BONNE ANNEE LES PETITS !
L’avantage quand on ne se couche pas tard c’est qu’on est prêts à démarrer de bonne heure. De toute façon, il n’y a ni volets ni rideaux donc vers 6h15 le soleil se charge tranquillement de te mettre à l’heure amazonienne.
8h15 petit déjeuner aux crêpes « made by Sébastien ». C’est la French touch. On avait un petit doute sur le programme de la journée. Sébastien nous avait expliqué qu’ici personne ne cherche vraiment à travailler (personne ne veut signer de CDI pour ne pas avoir à aller au travail tous les jours), alors un 1er janvier… il ne pouvait rien garantir pour le lendemain.
Mais finalement ça a l’air de bien se goupiller. Pépé sera notre guide pour 6h de marche dans la jungle…. ou 7h, car à la fin de la marche, on est supposé rejoindre une communauté indigène qui nous ramènera en pirogue. Sauf que quand ils sont bourrés, ils ne travaillent pas et là, les chances qu’ils soient ivres morts sont plus que fortes. Dans ce cas, il faudra marcher 1h de plus dans la jungle pour retrouver la route. Suspens.
On était parti pour mettre nos shoes de rando. Sébastien nous dit d’oublier tout de suite. Les chaussures en Goretex, c’est un truc à avoir les pieds moisis en moins de 2h. Il nous file des bottes.
A 8h45, on est “ready to go”. 30 minutes plus tard, le chauffeur nous laisse au bord de la route au milieu de nul part. Chemin de marche inexistant jusqu’à ce que Pépé sorte la machette et s’enfonce dans la forêt.
Ca promet d’autant que le terrain n’est pas plat du tout. En revanche les bottes sont plus qu’utiles. Le terrain est détrempé. On enquille tout de suite une grosse montée dans la boue, les insectes, les racines. De toute façon, tout le sol est en décomposition.
Le ton est donné d’autant qu’on ne fera que monter et descendre toute la journée. Ca glisse. Les bottes font ventouses. Le bruit de la foret est assourdissant, mais tu ne vois presque pas d’animaux. D’ailleurs, Pépé trace et dès qu’il prend 5 mètres d’avance, il disparait dans la végétation. Nous, déjà, on suit “péniblement” derrière, jambes et bras couverts, l’anti-moustique en N°5 de Chanel, à transpirer comme des bêtes et pourtant tu ne vois presque pas le soleil tellement la végétation au-dessus de toi est dense.
Cet endroit, c’est un spécial Jenn et Victoria, les amoureuses des insectes. Les filles, on vous aurait entendus chouiner pendant toute la journée.
Le truc qui dépasse, c’est le terrier du ver de terre géant. Dimension : 1m20 de long ! Il ne sort que par très forte pluie quand cela inonde son terrier. Ils le capturent à ce moment là pour en faire des appâts de pèche. Genre 80 appâts avec un seul ver de terre. Miam !
Tronc en décomposition. Insectes, sève et autres trucs en tout genre grouillent à la surface.
Et de temps en temps tu tombes sur des insectes avec lesquels tu n’aurais pas envie de dormir, on manque de marcher sur un serpent, et de manière générale, plus ce que tu vois est joli, plus il est mortel. En particulier la petite grenouille rouge de 2cm de long que Pépé était si content de pouvoir nous montrer (il n’en voit qu’une fois sur 10 en moyenne) qui te tues en 24h si elle te touche.
J’ai aussi goûté du Curare, je ne sais même pas pourquoi. Pépé me l’a proposé pour montrer pourquoi c’est utilisé comme poison sur les flèches et à quelle vitesse ça tue. Impression bizarre, tu as la langue toute engourdie pendant un petit quart d’heure.
Petite Termitière, mais tranquilou à côté de cette fourmilière.
Tu la secoues, des fourmis de la taille d’une phalange sortent. Elles te piquent, tu restes 4 jours cloués au lit avec une forte fièvre.
Ou alors, tu marches sur ces fourmis, qui t’attaquent en te mordant dès qu’elles te touchent. Pas dangereuses, mais bien agressives !
Et une “petite”sauterelle. En Amazonie, ce qui est sympa, c’est que même les insectes que tu connais, ils font trois fois la taille de ceux qu’on a en Europe.
Après 4 heures de marche, on a atteint le stade de liquéfaction totale. Virginie adore. Moi, franchement, je déteste. De toute façon c’est simple. Si je déteste mettre une chemise le matin pour aller au bureau, voir il n’y a qu’un seul type de coton que je peux mettre, je vous laisse imaginer mon bonheur d’avoir un pantalon qui goûte dans des bottes en caoutchouc et un tshirt manche longue moulant.
On finit avec l’incontournable Tarzan et Jane en pleine Amazonie. On vous laisse apprécier l’air détendu et frais que nous arborons après plus de 2h30 de marche.
Heureusement, on a aussi des jolis papillons. Et non, pour une fois, ils ne tuent pas, ne mordent pas. Celui-ci est totalement transparent, donc quasi impossible à repérer quand il ne vole pas.
La pause sur le cours d’eau d’une rivière, malgré les moustiques et autres bébétes environnantes permet au moins de “sécher” un peu. Bonheur de courte durée, on reprend la route jusqu’à 15h pour rejoindre notre communauté d’indigène.
Après une dernière descente des plus hasardeuses ou Pépé a taillé un bâton pour Virginie en prévision de celle-ci, on tombera sur les gamins du village qui nous offrent une espèce de raisin rafraîchissant. Pépé parlemente un peu avec eux. On ne rentrera pas dans la communauté, les adultes sont tous bourrés et dixit Pépé “agressifs”. Dis comme cela, on dirait à peine des humains, mais on mettra cela sur le compte d’une traduction approximative.
Bonne nouvelle quand même, le plus âge d’un des gamins nous conduira en pirogue. On s’évite donc 1H de marche. Pas mécontent. Certes, on s’échouera 1 ou 2 fois en route sur le chemin au milieu du fleuve “El Rio Napo” par manque de fonds, mais arrivée à bon port.
Une petite demie-heure à attendre la voiture qui doit nous ramener permettra à Virginie de jouer avec les cochons (on aurait dit Jennifer à Bornéo quand elle était petite et qu’elle était partie jouer avec les cochons d’inde), puis retour à l’hôtel pour un bon bain dans la piscine. AAAAAAAhhhhh !
Sacré façon de commencer l’année 2011. Puisse-t-elle ne pas être représentative de l’année qui nous attend quand même.
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.