On a encore un peu la bougeotte. C’est difficile de rétrograder de la 5ème au point mort en une journée. On reste donc en seconde. 

D’un côté on commence à instituer une routine, de l’autre on se garde quand même une sortie pour visiter le parc de Hovenweep à 30 minutes du ranch.

D’ailleurs Noah ne s’y trompe pas. Ce matin, quand il demande ce qu’on fait et qu’on lui dit qu’on reste au calme ce matin, il nous répond du tac o tac “C’est les vacances ?”. Oui dans une certaine mesure, passer de 800km par jour à 20km en dormant 2 jours d’affilée dans le même lit, ca peut sembler des vacances. Sauf que toi, en vacances, tu vas faire des maths mon petit bonhomme. 

En fait Noah est ravi. Il adore les mathématiques, c’est même lui qui nous l’a demandé ce matin. Mais c’est vrai qu’autant se mettre à lui faire faire un simili de programme parce que depuis le début du voyage, on avait tellement la bougeotte que passé les 10 premiers jours, on avait honnêtement lâché l’affaire.

La routine se met en route. Virginie réapprend l’utilisation d’une poêle, voir on peut même dire juste d’ouvrir la porte d’un frigo, et moi pendant ce temps j’occupe Noah entre lectures, jeux, mathématiques et sorties dehors.

On essaye même de mettre en place une sieste à une heure régulière, mais pour notre premier jour on se foire un peu. D’abord la fin de matinée se passe à croiser Garry et Ming et on a quand même Sacha le mouton qui fini par se balader dans notre maison.

Et puis, on avait tout simplement perdu l’habitude du temps qu’il faut pour préparer un repas vs le restaurant, ou pour être plus précis, l’ouverture du paquet de chips dans la voiture entre 2 sorties.

Heureusement, si on se foire en effet sur l’heure du dej donc (on fini vers 14h30), on se foire aussi sur la sieste (Noah décide après 15 minutes qu’il n’a pas sommeil). On peut donc quand même partir pour le parc de Hovenweep vers 15 et quelques. D’ailleurs sitôt dans la voiture, Noah s’endort (l’habitude de la sieste en voiture) et il recharge ainsi les batteries durant les 30 minutes qu’il nous faut pour arriver au parc, puis les 15 minutes supplémentaires pour trouver le début de la rando vu que le visitor center est fermé pour cause de coronavirus et que tu ne peux demander à personne quoi que ce soit tellement les gens ont peur de s’approcher de quelqu’un qui est visiblement un étranger, voir un français s’ils nous entendent avant parler entre nous. 

Du coup, une fois que j’ai récupéré un plan et trouvé le début de la rando, Noah est réveillé et parfaitement d’attaque pour marcher. On a un peu de mal à s’habiller ici car au soleil ils fait plutôt chaud, mais dès qu’un nuage passe, un petit vent des montagnes enneigé se lève et te frigorifie. Rajoute à cela le stress désormais pathologique de choper un micro rhume dont tu ne pourras pas faire la différence au début avec le coronavirus, et on se retrouve à attendre après 5 minutes de marche que Virginie aille gentiment nous prendre des vêtements chauds dans la voiture (les seuls qu’on a d’ailleurs puisqu’on avait soigneusement tout rendu aux mamies après Miami). 

Durant ce laps de temps on croise 4 touristes qui nous contournent comme Si on était des pestiférés. Une fois Virginie revenue avec toutes les fringues, le soleil est définitivement ressorti et on est bon pour se les trimballer pour rien pendant les 1h30 de marche qui suivent.

Noah, lui, est au taquet donc dès le début il marche devant nous et se met même à râler – pour ne pas dire nous engueuler franchement – quand on se rapproche de lui. Ok, on a compris, on te dérange, tu veux marcher tranquille. 

La marche fait un peu plus de 4km autour d’un canyon. Les ruines d’anciens villages Pueblo datant de 800 ans parsèment la route de part et d‘autre du canyon. Rien d’aussi extraordinaire que le Cliff Palace, mais c’est tout de même chouette à regarder. Tantôt tu les vois à quelques mètres, tantôt de l’autre côté du canyon, mais qui de toute façon n’est jamais très large.

A l’aller on est suivi à bonne distance par une famille qui clairement va plus vite que nous, mais devant l’étroitesse du chemin n’ose pas s’approcher. Ca a du bon le coronavirus finalement pour les visites. On arrive au “château de Hovenweep” et là Noah nous fait mourir de rire en disant que peut-être on va y trouver une princesse et qu’un prince va venir la délivrer. Mais attention, parce qu’à tous les coups c’est une princesse chiante. On se régale avec les bouquins de Mamie Mimi et cette histoire de princesse chiante que Noah nous fait lire au moins une fois par jour.

On se fait une petite pause pique-nique qui va créer un dilemme cornélien à notre groupe d’américains qui nous suivaient à bonne distance. Au bout d’un moment, ca y est, ils prennent le risque etpassent entre nous, mais sans dire un mot. Qu’est ce que je vous disais. Des pestiférés.

Sur le retour, et même si c’est une boucle, Noah a décidé de se faire porter. Une petite douleur aiguë dans le genou se rappelle à mes bons souvenirs (et dire que je n’avais presque rien senti depuis notre départ), alors je passe le relais à Virginie pour la fin.

Retour au ranch. La routine s’installe entre câlinage des animaux, stress de rencontrer les jumeaux de Denver que Noah ne cesse de prendre par la main dès qu’on a le dos tourné au risque de tous nous contaminer, et préparation du dîner.

Ce bol d’air nous a fait du bien. Pendant près de 2h on n’a pas pensé à ce qu’on allait faire après. Va falloir trouver des moyens pour que cet état d’insouciance revienne. Comme dirait Noah, “C’est la galère”.

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