquement à ce moment là. « Une rhinano Etienne ? non je n’ai pas couru ! ». On lui a proposé de nous rejoindre après sa course et d’en prendre une avec nous à la pizzeria. On l’a sentit hyper emballé même si on se doutait que la Jocelyne ferait la grimace de voir son bonhomme manger dehors (il aime apparemment bien être hors de la maison, avec son fils). Vers 20h, Jocelyne nous appelle pour nous dire qu’elle l’avait déjà préparé à manger et qu’Etienne s’excuser de ne pas de joindre à nous. Mouais. C’est qui qui commande dans le foyer ?

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