Hier soir on a opté pour une rando de 14 km sous l’air encore dubitatif des guides en voyant qu’on est avec Noah. Mais no stress. D’abord, on a le guide rien que pour nous, donc on va le faire à notre rythme, et en plus, il parait qu’on peut l’écourter en court de route et la ramener à une demie journée si on veut. 

On retrouve Apollo notre chauffeur de la veille. Noah l’aime bien et lui fait un super accueil. Nouveau guide en revanche : Gustavo. Comme il parle beaucoup, Noah l’observe attentivement, réservant son jugement. Gustavo est fan de rugby, veut apprendre le français. Sa femme va le rejoindre en fin d’ année ici car elle finit un contrat pour le gouvernement à Atacama. Atacama, ca nous rappelle de bons souvenirs avec Virginie quand on avait y séjourné à l’Explora

Gustavo voit Noah gesticuler dans tous les sens et nous dit tout de go  « vous devriez lui faire faire du tennis, il a des prédispositions et en plus ca paye bien ». Le tennis dans la famille ? Oui ça nous parle. Bon, on lui en parlera plus tard. Pour l’instant l’idée c’est de lui dire qu’on va faire probablement y aller mollo aujourd’hui et qu’on ne fera peut-être qu’une demie journée, surtout que le vent s’est plutôt renforcé dans la nuit.

Après 30 min de route on arrive sur les rives du lac Sarmiento, près d’une estancia, départ de la rando. C’est pas vraiment qu’il fait froid, mais le vent Patagonien est des plus vivifiant. Coupe-vent et bonnet pour notre petit bonhomme devrait faire l’affaire.

Pendant qu’on se prépare, Noah en profite pour se faire pote avec un chien de chasse qui va profiter qu’on ouvre la barrière pour venir sous suivre un peu avant que son maître nous courre après pour essayer de le récupérer. La dernière fois il a mis 2 jours pour le retrouver.

Très vite le paysage change et on est entourés de hautes herbes. Noah adore et comme à chaque fois que quelquechose l’amuse, la fatigue laisse place à sa joie de vivre et il avale les kilomètres au même rythme que nous.

Tant est si bien qu’après 1h de marche, on est déjà a la laguna Honda, et avec la lagune verde en ligne de mire. Pour une fois qu’on était parti pour être raisonnable et ne marcher que 2h, c’est Gustavo qui nous incite à faire la rando complète en mode « franchement vu comment il marche ca ira tout aussi vite de tout faire » . Le vent a baissé en intensité, on dit banco.

Et évidemment, ca ne rate pas. Il a suffit qu’on décide d’embrayer sur les 14km de rando, pour que juste après la laguna verde,  le temps se couvre à nouveau. Le passage de gros nuages sombres va pile poil coïncider avec la baisse de régime de doudou. c’est Virginie Qui s’y colle et le prend sur le dos.

On profite d’ un panneau Indicateur (Noah adore les panneaux) qui indique où on en est dans la rando pour remettre le trajet qu’on a déjà fait en perspective et rebooster Noah. Noah, on est au numéro 4, et dès qu’on est au numéro 6, on s‘arrête pour faire un pique nique.

OK, le voilà qui redescend de son perchoir et se remet à marcher seul. Puis le vent se met à forcir. Je lui raconte l’histoire de la forêt et du vent. La on est dans la plaine, mais la forêt vient d’interdire au vent de s’inviter chez elle. Mais si Noah marche tout seul jusqu’à la forêt, il pourra rentrer dans la forêt magique et laisser le vent dehors. Du coup, il est ravi de se battre contre les éléments et ça tombe bien parce que s’en suit 25 min a découvert avec un vent latéral Des familles qui déporte régulièrement Noah à chaque rafale hors de l’axe du chemin. Il s’adresse au vent, à la forêt, enfonce sa petit tête dans les épaules et poursuit à chaque fois sa route – En fait, il adore –

Ca y est, on quitte enfin la plaine. On plonge en contrebas se mettre à l’abri dans la forêt, déjà 9km au compteur, pour pique niquer. Le vent s’arrête en effet de souffler et Noah fièrement me fait remarquer que la forêt l’a laissé passé parce qu’il a été un bon marcheur. Côté pique-nique en revanche, Noah aime l’idée du pique nique mais comme à son accoutumé n’est pas vraiment intéressé par la bouffe qu’il continue de voir comme une perte de temps. On se bat un peu pour lui faire grignoter 2-3 trucs – il a quand même marché seul au moins les 2/3 du parcours, puis on le laisse tout entier à la découverte des lieux.

On repart de plus belle cette fois en descente douce jusqu’à un point de vue magnifique sur la laguna Torro.

Là, comme en Islande cet été, à chaque fois que la pente devient raide et qu’on doit longer un a pic vertigineux, le vent se renforce. (C’est marrant comme tout le monde a tendance à oublier dans la description des randos qu’il y a toujours un fichu endroit bien pendu et absolument pas adapté aux enfants en bas âge…).

Noah qui avait repris des forces après une petite sieste dans le dos de Virginie après le pique nique, descend pour faire du « skate board » dans la pente, comprendre se laisser déraper en riant aux éclats pendant que je tente tant bien que mal de ne pas me casser la figure avec lui dans le ravin. Noah, le vertige, connaît pas, moi, en revanche je connais très bien mais j’ai la ferme intention de faire abstraction de ce vrai handicap. D’abord parce que ca n’aide pas à garder en sécurité son petit bonhomme Intrépide, et puis parce que je ne veux surtout pas lui transmettre ce foutu vertige.

On longe ensuite une ravine avec pas vraiment de quoi passer à 2 de front, donc là je demande à Noah d’arrêter le skate board. Réponse immédiate de l’intéressé : « Je suis fatigué porte moi« . Comme c’est plutôt plus dangereux de le porter avec la prise au vent que de courir le long du précipice, après une légère négociation où Noah gagne, j’accepte de reprendre le skateboard, et voila qu’on repart en courant. On aura avalé je pense bien 300m de dénivelé ainsi. Bonjour les sensations.

Gustavo lui n’en revient pas de voir Noah, pas encore tout à fait 4 ans descendre en courant le long d’un ravin la fin d’une rando de 14km.

Et on est bien récompensés. Apollo nous attend à la fin de la ballade. En contournant le 4×4 on découvre qu’il a dressé une table avec des petits apéritifs, un glacière avec des boissons fraîches à l’abri du vent. Après ce petit gouter improvisé et particulièrement apprécié après notre première vraie rando, j’emmène Noah faire un pipi « dans le sens du vent », puis il se met en tête de faire faire un peu de gymnastique à Virginie parce qu’on vient de lui expliquer qu’il faut s’étirer après avoir fait un effort.

Arrivé au lodge, on finit la journée dans la piscine – juste pour nous –  la plus canon qui nous a été donnée de voir. En plus, il y a des jets d’eau pour Noah. Ca va pas être facile de le sortir de là. Je vous laisse juger. Après l’effort, le RÉCONFORT.

22h, on est allongé tous les 3 dans le lit ; Après un Monsieur / Madame et les pirates, Noah demande à Virginie de lui raconter la journée. J’ai réussi à m’endormir avant Noah. Je n’aurai jamais entendu la moitié 😉

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