Cela pourra en surprendre plus d’un, mais nous sommes rentrés le 15 août de notre périple en Afrique du sud et au Botswana et 3 jours plus tard, nous voici à nouveau à Charles de Gaulle, cette fois-ci au Terminal 1. Direction les Lofoten en Norvège.
Pour ceux qui ne connaissent pas, les Lofoten sont ces iles à la pointe Nord-ouest de la Norvège. Il y a des destinations encore un peu plus au Nord, certes, avec le Svalbard, mais sur le même méridien que l’Afrique du Sud, difficile de faire plus éloigné. Mais on est sur Partir aux Antipodes ou non ?
Plus prosaïquement, c’est un peu du hasard. On avait calé nos 20 jours en Afrique du sud et au Botswana avec l’idée de rentrer le 15 août pour aller en Sologne filer un coup de main sur les travaux quand on pensait encore qu’à défaut d’être habitable, le château et ses environs commenceraient à ressembler à quelque chose. Quand le 20 juillet on a bien compris que pour changer, personne respecterait ses engagements dans le BTP, et qu’on serait dans un bazar innommable, l’idée de s’abîmer les yeux et de se stresser à voir un truc qui n’avance pas, on s’est dit avec Virginie qu’il valait autant qu’on reparte en vacances se détendre pour affronter la rentrée en forme.
Les billets d’avion de retour de l’Afrique étant bien sur non échangeable, non remboursable – merci Air France – on devait repasser de toute façon à Paris. Donc toute destination à quelques heures de Paris en valait bien une autre. Et comme on aime les pays nordiques, et que pour une fois on ne va pas retourner en Islande, la Norvège nous a semblé un endroit sympa pour se détendre, randonner et ne pas être sous la canicule européenne.
Nous voici donc au départ de Charles de Gaulle, habillés pour l’hiver alors qu’il fait 33 degrés à Paris. Et pourquoi ? Par soucis de réduire la taille de nos sacs ? Non pas vraiment. Disons plutôt que c’est une assurance. En effet, une fois n’est pas coutume, on a un planning aérien serré. J’aurai pu prendre plus large, mais au moment du choix de la Norvège, Virginie ne voulait pas une destination avec trop d’heures pour s’acheminer à destination. Elle ne voulait pas non plus prendre de Ferry, rapport à ses vertiges maritimes, donc j’ai cherché à minimiser la durée de trajet.
Et bien pour arriver aux Lofoten en moins de 7h, il y a une solution, un peu osée certes, mais il y a une solution.
- 14h, 1er vol au départ de Paris. Arrivée Oslo 16h20.
- 1h15 de correspondance à Oslo
- 17h35, 2ème vol à destination de Bodo à 17h35. Arrivée 19h.
- 1h de correspondance à Bodo
- 3ème vol pour Leknes à 20h. Arrivée 20h35.
Donc si avec ça on arrive à Leknes ce soir et en plus avec nos bagages on frisera le miracle. D’autant qu’on a déjà fait une correspondance courte à Olso il y a quelques années, et en courant on avait réussi à choper l’avion, mais les bagages n’avaient suivi que 2 jours plus tard.
On a donc pour parer à cette éventualité : une tenue norvégienne sur nous, et une de rechange dans nos sacs cabines pour tenir 2-3 jours et randonner même si nos sacs sont perdus. Et voilç pourquoi on est emmitouflés par 33 degrés à Paris.
En revanche, au cas ou le trajet ne serait pas assez pimenté, au lieu de louer une voiture par un loueur classique j’ai pris une voiture de particulier sur GetAround deux fois moins chère. C’est généralement fiable, mais parfois, le véhicule n’est pas là. Mais on aura le temps de se préoccuper de l’éventuel sujet plus tard, d’autant que j’échange avec le particulier en question pour savoir s’il peut me laisser le véhicule à l’aéroport parce que sinon pour l’instant on a 15 minutes à pied sur ce qui ressemble à une grande route nationale pour récupérer le véhicule.
En tout cas, nous voici confortablement installés dans notre premier avion en partance de Paris… Noah déjà rivé sur son ipad et avec un petit 15 min de retard annoncé ce qui réduit notre correspondance future à plus qu’une heure.
Retard qui au moment du décollage sera passé à… 1h. On arrive donc à 17h pour une correspondance qui décollera à 17h35. On n’est même pas parti que c’est déjà presque déjà marron. Je jette un coup d’œil aux options quand on aura foiré la correspondance. Il y a bien un autre vol avec de la place pour Bodo 2h plus tard. Mais en revanche, plus de vol pour Leknes le soir même et en fait plus aucun vol pour les 3 prochains jours. Parfait.
Appelez cela l’expérience, la zen attitude, ou la résignation, franchement avec Virginie on s’en balance. On verra bien. Juste au moment où on atterrit enfin à Oslo, on décide avec 1 couple juste devant nous qui a la même correspondance, et dont le mec est galbé comme une allumette – vous verrez cela à son importance – de foncer dans l’avion avant que tout le monde ne se lève pour gagner les quelques rangs qui nous permettront peut-être d’avoir notre vol. On est en effet au rang 18 et une personne âgée visiblement à un stade avancé d’Alzheimer juste devant nous s’était levée dans le vol pour aller au chiottes et en revenant était totalement perdue et cherchait son mari et sa place, donc si on est coincé derrière elle…..
Bref, Noah est dans les starting blocs, Virginie aussi. On fonce, on suit le couple français (celui galbé comme une allumette), on gagne 4 rangées et là un Golgoth Norvégien ne l’entend pas de cette oreille et se lève pour se mettre volontairement en chemin pour bloquer notre petit français avec un air mauvais. Il tente dans un mauvais anglais d’expliquer le problème de correspondance. Le troll qui a du jouer sans costume dans le seigneur des anneaux lui répond « on est tous pressé, tu attends ». Et du coup…. On attend. On a beau être dans un monde sois disant devenu civilisé. La loi du plus fort semble toujours régner en Norvège.
On finit par sortir de l’avion, mais notre correspondance part dans 15 minutes. Bien sûr, on est hall E et notre vol est Hall A. Le parcours se fait à pied, alors on court comme des crevards. Noah mort de rire en slalomant au pays des Vikings. Virginie légèrement à la traîne mais non distancée. Message « Go To Gate » pour notre vol. On accélère et lorsqu’on arrive, l’embarquement n’a même pas commencé, à cause d’une arrivée tardive de l’équipage.
Yes, au pire les bagages ne suivront pas mais on s’en fout. Du coup, on en profite même pour se faire de la bonne saucisse Norvégiano – autrichienne en face de la porte d’embarquement, et nous voici sur notre second vol avec seulement 15 minutes de retard. Cela nous laissera 45 minutse pour la dernière correspondance. On sera large c’est sûr.
La suite sera d’une fluidité totale tandis que Noah finira de se bidonner devant Retour vers le Futur 2 et 3. On chope notre troisième vol. La voiture Getaround est là et nous a été déposée devant la porte d’arrivée de l’aéroport.
A 20h40, soit 5 minutes après avoir atterrit, on a eu nos 3 vols, récupéré nos bagages qui ont suivi – Si si c’est vrai – et on se dirige vers un restau à Leknes.
Bon, le premier restau s’avèrera en fait fermé, mais celui d’à côté sera ouvert et s’avèrera très bon. Noah se fait préparer un cocktail sans alcool pour garder ses habitudes sud-africaines, et moi un rhum quelque chose qui donne au cocktail une couleur bleutée.
Si je vous dis que Noah ne mange pas grand-chose cela n’étonnera personne même si on n’a rien mangé de la journée. Puis au milieu de l’assiette, il commence à dire qu’il est crevé. On le houspille un peu avant de se rendre compte qu’il est près de 22H maintenant.
Il faut dire que même si le soleil de minuit c’était en juillet et que les nuits commencent à réapparaître en cette fin août, à 22h on a encore l’impression d’être en pleine journée et ça déroute un peu.
Notre Rorbuer (comprendre notre maison de pêcheur entièrement retapée dans un style nordique moderne charmant) nous attend à 10 minutes de là. C’est la dernière maison au bout d’une jetée dominant le fjord. Super chouette.
23h, Noah vient de s’endormir dans mes bras avec ses 2 doudous du voyage (le rhino et la baleine d’Afrique du sud) pendant que je lui lit le second tome de Morrigane Crow.
Paris – Leknes. Check !
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