18 oct : GOOOOOOD Morning China

A peine a-t-on posé les pieds en Chine qu’on sait déjà qu’on ne va pas avoir envie de raconter notre histoire de manière chronologique.  En plus, on peut dire qu’on a beaucoup voyagé, mais là, quand tu débarques dans le Sichuan qui pour le coup n’est pas du tout touristique, tu te sens totalement largué. Personne ne parle anglais, tu ne peux rien lire, et le fossé culturel est abyssal.. Bref impossible de se débrouiller tout seul correctement sans guide, d’autant que personne ne s’intéresse à toi et ne fera le moindre effort pour t’aider.

Notre guide sur place, Georges (ça ne s’invente pas), résumera très bien les différences entre nos 2 pays:
– « La France n’est pas un pays riche mais les français sont très riches. En chine, le pays est très riche, mais les chinois, eux, sont très pauvres ».
– « le patrimoine historique des chinois est dans les cœurs. L’extérieur n’est pas important. Dans les pays occidentaux, c’est souvent l’inverse ».

Et en 5 jours passés en Chine, on tombe vite d’accord avec lui. La chine se transforme à vitesse grand V. Tout est en construction et bâti de manière démesurée. Ici, il n’y a pas le temps de préserver le patrimoine. Les belles maisons en bois sont rasées sans le moindre état d’âme. On inonde des sites historiques pour les besoins d’un barrage.  Le neuf est plus rapide et moins cher, alors à quoi bon perdre son temps avec l’ancien. Dès lors, on est sans cesse dans l’abération. On croise un nombre très faible de véhicules comparé à la taille de l’infrastructure autoroutière, et encore, 1/3 des véhicules sont des camions chariant des matériaux de construction. Les halls pour touristes font parfois plusieurs centaines de mètres de long alors qu’on est tous seuls, etc… Mais alors que nous attachons particulièrement d’importance à la préservation de nos monuments, les valeurs familiales volent en éclat alors qu’en Chine, la tradition reste solidement ancrée.

Côté niveau de vie, c’est sûr que la question de la TVA à 5,5% dans la restauration ne se pose pas. On mange à 3 en laissant les2/3 de la bouffe sur la table malgré virginie qui est quand même un véritable estomac sur patte, et on s’en sort pour 10€ en tout. Pour un pays en passe de devenir l’une des 3 plus grandes puissances dans le monde, le gap est gigantesque.

L’autre élément qui frappe aussi c’est l’attitude des chinois. Pas vis-à-vis de nous particulièrement, mais entre eux. Chacun fait ce qui lui plait comme si l’autre n’existait pas.Dans un monde de 1,3 milliards d’habitants,  ça surprend. ET quand on arrive du Bhoutan qui est à l’extrème opposé, le temps d’adaptation est un peu long. Cela se traduit sur les routes ou le scooter est encore plus con que chez nous (il reste au milieu d’une route à 3 voies forçant les voitures à aller sur l’autre voie pour le doubler), mais aussi, dans la rue, dans la queue, les restaurants…. Bref, on imagine le bordel  total s’il n’y avait pas quand même toujours présent « la peur du gendarme ».

Avec les touristes, même combat. Ainsi, à notre arrivée à Ya’an,  on arrive à l’hôtel, personne pour prendre nos sacs et la réception s’en fout. Il est 21h15. Notre chauffeur fini par trouver un de ses grands chariots d’hôtels pour nous aider, nous accompagne devant l’ascenseur, on rentre, et là, il nous jette le chariot dans l’ascenseur, fait un vague signe de la main et nous laisse en plan. On ne le reverra que demain matin. Dans le même style, tu arrives à la réception pour poser une question, la personne te répond « no english », et là tu t’attends bêtement à ce qu’elle trouve quelqu’un qui parle anglais. Ben non, c’est fini, démerde toi.

Mais une fois que tu comprends que ce n’est pas orienté vers toi et qu’ils sont comme ça entres eux, tu oublies et tu t’adaptes, d’autant que l’occidental dans la rue intrigue et attire plutôt des marques de sympathie.

Les humains, on sent que ça va être compliqué, heureusement, on part pour 2 jours d’immersion chez les pandas pour faire du bénévolat. On ne sait pas trop dans quoi on va mettre les pieds.
To be continued…